Focus Music-Box #22 : Indigo Birds

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Janvier 2022
Focus Music-Box #22 : Indigo Birds

 

Le premier album d’Indigo Birds est sorti le vendredi 21 janvier 2022. Rencontre avec Clément et Valentin Barbier qui reviennent sur cette sortie en nous parlant de « The Influence Of Loneliness ».

 

Pouvez-vous nous présenter Indigo Birds et depuis quand le groupe existe-t-il ?

Clément : On s’appelle Indigo Birds, le groupe est composé de quatre membres qui ne sont pas forcément liés à des instruments en particulier parce qu’on tourne pas mal à ce niveau : il y a deux batteurs, et on se repasse la basse également. Le groupe existe sous cette identité depuis trois ans. Auparavant, on avait un groupe qui s’appelait Monkey to the Moon et qui était constitué des mêmes personnes. C’était vraiment un autre projet mais on peut dire qu’Indigo Birds est la suite humaine de Monkey to the Moon. Nous sommes tous originaires de Lisieux et nous sommes bien ancrés en Normandie même si deux d’entre nous sont à Paris.

Valentin : Oui, le groupe existe depuis début 2019.

Clément : Je crois que le tout premier concert a eu lieu le 5 décembre 2018.

 

Votre premier album sort vendredi 21 janvier. Y avait-il déjà des EP avant cet album ?

Clément : Il n’y a pas eu d’EP mais quelques singles. Dès la création du groupe, on a assez vite sorti des choses. Jusqu’à la sortie de l’album, il y a eu régulièrement des morceaux qui ont été mis en ligne. On n’a pas fait d’EP parce que c’était aussi pour nous une période de recherche musicale pour savoir ce qu’on voulait faire et ce qu’on voulait être. Ces singles nous ont permis de voir ce qui nous plaisait, ce qui correspondait à notre public. C’était vraiment une période d’expérimentation.

Image retirée.

Vous avez eu l’occasion de jouer ces titres en live ?

Valentin : Oui et certains d’entre eux font toujours partie de notre set.

Clément : Avant l’album, on n’avait pas forcément pensé à un format EP ou à un format album, parce qu’avant tout, le but était de faire des concerts et d’avoir un projet qui soit construit pour le live. C’est vrai que c’est quelque chose qui est forcément venu à un moment car on a voulu graver tout ça dans le marbre. Par exemple « I know why you’re coming » qui figure sur notre album, est un des premiers morceaux que nous avons composés. Il a été joué en live mais il n’était pas sorti jusque-là. Il y a donc des morceaux qui ont traversé toute cette période-là. 

 

Même avant sa sortie, « The Influence Of Loneliness » semble déjà bien parti pour être un des albums de ce début d’année. Mowno le classe dans sa sélection parmi les 10 albums à suivre en 2022. Avez-vous déjà eu des retours de la part de professionnels ou d’autres médias ?

Clément : On a eu quelques retours de médias et on en attend encore quelques autres, mais c’est un peu difficile pour l’instant d’avoir une vision là-dessus. On doit avoir des diffusions en radio aussi qui arrivent, notamment sur Oui FM.

Valentin : Pour l’instant, les retours qu’on a eus, c’est sur les singles choisis de l’album. C’est une sorte de prémices des réactions qui vont suivre la sortie de l’album. Les retours étaient plutôt cool jusqu’ici. On est contents aussi qu’il y ait plein de gens qui commencent à cerner notre identité et de découvrir Indigo Birds en tant que proposition artistique.

 

Quelles sont les thématiques de l’album ?

Clément : Ce n’est pas forcément évident à résumer en quelques phrases. C’est un album qui apporte souvent des thématiques pas nécessairement sombres mais disons un peu nocturnes. Une chanson comme « A Shark in Da Pool » est un peu la traduction d’un mauvais rêve. Ce morceau est vraiment une succession de scènes bizarres d’où son titre de « Requin dans la piscine ». C’est une suite d’absurdités qui correspond à ce que pourrait être un cauchemar. L’album est un peu traversé d’un bout à l’autre par cette ambiance. Le thème de la rêverie revient sur « Last Night I dream’t about you » notamment. L’album s’intitule « The Influence Of Loneliness », c’est l’idée de la solitude autant dans son bon côté que son mauvais côté et les répercussions positives comme négatives que ça peut avoir.

Valentin : Ce n’est pas une vision pessimiste, mais ça traitre de sujets plutôt sombres.

Clément : Je pense que c’est la définition de la mélancolie.

 

La vidéo de « Last night i dreamt about you » est sortie quelques jours avant la sortie de l’album. Après Burned et Cockfighter, c’est le troisième extrait sorti en vidéo de cet album. Pourquoi avoir sorti ces vidéos avant l’album ?

Valentin : C’est une façon de faire connaître ces morceaux autant pour le public que pour les relais professionnels et certaines personnes qui peuvent aider le projet. En termes de promotion, c’est une logique qui existe chez plein de groupes. On n’a pas non plus un poids suffisant pour que l’album en lui-même sorte et se défende en tant qu’entité. Il faut laisser les gens le découvrir au compte-gouttes pour qu’une fois sorti il puisse y avoir quelques personnes intéressées pour l’écouter.

Clément : L’album est un format qui n’est pas facile. On nous dit toujours que c’est un format qui disparait, même si j’ai des doutes là-dessus. Un album n’est pas un truc qu’on met sous le nez à écouter comme ça d’un coup. Il faut quand même que les gens aient un avant-goût, qu’ils puissent s’identifier. Créer une attente, ça c’est une vision marketing de la chose, mais maintenant le but c’est vraiment d’attacher les gens à notre musique. Qu’ils aient le temps de s’habituer avant de se taper le gros morceau avec l’album.

 

Pourquoi avoir choisi ces trois titres particulièrement pour la sortie de singles ?

Clément : « Burned », le premier à être sorti correspondait globalement à l’atmosphère de l’album et c’était une porte d’entrée qui nous paraissait logique parce qu’il allait bien résumer tout ce qui allait suivre. Les deux suivants correspondent un peu plus aux deux extrêmes de l’album. En tout cas, c’est comme ça que je le conçois. Il y a le côté un peu sombre et un peu sale avec « Cockfighter » et avec « Last night i dreamt about you », le côté un peu plus pop et dansant dans le sens festif, même si je n’aime pas ce mot… le côté plus lumineux en tout cas qu’il y a parfois dans l’album.

Valentin : Un morceau moins mélancolique peut-être aussi.

Clément : Il y a quand même un peu de mélancolie dans l’album. C’est le fil conducteur globalement. Mélancolique est un qualificatif qui est un peu ressorti dans tous les articles de presse qu’on a eus. Parce que l’album va quand même dans des esthétiques différentes et c’est un peu ce qui se passe aussi avec les singles. Il fallait quand même quelque chose de nous qui reste tout au long de l’album.

 

Esthétiquement, vous classeriez votre album dans quelle catégorie ?

Clément : Très bonne question…

Valentin : Ah, c’est à moi de me mouiller là-dessus ? (rires). C’est forcément hybride. L’intention générale est rock je crois, parce qu’il y a cette volonté parfois de faire des trucs bruts et un peu accrocheurs à l’oreille et qui racontent quelque chose. L’intention est presque punk parfois également. Après, il y a plein d’influences électroniques dans les sources sonores. On n’est pas non plus dans l’électrorock, parce qu’on attache beaucoup d’importance à la mélodie et au storytelling, donc ce n’est pas non plus une musique électrorock qui pourrait ressembler à quelque chose d’instrumental. Il y a quand même l’envie de faire des chansons, de raconter une histoire. Par contre, l’esthétique derrière peut être électrorock. Mais c’est évidemment réducteur de dire ça, parce qu’on a envie de mettre plein de choses dans cet album.
    

En live, ce sera joué différemment et il y aura d’autres influences ?

Valentin : C’est déjà joué différemment en live, car il y a les contraintes du studio qui ne sont pas les mêmes qu’en live. On s’adapte aussi.

Clément : Et ce n’est même pas souhaitable de vouloir coller absolument à ce qui ressort en studio. Ça nous a aidés pour les jouer en live de les produire mais ça nous a permis aussi de les amener plus vers ce côté rock. Je pense qu’on a plus le côté groupe de rock en live, parce qu’on est vraiment un groupe avec cette identité rock. Pour en revenir sur le style, j’ai tendance à faire confiance à ce que les gens à l’extérieur nous disent et ce n’est pas forcément à nous de définir une étiquette, on n’est pas les mieux placés pour le faire. On nous a parlé d’art rock, d’alternative, plein de choses comme ça. On verra comment la FNAC va nous classer (rires).

Valentin : C’est souvent vachement pompeux et ça ne veut pas dire grand-chose, mais ça rassure des gens d’avoir aussi des repères.

 

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Dans le groupe, qui est-ce qui compose les musiques et les textes ?

Clément : C’est plutôt moi qui viens avec une base mélodique et rythmique ou l’écriture d’un morceau qui n’est jamais vraiment structuré et arrangé. On travaille après en groupe. On a un peu cette approche du travail live, en tout cas, c’est l’approche qu’on a eue sur le premier album. On essaie de le jouer tous ensemble et de trouver des idées, sans non plus aller dans la jam, de créer quelque chose qui sonne en live. Ensuite, il y a toute la phase d’overdub qui permet quand même d’aller chercher d’autres idées et d’autres couleurs. C’est un peu le processus classique qu’il y a chez nous.

Valentin : On est tous amenés à travailler sur la chanson. L’ossature a été écrite d’abord par Clément, mais elle est modifiable. Le principe, c’est que tout le monde s’y retrouve, mais surtout que la musique n’en pâtisse pas par rapport aux choix. On essaie de faire quelque chose qui a un propos, et donc il faut qu’on soit tous d’accord sur ce propos et sur la façon de l’exprimer. On essaie aussi de chercher un petit moment de magie parfois qu’on ne peut pas forcément trouver de manière individuelle, aussi doués qu’on puisse être. On a la chance aussi de bien se connaître, parce qu’on est tous amis et frères en ce qui nous concerne Clément et moi. On a la possibilité depuis longtemps de jouer ensemble et il y a parfois de l’automatisme aussi, et on se comprend sur certaines choses. Mais on doit aussi éviter parfois d’être dans l’automatisme trop simple et de faire ce que la première intention voudrait nous dire.

 

Le fait que deux d’entre vous soient à Paris et les deux autres en Normandie ne vous donne pas plus de difficultés pour vous retrouver et jouer ensemble ?

Clément : On se permet des semaines complètes de travail. On ne va pas forcément travailler deux heures par-ci par-là, ça on le fait plutôt dans notre coin, et chacun à son rythme. Mais on a des rendez-vous sur lesquels on se retrouve, souvent en Normandie d’ailleurs, souvent à Lisieux. A ce moment-là, on travaille vraiment à fond dessus, et c’est plus simple finalement de se mettre dans une bulle de travail comme ça que de faire quelque chose sur le long terme. Ça amène aussi justement à cette magie et à ce côté spontané qu’on recherche quand on fait les arrangements. Ça nous permet de prendre des décisions plus vite, qui ne sont parfois pas les bonnes, mais au moins de les prendre sans compromis. C’est ce qui nous intéresse vraiment dans ce processus-là.

 

Valentin a d’autres projets à côté d’Indigo Birds. Qu’en est-il de toi Clément ?

Clément : Je n’ai pas d’autre groupe. L’essentiel de mon temps à côté, je le passe à faire de la musique de films et de documentaires pour la télévision.

 

On a découvert récemment le 3e frère Barbier avec son projet Iamverydumb lors des immersions Start en novembre dernier. Est-ce qu’il y aura l’occasion un jour de vous voir tous les trois sur un même projet ?

Valentin : C’est déjà le cas en fait, mais c’est officieux. Clément comme moi, on a travaillé avec Thibaud sur ses morceaux et on va continuer à le faire.

Clément : Il y aura peut-être des co-plateaux justement sur scène, et on croisera un peu les sets. Il y a peut-être des choses rigolotes à faire. Mais oui, je pense que ça arrivera à un moment.

 

Il n’y a pas d’autre frères ou sœurs qui suivent… ?

Clément : Pas à notre connaissance (rires).

 

On a vu sur les immersions que Valentin était vraiment là pour coacher Thibaud.

Valentin : Il a de l’expérience sans l’avoir, dans le sens où il nous voit depuis quelques années opérer et faire de la musique et tous ses à-côtés comme chercher des dates ou des trucs comme ça. Il nous a vus le faire et il sait ce que ça représente. Le but est de l’accompagner là où il en a besoin, mais il va se débrouiller pour faire avancer les choses de son côté.

 

Le 28 janvier, il y avait normalement une release party pour la sortie de l’album au Cargö avec Bison Chic. Malheureusement, la situation sanitaire fait que cette date est reportée au 27 avril

Valentin : Oui, c’est confirmé que la date est décalée. C’était une release avec Bison Chic, groupe dans lequel je participe.

 

Y a-t-il d’autres groupes à Caen ou en Normandie avec lesquels vous êtes proches ?

Valentin : Humainement, j’ai l’occasion de rencontrer plein de gens qui font de la musique à Caen. J’ai un super feeling avec la plupart de ces personnes. En ce qui concerne la question d’être proche artistiquement, je ne suis pas sûr qu’il y ait vraiment beaucoup de groupes qui se rapprochent totalement de ce qu’on fait. Peut-être avec d’autres mélanges : je me souviens de La Faim du Tigre qui avait une intention un peu rock, mais ils étaient plus sur un registre un peu pop-funk, voire reggae parfois. Concernant Bison Chic, l’avantage de cette connexion, c’est d’installer une atmosphère et d’installer quelque chose de presque intime avec le public, et la volonté de faire une expérience de scène comme on le fait aussi avec Indigo Birds et de mettre le public en immersion. Je suis beaucoup ce qui se fait autour de chez moi et je travaille avec pas mal de projets aussi, donc ce n’est pas facile d’avoir un regard critique sur ceux que je connais. On pourrait parler d’Annabella Hawk, de Joseph Kamel ou d’Harmony (Harmo Draüs), mais ce n’est pas facile pour moi de le faire de façon intègre. 

Clément : A Caen, il y a aussi Aerobrasil.

Valentin : Dans certains aspects, oui. 

 

Y avait-il d’autres dates de prévues pour la sortie de l’album ?

Clément : Ce qui est compliqué, c’est qu’il y avait des dates en préparation, mais qui n’étaient pas encore officiellement confirmées et qui ont été a priori reportées aussi. On essaie de préparer ça à nouveau et c’est compliqué avec le Covid. Ça tombait mal pour tout le monde ces deux dernières années concernant les sorties d’albums. Il y aura aussi une release party à Paris qu’on est en train de préparer, on ne peut pas encore dévoiler le nom de la salle parce qu’on n’est pas sûrs. On essaie de pouvoir aller jouer le plus possible pour promouvoir l’album. Et on va aussi essayer de se montrer dans les festivals de cet été.

 

Indigo Birds est accompagné par le Cargö ?

Valentin : Non, mais ils ont bien aimé le projet quand on leur a présenté et c’est pour ça que cette date tombait bien. C’est ce qu’on pouvait avoir de mieux avec le Cargö, profiter du bel outil qu’est la salle.

 

Vous êtes accompagnés par d’autres structures, label, tourneur… ?

Clément : Non, on est totalement en autoproduction à ce niveau-là, niveau label et distribution aussi. 

Valentin : On peut avoir des aides ponctuelles parfois de manière officieuse, discuter avec des gens de labels pour savoir comment faire pour les sorties de singles. On a pas mal discuté avec Harmony qui a sa structure We Do No Harm, pour trouver des subventions et financer des parties de l’album parce que c’est extrêmement coûteux. Avec la crise, les concerts sont difficiles à avoir aussi et l’économie peut être un peu fragilisée. Harmony va nous aider pour avoir des budgets pour financer certaines parties et pourquoi pas même après pour des relais dans la distribution. Mais pour l’instant c’est tout à fait officieux.

 

Pour vous, il est plus facile de trouver des dates en région ou à l’extérieur ? 

Valentin : Ça dépend à qui on s’adresse. Il y a le réseau des SMAC qui existe. On a la chance et la malchance d’être entre Paris et la Normandie qui fait qu’on n’est peut-être parfois pas prioritaires par rapport à des groupes qui seraient complètement implantés à Caen par exemple. On essaie de convaincre ces gens-là, mais on n’a pas non plus, si l’on prend par exemple La Luciole, un public qui nous attend. C’est ça qui est difficile aussi, convaincre les professionnels de prendre le risque de faire jouer un groupe devant une salle qui ne sera pas pleine. Il faudrait des plateaux ou des premières parties.

Clément : Des premières partie, ça peut être une solution. Mais il faut aussi que nous, on se repose sur la musique. Tous les relais presse doivent servir à ça et justement à toucher plus de monde prêt à venir nous voir dans différents lieux. Le nerf de la guerre c’est de trouver son public et d’aller le rencontrer. Les salles ne sont que des relais. Ne pouvant pas faire de concerts pour le moment, on est surtout concentrés à ce que notre musique et la sortie de l’album aient le plus d’écho possible. Et ensuite aller le faire vivre sur scène avec les festivals et toutes les salles. C’est dans cet ordre-là qu’on doit avancer.

 

C’est vous qui bookez pour l’instant ?

Clément : Pour l’instant on n’a pas de booker. La seule coopération professionnelle qu’on a actuellement, c’est avec Clément qui est attaché de presse. Il s’occupe de plein de trucs pour nous, ce qui est un gros plus. C’est vrai que ça nous intéresse aussi à terme d’avoir un booker, de passer sur un label à un moment. Il y a peut-être des pistes à ce niveau-là pour un deuxième album. On va voir pour la suite et dans quelle mesure un 2e album peut avoir pour conséquence de nous voir progresser. Avec un élargissement du public, pas forcément au niveau de l’esthétique mais au niveau du nombre de personnes qui peuvent être touchés, faire de belles salles également.

 

On a parlé tout à l’heure de Bison Chic. Cette année, ils sont sélectionnés pour le tremplin Beauregard. Avez-vous, de votre côté postulé à ce genre de tremplin ?

Valentin : On a fait le tremplin Beauregard il y a deux ans. On avait eu le prix du public avec Indigo Birds. C’était Annabella Hawk qui avait gagné le tremplin. On espère pouvoir faire Beauregard un jour, ce serait génial.

 

Et pour les Inouïs ?

Clément : On ne s’est pas inscrits cette année, mais on verra pour l’année prochaine.

 

Il faut que le projet ne soit ni trop jeune, ni trop avancé… C’est un peu compliqué pour savoir à quel moment s’inscrire. Pour Bison Chic, l’année dernière, c’était trop tôt?

Valentin : Oui, avec le recul, c’était vraiment le cas, c’était littéralement trop tôt. Mais ça nous a permis de faire une belle scène à La Luciole, même s’il y avait peu de gens et que ce n’étaient que des professionnels. On a fait un concert quand même. Avec Indigo, on ne serait pas contre de faire un concert juste pour faire un concert.

 

Concert assis ou concert debout ? Est-ce que faire un concert avec le public assis a la même saveur pour vous qu’un concert debout ?

Clément : Récemment, on a fait une résidence à la Bibi, la première semaine de janvier. On a pu faire une petite restitution live en toute fin juste en privé. C’était un concert assis et ça nous a permis de nous rendre compte qu’il y avait quand même un côté hyper frustrant à voir les gens assis devant nous, parce qu’on fait aussi une musique qui s’adresse aussi au corps et qui nécessite des mouvements et des réactions, une interaction. On se posait à ce moment-là la question de savoir si on maintenait les dates qui potentiellement restaient des dates assises ou si on les reportait pour avoir plus de chance que cela se passe debout. Ça a un peu scellé notre décision parce qu’on a besoin d’avoir des gens qui sont debout en face de nous, qui réagissent, qui dansent…

Valentin : Ou même qui fassent la tronche, mais qu’il se passe quelque chose.

Clément : Ça n’a pas beaucoup de sens et ça nous a paru un peu absurde de faire un concert assis. C’était un test, un bon exercice mais c’est un peu traitre quand même.

Valentin : C’est formateur, mais ce n’est pas la même sensation. De toute façon, on l’accepte aussi. La chance qu’on a eue par rapport aux dates dont on parlait, c’est qu’on a eu le choix. Au tout début de la crise, par exemple avec Annabella, je ne pense pas vraiment qu’il y avait à faire de choix parce qu’on était contents pendant la pandémie de pouvoir continuer à faire des choses et c’était ça qui primait. Maintenant on a un peu de recul et si on a l’occasion de faire l’événement avec les gens debout dans quelques mois, on priorise ça plutôt que de frustrer tout le monde. Je pense même que pour les salles, c’est déprimant.

Clément : Je pense que ça dépend aussi de la musique qu’on joue. La musique d’Annabella peut se prêter plus facilement à un public assis, il y a plus de ballades, de choses qui s’adressent à une audience qui peut le recevoir de cette manière. Pour un groupe de folk, ce ne serait peut-être pas dérangeant. Quand je suis allé voir Sufjan Stevens au Grand Rex, c’était très bien que ce soit assis, personne ne parlait, il y avait un silence de cathédrale et ça participait à la magie du concert. Nous concernant, on a fait de la musique taillée pour ça, parce qu’on en avait marre parfois quand on jouait dans certaines salles, d’avoir ce bruit de fond qui venait du bar. On a fait de la musique qui nous permet de passer au-dessus et d’entrer en interaction avec le son des gens et leur façon de bouger, et pour aller les chercher de cette manière-là. Donc ça n’a plus vraiment de sens pour nous de les avoir comme dans une église.

Valentin : C’est ça…le concert, qui est censé être une concrétisation de cette énergie se retrouve être une énergie complètement diffuse et pas du tout reçue. Le propos même n’est parfois pas du tout compris. Et on n’a pas envie non plus de changer la musique pour que les gens puissent la vivre assis. C’est un peu bizarre. On va essayer de continuer comme on avait envie de le faire au départ. Encore une fois, on a eu la chance de reporter et pas d’annuler pour l’instant.

 

Pour revenir à l’album, si vous deviez choisir un titre, quel serait votre préféré ?

Valentin : Ben moi j’hésite… je vais te dire le premier et le dernier morceau de l’album, comme ça, ça va obliger tout le monde à écouter l’album en entier (rires). Je dirais peut-être le dernier morceau de l’album qui s’appelle « Red Lights » qui pour moi, en plus d’être un bon morceau, a un truc un peu différent des autres. Pour moi, cette chanson a un petit supplément d’âme en plus qui fait que je peux avoir le frisson à chaque fois.

 

Et à jouer sur scène aussi, c’est celle que tu préfères ?

Valentin : Euh ouais, on n’est pas loin que ce soit aussi elle sur scène… je pense même que je te dis ça parce que c’est celle que je préfère sur scène.

Clément : C’est une de mes préférées aussi, mais j’en ai une autre qui n’est pas encore sortie, « A Shark in Da Pool ». Depuis le début, c’est une chanson que je défends bec et ongles. Disons qu’elle n’a pas toujours été populaire dans ses versions démo, ce qui est normal parce que c’est une chanson qui a mis du temps à se mettre en place et à vraiment sonner comme je l’imaginais et comme je l’avais dans la tête. Finalement, je trouve que c’est une des plus réussies dans tout ce qu’elle dégage. Elle libère beaucoup de sensations, beaucoup de choses qui me parlent et qui étaient vraiment en moi au moment où je l’ai écrite. Il y a des chansons, qui parfois quand on les produit, pour lesquelles on est un peu frustré parce que la version finale semble un peu restreinte et ne pas avoir traduit tout ce qu’on voulait. Pour le coup, je trouve que celle-là, c’est une espèce de feu d’artifices de tout ce que j’avais en tête au moment où je l’ai faite.

 

On a vraiment hâte de voir ce que cela donne sur scène.

Clément : On a hâte aussi.

Valentin : En plus, j’ai l’impression qu’à Caen, il y a pas mal de gens qui entendent un petit peu parler de nous, mais personne ne sait vraiment ce qu’on fait. On n’a pas eu l’occasion de se produire vraiment à Caen. On l’a fait en acoustique pour le festival d’Harmony Lilie’s Creature qu’on voulait véhiculer, surtout dans une église. Vivement les concerts dans des salles qui peuvent accueillir des gens et qu’on puisse aussi se confronter aux retours du public, parce que ça va être intéressant aussi de voir les retours caennais.

Clément : Les gens prennent du plaisir à venir nous voir et reviennent. C’est vrai qu’on a eu plus l’occasion de jouer à Paris qu’à Caen. A chaque concert on a de plus en plus de monde, donc c’est bon signe.

Valentin : On a hâte de rejouer à Paris, à Caen ou ailleurs en Normandie, Alençon, Lisieux…

 

Au Mosaic notamment ?

Valentin : Le Mosaic a été un peu notre QG pendant quelques résidences. On y a joué et c’était cool. Ils ont été très bienveillants avec nous, ils nous ont permis de nous exprimer sur scène et ils nous ont fait confiance. C’était très touchant. On a entre autres, tourné un clip là-bas. On y était tout au début du groupe et encore récemment. 

Clément : Il y a une autre salle comme ça qu’on pourrait citer même si c’était il y a plus longtemps, c’est La Double Croche à Lisieux dans laquelle on s’est rencontrés avec Martin et Léo. C’est un peu là qu’une partie du groupe est née. C’est une salle qui n’existe plus, qui a dû fermer il y a cinq ou six ans. Elle a vraiment été importante pour nous, même pour notre culture musicale parce que c’est une salle dans laquelle je faisais le son, Martin faisait la lumière. On était techniciens et spectateurs là-bas et on a vu des tas de concerts qui nous ont nourris et qui ont ouvert nos horizons musicaux.

 


 

Indigo Birds

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Copyright photo : Svet Klimoff

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