Focus Music-Box #54 : Manhattan sur Mer

Catégories
NORMA
Observer et valoriser
Sous-titre
Juin 2023
Focus Music-Box #54 : Manhattan sur Mer

 

Manhattan sur Mer fait partie des groupes et artistes programmés à l’Abbaye aux Dames pour la Fête de la musique le 21 juin. Ils seront également programmés au Rush Festival à Rouen le 1er juillet. Rencontre avec Hector, leader et fondateur du groupe qui nous parle de ces deux dates à venir, ainsi que de la sortie récente de leur EP « En Attendant »… en attendant la sortie d’un nouvel EP en octobre prochain.

 

Manhattan sur Mer est un projet qui est né en 2018. Peux-tu nous le présenter ?

Au début du projet en 2018, j’étais tout seul et quand je suis rentré au Havre après avoir passé quelque temps à l’étranger, j’ai rencontré Flo à la Fête de la musique en 2019 et on a commencé à bosser pendant l’été. Notre première date à deux, il me semble que c’était en octobre ou novembre 2019. En 2021, après le Covid, on est devenu un quatuor avec Vincent à la basse et au départ, Lancelot de Bafang à la guitare, mais il a été remplacé par Léo de Charlie Quid car il a vite été pris avec Bafang. Il y avait quelques dates où il n’était pas possible pour lui de nous accompagner. Il a passé le relais à Léo qui devait être remplaçant, mais qui a finalement pris la place principale compte tenu de sa disponibilité.

 

Même s’il a notamment Charlie Quid à côté…

Oui, il a Charlie Quid, il a aussi Naive Party Crashers et Lonely Gin…. Donc ce n’’est pas dit que Léo reste disponible très longtemps. Mais pour l’instant il est full dispo avec Manhattan Sur Mer.

Image retirée.

 

Comment se sont passées les rencontres avec Léo et Vincent ?

La première fois que j’ai vu Léo, c’est quand il est venu nous voir pour notre première date à quatre au Bistrot au Havre. On a commencé à bosser ensemble quelques mois plus tard.

J‘ai rencontré Vincent à l’époque où il travaillait au Far sur le dispositif Start & Go. A l’époque, on avait présenté un dossier et je l’avais contacté pour lui poser des questions. Et comme il avait déjà joué avec Flo, qu’ils étaient potes depuis longtemps et qu’il était en train de se mettre à la basse à l’époque, il nous a dit qu’il était chaud pour venir jouer avec nous.

 

Tu as créé Manhattan sur Mer après avoir pas mal voyagé. Qu’est-ce que ces voyages ont apporté à ton projet musical ?

J’ai voyagé en Nouvelle-Zélande et en Australie, et c’est vrai qu’il y a des paysages magnifiques qui inspirent, une ambiance hyper relax, des gens adorables. Il y a de la musique partout et c’est vraiment là que j’ai commencé. Cela faisait longtemps que je voulais le faire et je me mettais beaucoup de barrières ici en France, tandis que là-bas toutes les barrières ont sauté et j’ai enfin commencé à assumer ce que j’écrivais. J’ai proposé des trucs là-bas dans des cafés-concerts, dans des scènes ouvertes.

 

Les textes étaient en français quand tu jouais là-bas ?

Non, là-bas j’écrivais en anglais. Quand j’ai commencé Manhattan sur Mer, il n’y avait que des chansons en anglais. Sur le premier EP, c’étaient des chansons en français, avec une dont le refrain est en anglais. C’est à partir de ce moment-là que j’ai pris ce virage. On en avait pas mal parlé avec Flo qui trouvait cool qu’on se dirige vers des textes en français. Et moi, à partir du moment où je suis rentré en France, j’avais envie d’écrire en français parce qu’ici, je ne parlais plus anglais. Je me sentais plus légitime à chanter en français et je prenais aussi beaucoup plus de plaisir à écrire en français. Je me suis mis ce petit challenge, et c’est vrai que quand tu écris un truc en français qui te plait, c’est encore plus satisfaisant. 

Quand tu écris en français, tu es très vite à poil parce que tout le monde va comprendre. C’’est une langue qui est quand même hyper exigeante, en tout cas dans ce genre de musique, peut-être moins dans le hip-hop. Mais en tout cas, dans la pop ou dans le rock, il y a vraiment un public très critique à ce niveau-là et on aime bien comprendre. Quand tu chantes en anglais, tu te caches un peu derrière ça, derrière des jolies mélodies et des mots qui sonnent bien. En français, si tu traduis phonétiquement et que tu tombes sur un mot qui ne sonne vraiment pas bien, c’est assez compliqué. C’est assez difficile également de s’affranchir de toutes les figures de style. Ce n’est pas évident de trouver en français quelque chose qui sonne et qui soit assez subtil et bien écrit, sans être trop pompeux non plus. Quand j’ai été satisfait du premier texte que j’ai écrit en français, c’était vraiment super.

Image retirée.

 

C’était quel texte ?

Je crois que ma première chanson en français, c’était « Sandy » sur le premier EP. Et la deuxième, c’était « Melody Norton ». Je crois que celle-là, j’avais commencé à l’écrire en anglais et je suis parti d’une traduction d’une phrase mot pour mot. J’ai trouvé un côté un peu naïf qui était chouette, et donc je me suis dit que ça pouvait être cool de continuer (rires).

 

C’est toi qui composes tous les textes de Manhattan sur Mer ?

Oui, je suis vraiment à la base des morceaux. J’écris les textes et en général, j’arrive avec un guitare-voix, au moins un couplet et un refrain. Après, on met tout en commun, on bosse les arrangements, les structures, on construit vraiment la chanson. Le boulot le plus compliqué, c’est d’écrire et surtout de mettre en musique le texte.

 

Et comment cela se passe ? Tu écris le texte avant d’écrire la musique ?

Ça dépend, parfois je prends ma gratte et j’ai une phrase qui traine, j’essaie de la caler dessus, et si ça marche c’est génial. Ou alors, inversement, je fais du yaourt en trouvant une mélodie sympa et j’essaie d’adapter le texte. Il n’y a pas de règle.

 

Une fois les idées de morceaux en place, comment interviennent Flo, Léo et Vincent ? Est-ce que les arrangements sont fidèles à tes idées de base ?

Ça dépend des morceaux, parce qu’il y en a certains qui n’ont pas beaucoup besoin d’arrangements ou de changements. Il y en a d’autres où on passe beaucoup plus de temps. C’est vrai que de mon côté, je touche moins aux arrangements, parce que les gars sont très bons là-dedans. Déjà, ils sont meilleurs instrumentistes que moi et ils ont plus de bouteille. J’aime bien un peu leur laisser ce boulot-là. Je valide ou pas, je donne mon avis, mais en général, ça reste quand même assez fidèle. On ne touche pas au texte, à la limite on en retire un peu ou alors on me demande d’en rajouter si on veut que la chanson dure.

 

Les morceaux sont en général assez courts en radio edit.

Ce sont vraiment des chansons qu’on veut, en tout cas pour l’instant, un peu dans la tradition de la chanson française même si c’est différent dans l’instrumentalisation. Si on ne peut faire que des singles, c’est génial. On parlait avec Flo du dernier album de Clara Luciani qu’on écoutait en bagnole, et on se disait que ce genre d’album, ce ne sont que des singles et c’est trop bien.

Image retirée.

 

« En Attendant », votre nouvel EP vient de sortir. Ce titre, c’est une manière de dire en attendant l’album ?

C’est en attendant le prochain EP (rires). On a fait une longue session en studio et on avait de quoi faire un album de 12 chansons. Mais comme on fait tout en indé et en autoproduction, plutôt que de sortir un album, on s’est dit que ce format EP nous allait bien et que cela permettait d’avoir une actu sur l’année et un peu plus étalée dans le temps. J’ai commencé à y réfléchir et je me suis qu’il y avait 6 titres qui étaient cool pour l’été et qu’on a donc sortis sur cet EP. 6 autres titres plus sombres sortiront plus tard sur un autre EP. C’était ça l’idée de base. Le titre de l’EP qui sortira va compléter « En Attendant ».

 

Ce sera donc en attendant quelque chose, mais on ne sait pas quoi encore…

Oui, c’est ça (rires). D’ailleurs c’est marrant parce que c’est une phrase qui vient d’une de nos chansons… mais c’est une chanson qui ne sera ni sur l’un, ni sur l’autre des deux EP.

 

On ne peut pas deviner alors…

Non, c’est dommage parce que ça aurait pu être un jeu marrant.

 

Ces deux EP, un peu plus solaire pour l’un et un peu plus sombre pour l’autre, ce sont deux facettes de ta personnalité ?

C’est vrai que ça vient de moi certainement. C’est un peu comme un ciel normand, un ciel havrais avec une succession de nuages et d’éclaircies. C’est ce qui se passe dans notre musique, il y a un côté très solaire mais avec des moments un peu plus graves, plus nostalgiques. J’aime bien cette dualité, je peux écouter du Noir Désir en plein soleil ou alors écouter du yéyé quand il pleut.

Image retirée.

 

Y a-t-il eu dans les compositions, un temps pour les morceaux de « En Attendant », puis un autre pour les morceaux plus sombres ?

Non, j’ai pré-composé tous ces morceaux et on les a enquillés à la suite. C’est simplement maintenant qu’on fait le choix de l’ordre. Ce sont plusieurs émotions et états d’esprits différents.

 

« En Attendant » a été enregistré, tout comme « 4 Girls » dans les Studios Télémaque avec Nico Brusq. La question du son est importante pour le groupe, notamment les particularités du travail de Nico Brusq ?

Au départ c’était une évidence de travailler avec Nico Brusq sur « 4 Girls » et on s’est dit qu’on voulait rester un peu dans cette même veine pour celui-ci. On est quand même passés un peu par le numérique pour l’enregistrement de cette dernière session parce qu’on a fait plus d’arrangements. On voulait avoir une évolution dans les chansons tout en gardant ce côté spontané, ce côté chaleureux et qui donne un côté très vintage à la musique. C’est un peu ça mon idéal, cette musique de bord de mer, mais dans les années 60 et pas aujourd’hui.

 

Sur cet EP, deux morceaux sont sortis en single et en clip, « Melody Partout » et « Saint-Tropez ». Peux-tu nous parler de ces deux vidéos ?

 

Pour ces clips, c’est beaucoup de home made et de do it youself. En tout cas, pour « Melody Partout », c’est vraiment ça. A l’époque de l’enregistrement aux Studios Télémaque, on n’a pas enregistré cette chanson parce que j’avais un mémo guitare-voix sur mon téléphone et on voulait la sortir comme ça. Finalement, on est allés l’enregistrer chez Jordan qui travaille au Studio Le Loc’ à Fécamp. Ils faisaient une compilation et on s’est dit qu’on allait prendre mon guitare-voix et en faire une vraie chanson. Elle nous a beaucoup plu et c’est pour ça qu’on a décidé de la sortir, notamment en single.

Il fallait un clip, et je suis parti faire un petit séjour à Brighton et j’ai pris beaucoup de vidéos avec mon téléphone. Et comme on n’a pas de thune pour faire les clips, je me suis dit que c’était cool de ramener une carte postale d’un week-end à Brighton avec une traversée entre Dieppe et New Heaven. J’ai monté ça sur mon ordi et ça a fait un clip.

Pour « Saint-Tropez », on a mis un peu plus de moyens. J’avais commencé à faire un clip avec des images d’archives des années 70 qui venaient de la caméra de mon grand-père. Des images de vacances dans lesquelles on voit ma mère. Je voulais sortir ça et finalement, ça manquait peut-être un peu d’originalité. Avec Jules Barbé, alias Barbo Studio qui avait notre premier clip « Maddy », on est partis avec une caméra et on a commencé à tourner à 20h. A 6h du mat on a fini le montage et j’avais mon clip. On l’a tourné en une nuit au Havre en cale sèche entre les bateaux et à l’intérieur-même d’un bateau, et dans ces plans, on projette le montage que j’avais fait avec les archives vidéo. On projette ces vidéos sur moi pour donner un effet un peu marrant et je trouve ça assez cool.

 

 

Y aura-t-il un troisième single qui va sortir ?

Normalement, le prochain single ce sera pour annoncer le prochain EP. Sur un EP 6 titres, je ne sais pas si faire plus de deux singles ce n’est pas un peu too much.

 

Deux dates se profilent très prochainement pour Manhattan sur Mer, la première est pour la Fête de la musique le 21 juin à l’Abbaye aux Dames à Caen, la deuxième au Rush Festival le 1er juillet. Cette date à Rouen te tient à cœur, car je crois que tu es très fan de l’artiste avec lequel Manhattan sur Mer va partager le plateau.

Pour la Fête de la musique, c’est la Région qui nous a directement contactés pour faire partie de cette programmation régionale. C’est vraiment cool car c’est notre première date à Caen. Comme on est un peu 50% havrais et 50% caennais dans le groupe, c’est un peu comme jouer à la maison. 
Pour le Rush Festival, c’est l’équipe du 106 qui nous avait fait jouer en première partie de Papooz en octobre dernier qui nous a rappelé pour faire la première partie de Kevin Morby et ça je n’arrive toujours pas à m’y faire (rires).

 

Il y a une pression particulière pour ce concert ?

Oui, personnellement je vais me mettre une pression assez dingue parce que c’est un artiste que j’écoute depuis son premier album et même avant, depuis The Babies. Sa musique m’a vraiment accompagné pendant 10 ans et énormément inspiré également, notamment quand j’étais tout seul. Quand j’écrivais en anglais, c’est un peu le même style que je recherchais, du vrai son writing, un truc cool en guitare-voix. Je l’ai vu en concert beaucoup de fois, et quand je vois nos deux noms associés sur une date, ça me rend fou parce que c’est assez impressionnant.

A une époque quand j’étais à Paris, j’ai bossé pour la Blogothèque et il y avait les soirées concerts dans les appartements. J’avais travaillé sur son concert, il jouait dans un appart parisien. Je l’ai donc déjà croisé, mais avec ce concert au Rush ça va être différent. J’espère au moins pouvoir le saluer !  (rires).

Image retirée.

 

C’est donc le 106 qui a permis ce plateau avec Kevin Morby, on peut également parler du Tetris qui a accompagné Manhattan Sur Mer avec le dispositif Le Transatlantique. Qu’est-ce que cet accompagnement vous a apporté ?

Ça nous a apporté beaucoup de choses. On a notamment eu de nombreuses formations et fait beaucoup de rencontres avec des professionnels du secteur comme des managers, des tourneurs ou des personnes de l’administration comme la SACEM. Ça nous a permis de faire une résidence avec un coach et un ingé son qui bosse toujours avec nous. Le coach m’a beaucoup aidé sur mon interprétation et sur mon chant. On a eu à disposition les studios de répétition. On a encore actuellement un suivi de la part du Tetris. On est par exemple programmés sur une soirée « Bienvenue à Saint-Brieuc » avec Lotti.

 

Lotti qui était également accompagnée par Le Tetris avec ce même dispositif. 

Oui c’était vraiment cool, des superbes rencontres avec Lotti et White Velvet qui elle aussi bénéficiait du dispositif.

 

D’autres dates sont prévues après celle de la Fête de la Musique, du Rush et de Saint-Brieuc ?

On est sur une date non officielle encore fin août et on va également peut-être faire un Bar à l’Ouest. Le 15 juillet a une date à Trévières. Il faut qu’on trouve des dates pour la rentrée et pour la sortie de l’EP qui aura lieu en octobre. On va composer des nouveaux morceaux à la rentrée également, et ce sera différent, parce qu’avant c’était beaucoup Flo et moi qui composions, et là on sera tous les quatre. Léo et Vincent vont vraiment prendre une place dans la composition.
 


Manhattan sur Mer


Music Box
Facebook
Manhattansurmer.bandcamp
Instagram
Soundcloud
Youtube 
@Quentin Brelivet          
 

 

Consulter la Music Box

 

 

Les derniers focus

Formation : Les bases de la gestion d'une association culturelle

Catégories
Développer son projet
Filière
Formation
Pourquoi j'ai besoin d'une asso pour faire des factures ? Il faut vraiment convoquer les membres par courrier avec accusé de réception ? Je peux être...

Formation : Les bases de la communication de son projet musical

Catégories
Développer son projet
Filière
Formation
Est-ce que ma bio doit faire cinq lignes ou dix pages ? C'est une bonne idée la photo floue ? Je dois concentrer mes efforts de com sur Facebook...

Formation : Les bases de la demande de subventions

Catégories
Développer son projet
Filière
Formation
À qui je demande de l'argent pour mon projet ? C'est quoi un budget prévisionnel et pourquoi on me demande un bilan ? J'ai pas compris pourquoi on a...