Focus Music-Box #53 : Deleyaman

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Juin 2023
Focus Music-Box #53 : Deleyaman

 

Deleyaman sort son neuvième album « Sudbury Inn » le 9 juin 2023. Rencontre avec Aret Madilian, leader et co-fondateur du groupe qui nous parle de ce nouvel album et revient sur plus de 20 ans de carrière.

 

Deleyaman est un projet qui existe depuis 2000, peux-tu nous en parler ?

On a créé Deleyaman avec Gérard Madilian et Béatrice Valantin en 2000. J’ai rencontré Gérard et Béatrice séparément, ils ne se connaissaient pas auparavant. J’appréciais le duduk, instrument joué par Gérard et j’appréciais également la voix de Béatrice. Je l’avais entendue un soir chanter sur un morceau de piano joué par un ami. 

Ça s’est passé de la manière la plus naturelle, j’ai demandé à chacun d’entre eux de venir chez moi pour faire un essai si cela les intéressait. Ça les a intéressés, et comme j’avais déjà les débuts et quelques compositions à l’époque, on a commencé à expérimenter avec ces compositions en pensant faire un album sans penser à la suite… Et ça fait maintenant 23 ans de cela.


Actuellement, Gérard n’est plus dans le projet ?

C’est vrai et ce n’est pas vrai… Il n’est plus autant présent, il est plus âgé et a 12 ans de plus que Béatrice et moi. Il se consacre aussi à l’écriture de livres parce qu’il est musicologue, et il est un peu occupé avec ça. Mais il nous rejoint de temps en temps sur scène. Par exemple, quand on a fait le concert/lecture avec Fanny Ardant, il était avec nous et Artyom Minasyan, notre joueur de duduk actuel. C’était un accord qu’on avait entre nous, Gérard devait familiariser un joueur de duduk aux morceaux de Deleyaman avant de quitter le groupe.

Artyom Minasyan joue maintenant avec Deleyaman depuis 3 ans et « The Sudbury Inn » est son premier album avec nous. Sur le précédent, « Sentinel », c’était encore Gérard qui jouait du duduk dans le line-up.


Le duduk tient une place importante depuis le début dans l’œuvre de Deleyaman. Peux-tu nous parler de cet instrument et de son origine ?

Le duduk est un instrument vieux de 3000 ans et à l’origine on le trouve en Arménie et sur le plateau caucasien. On dit que c’est l’ancêtre du hautbois. Le bois utilisé est l’abricotier, il a une anche pliée en roseaux. C’est un instrument qu’on associe souvent à tout ce qui est sacré, mystique, spirituel. 

Je pense qu’on entend cet instrument en Occident assez souvent dans des documentaires sur toutes sortes de choses sur l’Histoire ou l’Antiquité. Mais pour moi, c’est vraiment et également un instrument actuel. Parce que je pars du principe que si un instrument est avec nous et qu’on peut souffler dedans aujourd’hui, il est actuel. Il exprime quelque chose d’actuel à travers le souffle de la personne qui l’anime.

 

Image retirée.


Deleyaman s’est petit à petit agrandi en intégrant de nouveaux musiciens.

On était un trio tout au départ, on est restés un trio pendant seulement un an, parce que notre label de l’époque qui était basé à Paris et spécialisé dans les musiques plutôt éclectiques, nous a suggéré de trouver un batteur pour des lives. Chose que j’ai faite à l’époque en allant pas très loin. Dans le village où j’habitais, il y avait une fille suédoise qui était professeur de batterie. Je suis allé la voir et je lui ai donné le premier album qu’on avait sorti en trio. Elle l’a écouté et l’a beaucoup aimé.

Mia Bjorlingsson a accepté de nous rejoindre et elle a fait partie de Deleyaman pendant 15 ans, jusqu’à ce qu’elle parte s’installer en Hollande en 2015. Il y a eu aussi un guitariste Américain Ara Duzian, qui a rejoint le groupe de 2009 à 2011. En 2016, on était redevenus un trio, et il y a eu un petit passage de Régis Broussin qui était à la guitare juste pour les lives. Ensuite, il y a eu Guillaume Leprevost qui est connu dans la région sous le nom de Ketch qui nous a rejoints en 2017. Il est resté jusqu'à l’album « Sentinel ».

Béatrice et moi, on est devenu un duo après la sortie de « Sentinel », mais il y a eu des rencontres, notamment avec Artyom et notre batteur qui s’appelle Benoît Fournier qui nous ont rejoints. Il y a également eu des collaborations avec des musiciens sur le nouvel album comme Pierre Baillot (sax soprano, bansuri, oud), Eric Plandé (sax tenor, flute), Madalina Obreja (violon) et Jules Maxwell (le clavier de Dead Can Dance lors des lives).


Tu fais référence à Dead Can Dance qui est une rencontre importante pour le groupe. Tu as également parlé du concert/lecture avec Fanny Ardant tout à l’heure. Peux-tu revenir sur ces différentes rencontres et nous dire de quelle manière vous avez travaillé ensemble ?

En 2016, alors que j’étais en voiture et que j’allais faire des courses, j’ai reçu un coup de fil de notre maison de disques. Patrick le fondateur de notre premier label Editions Nech, qui a eu une demande d’un réalisateur, m’a demandé si j'autorisais que deux de nos morceaux soient utilisés dans un film. Ça nous arrivait d’avoir des demandes de réalisateurs de documentaires, d’étudiants qui font des thèses… J’ai cru que c’était ce genre de demande au départ, mais il m’a dit que c’était une demande de quelqu’un d’assez reconnu en France. Quand il m’a dit que c’était Fanny Ardant, connaissant la qualité de son travail, je n’ai pas hésité une seconde.

Suite à cette demande, Fanny et moi sommes entrés en contact pour une rencontre à Paris. Je ne le savais pas, mais elle écoutait notre musique depuis une dizaine d’années. Elle n’arrivait pas à trouver le film dans lequel elle pouvait vraiment utiliser notre musique. Jusqu’à son troisième film, qu’elle a réalisé, intitulé « Le Divan de Staline » avec Gérard Depardieu et Emmanuelle Seigner. Fanny Ardant est une femme passionnée et passionnante, elle vit ce qu’elle fait avec beaucoup d’enthousiasme. 

De fil en aiguille, on s’est tellement bien entendus qu’on a continué nos discussions et nos rencontres. On a eu l’idée de monter un concert/lecture ensemble à partir d’un texte que Béatrice aimait beaucoup, un texte de Stig Dagerman qui s’appelle « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ». Béatrice m’a demandé ce que je pensais et je trouvais ça fantastique. Je l’ai proposé à Fanny qui a dit que c’était parfait. A partir de là, j’ai composé une musique pour accompagner la partie lecture et pendant les intervalles de lecture, on présentait des morceaux de Deleyaman dont les textes avaient une résonance avec l’ensemble.

Cette rencontre de 2016 a donné lieu à un concert/lecture en 2021 à La Maison de la Poésie à Paris. Ce concert était initialement programmé pour Le Trianon Transatlantique par son directeur Eric Boquelet à Rouen pour le 27 mars 2020, mais il y a eu le confinement. Tout est tombé à l’eau, jusqu’à ce qu’on reçoive un coup de fil de La Maison de la Poésie qui nous a demandé si on était d’accord de faire en plein Covid, la diffusion en direct sur leur chaîne. J’ai tout d’abord hésité en pensant que la qualité de la captation vidéo et du son ne seraient pas au rendez-vous. Parce que si tu te souviens bien, pratiquement tous les artistes faisaient des vidéos de confinement à cette époque, et je les trouvais parfois limites en termes de qualité.       
Le directeur de la Maison de la Poésie, Olivier Chaudenson, nous a demandé de regarder une captation qu’ils avaient faite afin qu’on puisse se rendre compte de leur travail. Ils nous ont envoyé le lien de la dernière concert-lecture qu’ils avaient enregistré pendant le confinement. C’était Dominique A qui lisait un texte en lien avec le groupe Marquis de Sade. J’ai trouvé que c’était extrêmement bien filmé et l’audio était parfait. On a décidé de le faire, on a demandé à Fanny, qui pensait qu’il fallait le faire aussi.

 

L’année dernière, on l’a rejoué au Trianon Transatlantique devant le public. Une troisième lecture est prévue en Normandie le 6 octobre pour le Festival “Terres de Paroles” au Rayon Vert à Saint-Valery en Caux.       
Cette rencontre avec Fanny s’est donc faite grâce à son film et grâce à une de ses amies qui lui avait donné le CD de notre album presque 15 ans auparavant.


C’était au tout début, à l’époque du deuxième ou troisième album ?   

C’était le deuxième album « Second » et ce sont les morceaux « Battlefield » et « Black Rainbow » qui ont été choisis pour le film. Ce qui est drôle dans tout ça, c’est qu’à l’époque, on ne faisait pas beaucoup de concerts. J’avais trouvé une sorte de résidence/concerts à Paris vers la Porte de Pantin, dans une salle qui s’appelait “La Menuiserie” située dans une petite rue et tenu par une association anarchiste qui s’appelait Archipel 93. Ils nous avaient invité dans leur lieu en nous donnant carte blanche et on pouvait faire ce qu’on voulait. Et donc, tous les week-ends, on faisait des répètes/concerts. Un jour, j’avais invité une personne que je pensais être un tourneur, Marie-Christine Malbert, mais en fait, c’était la coproductrice d’Emir Kusturica. Elle m’a dit à la fin du concert qu’elle aimait vraiment ce qu’on faisait, mais qu’elle n’était pas tourneur, qu’elle le faisait effectivement pour Emir Kusturica et the no smoking orchestra parce qu’elle était sa coproductrice.

On est devenus amis avec Marie-Christine, et c’est elle, qui, un jour de printemps 2004 ou 2005 a glissé notre CD dans la boîte aux lettres de Fanny Ardant qu’elle connaissait.

 

Il y a également cette deuxième rencontre, celle avec Dead Can Dance.   

Oui, en 2015, un an avant ma rencontre avec Fanny, Brendan Perry de Dead Can Dance m’a contacté par Facebook en me disant qu’il avait entendu parler de nous, probablement parce qu’on nous avait tellement comparés à Dead Can Dance dans les chroniques du passé en Angleterre, aux Etats-Unis et ici. Brendan m’a dit qu’il habitait en Bretagne et a très chaleureusement proposé qu’on se rencontre quand on aura l’occasion. J’étais extrêmement honoré parce que c’est un musicien que je respecte depuis très longtemps dont je suis le travail. Je m’étais penché plus sur son travail à partir du moment où on nous avait comparés à Dead Can Dance.    

Dans les années 80, à Los Angeles, j’avais fondé un groupe post-punk. A l’époque, j’étais très influencé par The Stranglers, Joy Division et également par le rock californien. J’avais entendu ici et là des choses de Dead Can Dance, sans savoir trop qui ils étaient. Quand on s’est rencontrés avec Brendan, on s’est tout de suite bien entendus. En 2016, quand on travaillait sur notre septième album, Brendan était de passage chez nous en Normandie et je lui ai fait écouter les démos de notre album à venir. Il a dit qu’il aimerait bien faire des percussions sur un morceau. J’ai bien entendu accepté avec plaisir. Ensuite, je suis allé en Bretagne chez lui avec Béatrice et il a enregistré sur un deuxième morceau de l’album.   

A cette période, on se voyait beaucoup avec Brendan. Un soir il m’a dit qu’il avait un ami, Jules Maxwell, (clavier en live de Dead Can Dance) qui avait une maison dans La Baie de Somme avec un petit lieu où il organisait des concerts tous les week-ends où il faisait venir des musiciens de Londres. Un soir, Steve Jones, le guitariste de Bryan Ferry jouait, et Brendan m’a demandé si je voulais venir avec lui voir ce concert et rencontrer Jules. On y est allés, et Jules faisait la première partie comme il faisait avec tous les concerts dans ce lieu qui s’appelait “Le Relais” dans le village de Noyelles sur Mer. Nous nous sommes très bien entendus avec Jules et par la suite, il nous a invité à donner un concert là-bas au “Le Relais” avec Deleyaman. En 2018, suite à un concert, il m’a demandé si ça m’intéressait qu’on fasse une tournée Jules Maxwell & Deleyaman en Irlande ensemble. On a donc organisé une tournée avec Jules en 2018 en Irlande et on s’est rapprochés considérablement pendant cette période. Par la suite, en 2020 Jules a participé à notre prochain album « Sentinel » tout comme Brendan.  

Auparavant, en février 2019, Brendan a fait une tournée solo en Europe. Quand il est passé jouer par chez nous au théâtre de Duclair, on s’est vu et il m’a dit qu’il y avait un morceau de Deleyaman qu’il voudrait intégrer à la setlist de la tournée européenne de Dead Can Dance qui allait démarrer au printemps 2019. J’ai été ravi et bien entendu accepté parce que c’était une chose magnifique. Dead Can Dance a donc repris notre titre « Autumn Sun » pendant 30 dates lors de leur tournée européenne. Béatrice et moi, nous étions invités le 11 mai 2019 au Grand Rex à Paris et nous étions aussi au concert final qui a eu lieu le 3 juillet, 2019 dans le théâtre antique Herodes Atticus à Athènes, avec cette étrange sensation d’entendre jouer notre musique devant des milliers de personnes qui ne savent absolument pas que c’est ton morceau… c’est très intéressant (rires).

 

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Le neuvième album « The Sudbury Inn » sort le 9 juin. On parlait tout à l’heure de Stig Dagerman, et cet album est également influencé par un auteur, cette fois-ci américain, Henry Wadsworth Longfellow.   

Je ne connaissais pas Longfellow. J’essaie de m’intéresser à la poésie musicale, dans le sens où il y a certains poètes qui sont très musicaux, d’autres moins. Chaque fois que je commence des compositions et que je n’ai pas encore écrit les paroles, j’utilise des paroles pour placer des mots, pour voir ce que donne l’ambiance du morceau. Et là, je suis tombé sur cette collection de poèmes « Tales of a Wayside Inn ». Je trouvais ça intéressant parce qu’une fois que je me suis penché dessus, je me suis rendu compte que c’était un écrivain qui avait passé quelques jours ou quelques semaines dans cette auberge, à 20 kilomètres de Boston où il habitait. Il était professeur de littérature à Harvard. Il s’est installé dans cette auberge avec six autres voyageurs où ils partageaient leurs histoires les uns avec les autres autour de la cheminée de l’auberge tous les soirs.   

Il a donc écrit ce livre “The Tales of a Wayside Inn” en forme de longs poèmes, basés sur l’histoire de chaque voyageur. Il y a un musicien, un Sicilien, un théologien, un poète, un étudiant, un juif-espagnol et le propriétaire du lieu.   

L’idée m’est venue de faire un album concept où les morceaux que j’écrirais, s'inspireront de cette idée. J’ai utilisé une partie de cette collection de poèmes pour le morceau « The Sudbury Inn » qui est le morceau titre de l’album, et j’ai utilisé des petits bouts d’autres poèmes sur deux autres morceaux. Pour le reste, soit c’est moi qui ai écrit les paroles, soit je suis allé chercher des poèmes par ailleurs, mais toujours en pensant qu’il fallait que le tout soit en phase avec cette idée.

 

 

Il y a la référence à un poème de Verlaine également.   

Oui, c’est le morceau « La Saulaie » qui est un poème de Verlaine, « Promenade sentimentale ». Les poèmes en français, c’est systématiquement Béatrice qui les propose.

 

C’est d’ailleurs le seul morceau de l’album en français.   

Oui, c’est vrai. Mais j’aime toujours avoir au moins un, voire deux morceaux en français dans chaque album maintenant, ce qui n’était pas le cas avant. Je constate que Béatrice est extrêmement à l’aise, et la qualité de sa voix change considérablement, aussi bien le timbre que la façon de chanter. C’est sa langue maternelle, on entend donc forcément une différence, une sorte d’assurance supplémentaire dans sa voix que je trouve très bien. On entend plus ses basses. J’encourage le fait qu’on fasse aussi des morceaux dans d’autres langues, mais toujours avec une logique. C’est toujours une langue avec laquelle on est liés d’une manière ou d’une autre.

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Dans une précédente interview, cette question du timbre de voix était également abordée, et de la même manière, cet artiste qui avait l’habitude de chanter en anglais et chantait depuis peu en français, disait que c’était quelque chose de complètement différent.   

C’est absolument vrai, je confirme. Quand on a commencé, dans les trois premiers albums, j’ai beaucoup utilisé la langue ancienne arménienne, la langue antique. Je prenais beaucoup de poèmes du 17e ou 18e siècle. Et quand on chantait en arménien, Béatrice ou moi, tout de suite, on était dans un autre timbre. La langue en elle-même propose une ambiance et un état d'être totalement différent. L’arménien, c’est extrêmement mystique, extrêmement spirituel ; l’anglais, c’est très musical, c’est très facile de dire n’importe quoi et le faire sonner bien. Tu peux dire « baby » et ça marche selon les différentes façons de le dire… même si je n’ai jamais utilisé le mot « baby » dans des chansons pour l’instant… (rires) ; et le français, on sait que c’est littéraire comme langue, on sait que c’est une très belle langue, et à l’oreille c’est extrêmement sensuel.    

A part le timbre, ce que je voyais surtout, c’est que je me rendais compte que je choisissais les langues exactement comme on choisit un instrument pour un passage. Si tu as une mélodie que tu as par exemple faite pour le piano, cette même mélodie ne marche pas au saxo. Et si tu essaies de faire sonner un riff de saxo, les mêmes notes au piano ne marchent pas. Les langues, c’est exactement pareil. Par exemple, une mélodie vocale chantée en français peut passer parfaitement alors qu’en anglais ça peut être banale ou kitch ou vice-versa. Ce sont vraiment comme des instruments.

 

Deux morceaux de l’album sont déjà sortis en single et sous forme de clip « A Tale » et « The Sudbury Inn ».   

Pour les clips, je voulais aussi respecter le concept de l’album en ce qui concerne les vidéos. Au lieu de faire des vidéos disparates qui n’ont rien à voir les unes avec les autres, on est allés dans la maison familiale de notre batteur qui se prête beaucoup à représenter The Sudbury Inn. On a passé un week-end et on a filmé les moments de vie, que ce soit dans le jardin, que ce soit à l’intérieur. Je voulais absolument que les vidéos qui sortent, représentent cette idée que les gens ont passé un moment ensemble dans ce lieu “The Sudbury Inn” à raconter leurs histoires les uns aux autres. Que les vidéos accompagnent l’idée des morceaux en toute cohérence.

Certains clips de Deleyaman, notamment ceux de l’album « Fourth, Part One » sorti en 2009, sont très contemplatifs avec simplement un plan séquence et en noir et blanc.   

C’est vrai qu’on vit dans un monde avec une telle rapidité et une telle vitesse que je sens le besoin, déjà dans ma vie, mais également dans la musique qu’on fait, de mettre en avant quelque chose, un espace, qui repose. Même si notre dernier clip n’est pas forcément que “reposant”, en général, j’aime énormément les plans où on reste sur une image ou un paysage longtemps, en tout cas, plus que quelques secondes, contrairement à ce qui se fait souvent en ce moment.

 

L’album va sortir avec un livret et de superbes photos. Il sortira sous différents formats ?   

Le format CD sortira le 9 juin. L’album sortira également en vinyle plus tard. J’ai trouvé quelque chose d’intéressant avec une boite Diggers Factory : au lieu de faire des vinyles à tout-va, ils prennent des pré-commandes et ils pressent seulement en fonction du nombre de précommandes qu’on reçoit. Comme ça il n’y a pas de gaspillage. Ils pressent et envoient les vinyles directement à ceux qui ont commandés. Il faut par contre un minimum de 100 exemplaires. Il y aura donc une sortie vinyle si on atteint les 100 pré-commandes.   

Les photos du livret de l’album et les images des vidéos sont de Renaud de Foville. On voulait garder cette cohérence donc ce sont des photos faites dans la même maison où sont filmés tous les clips. Et bien sûr, la maison représente “The Sudbury Inn” dans notre imagination.    

La pochette de l’album est une peinture de Catherine Valantin, la sœur de Béatrice qui était peintre et que nous avons tristement perdue il y a quelques mois. L’album en vinyle sera un très bel objet qui mettra en valeur sa peinture qui est magnifique. Catherine avait réalisé cette peinture il y a plus de vingt ans quand on s’était rencontrés. Elle venait tous les week-ends en Normandie et elle peignait. Cette peinture représente l’intérieur de la maison que j’habitais à l’époque. Cela correspondait tellement bien au concept de The Sudbury Inn, car toutes ces histoires sont racontées autour d’une cheminée. La représentation de ce fauteuil devant la cheminée, je trouvais que c’était bien.

 

Avec un livre sur la cheminée…   

C’était vraiment la pièce telle qu’elle était en 1997 quand Catherine est venue peindre. En tout bon américain installé en France, j’avais un livre sur Paris (rires).

 

Y a-t-il des dates de prévues pour les prochaines semaines et prochains mois ?   

Le 6 juillet on donnera un concert en extérieur au Château du Bec à côté du Havre. Si le temps le permet, sinon ce sera en intérieur à la bergerie du château. Le 27 octobre, on sera à Saint-Valéry en Caux dans le cinéma du casino, le 28 octobre nous serons au Manoir du Catel, un autre magnifique lieu en Normandie. Et le 6 octobre avec Fanny Ardant, on refait notre concert et la lecture du texte de Stig Dagerman au Rayon Vert.    

D’autres concerts seront relayés sur notre site au fur et à mesure des confirmations des dates.


Deleyaman

@Renaud de Foville       
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