Focus Music-Box #55 : O'Maley

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Juillet 2023
Focus Music-Box #55 : O'Maley

 

Le premier EP de O’Maley « A la rigueur » est sorti le 9 juin 2023. Rencontre avec Valentin qui nous parle de son projet et de cette sortie.

 

Peux-tu nous présenter ton projet et nous parler de ton parcours musical.

J’ai commencé la musique tout jeune quand j’étais môme et j’ai commencé à faire des concerts quand j’étais au lycée, à aller jouer dans la rue également, à jouer dans des groupes. Je suis arrivé à Caen en 2012 où j’ai fait quelques petits boulots avant de commencer la musique avec Jahen Oarsman et avec d’autres projets. J’ai rencontré des personnes qui m’ont permis de faire des musiques de courts-métrages. Je me suis également mis très récemment à travailler avec l’orchestre universitaire, chose que j’adore faire, notamment en ce qui concerne les arrangements pour les cordes.

J’avais en tête de faire ce projet depuis longtemps mais j’ai pris le temps d’écrire des chansons. Je voulais faire un truc qui soit un peu le mélange de tous les styles que j’aime. Je voulais que les textes soient en français et ne pas avoir de limites musicales, dans le sens où je voulais un peu tout mélanger.

 

O’Maley est un projet de chanson française ?

Je n’arrive pas trop à dire ce que c’est, mais je le définirais un peu entre chanson française et pop parce que j’aime bien ça. A priori, le prochain truc sera très folk à l’américaine mais toujours avec des textes en français. C’est l’intérêt de ne pas avoir de limites, je peux vraiment mettre ce que je veux dedans et c’est ça qui est chouette.

 

Image retirée.

@Armand Desponts

 

Tu viens de sortir « A la rigueur », un EP 5 titres le 9 juin 2023, avec le morceau éponyme sorti en single et sous forme de clip le 27 mai 2022.

Oui, ce morceau est un duo avec Juliette Jouan qui est aussi actrice, et ça correspondait à la sortie du dernier film de Pietro Marcello qui s’appelle « L’Envol » et dans lequel elle a le rôle principal. On avait ce clip-là qui était fait depuis quelques semaines et on s’est dit qu’on allait le sortir à ce moment-là. Il a été réalisé par Armand Desponts.

 

 

Comment s’est faite cette rencontre avec Juliette Jouan ?

On s’est rencontrés à Kino Caen où on travaillait sur des courts-métrages. On s’est super bien entendus. Je l’ai entendue chanter et je me suis dit que j’aimerais bien écrire un duo pour le disque avec une chanteuse avec qui ça pouvait coller. J’ai écrit six ou sept chansons que je ne jugeais pas assez bien et que je ne lui ai pas montrées. Presqu’un an après, je n’avais toujours pas d’idée et je l’ai croisée dans une soirée. J’ai bluffé, j’ai improvisé l’histoire de la chanson devant elle à l’apéro, et elle m’a dit qu’elle viendrait cinq jours plus tard pour l’enregistrement. J’avais donc cinq jours pour l’écrire… ça s’est fait un peu en catastrophe.

 

C’est le seul morceau en duo sur l’EP ?

Oui, mais Juliette fait aussi les chœurs sur « Milan ». J’avais envie d’une voix de fille comme sur certains morceaux d’Etienne Daho. Sinon, à la batterie, j’ai également invité mon ami Kevin Motin qui est batteur de Atrahasis et avec lequel j’avais déjà eu l’occasion de jouer avant. Sur l’EP, j’ai également invité des amis de l’orchestre universitaire de Caen, des amis de l’orchestre à cordes.

 

J’ai cru comprendre que l’EP devait sortir bien avant juin, mais qu’il y avait eu quelques petits soucis…

Ça a été un an et demi de galère pour le faire (rires). Les joies de l’autoproduction… il faut trouver un budget, de quoi tout financer et c’est compliqué parce que je n’ai pas d’équipe et je me débrouille. J’ai fait un crowdfunding qui s’est bien passé, des personnes m’ont aidé. Je voulais le sortir à la base en mars mais le financement a repoussé le truc. Et quand j’ai enfin eu le budget pour le mixage et le reste, j’ai perdu toutes les pistes. Il ne me restait donc que la batterie et les cordes, et j’ai du tout réenregistrer en trois jours pour que le mixage ait lieu en temps et en heure. J’ai donc redécalé de dix jours, afin d’être sûr et que cela ne soit pas trop la course.

 

Et tu es encore plus satisfait du résultat et du produit final ?

Oui, je suis assez content. J’ai réécouté les premières versions de ce que j’avais et je trouve que ce n’était finalement pas assez mûr. Cet accident m’a mis une pression de dingue, et le fait de ne pas pouvoir réfléchir, ne pas dormir et tout faire dans la foulée, ça donne un autre caractère au disque. Je l’aime bien comme ça.

 

Y aura-t-il un deuxième single de l’EP qui va sortir ?

On est en train de travailler sur un clip pour le morceau « Ana ». J’ai confié la réalisation à quelqu’un qui me montrera le résultat à la rentrée j’espère.

Image retirée.

@Amandine Groult 

 

Tu es passé en concert au Portobello le 26 avril 2023, et tu nous as fait découvrir Morgan Weidinger dont tu faisais la première partie ce soir-là, une artiste new-yorkaise que personne ne connaissait ici et qui nous a tous impressionnés.

Oui, c’est une artiste que je suis sur Instagram depuis trois ans et je suis super fan de ce qu’elle fait. J’ai découvert par hasard une vidéo d’elle où elle jouait de la guitare et c’était fou. On a quelques références un peu communes à la guitare. Je me suis aperçu qu’elle jouait de plein d’instruments et qu’elle écrivait des chansons complètement dingues. J’ai commencé à la suivre comme ça, et un jour j’ai vu qu’elle annonçait une date à Paris début mai. Je lui ai tout simplement envoyé un message en lui demandant si ça lui disait de venir jouer en Normandie. Elle m’a dit oui, et qu’en plus on pourrait aller voir le Mont Saint-Michel. Ça s’est fait comme ça et la date s’est calée en deux jours quelques semaines avant le concert. J’ai eu le plaisir de faire sa première partie et c’était l’occasion de montrer mes chansons à Caen pour la première fois. C’était aussi l’occasion de présenter Morgan au public caennais.

 

Pour avoir été présent ce soir-là, on peut dire que le concert de Morgan a vraiment marqué le public du Portobello.

Ça a beaucoup marqué Morgan également. Elle m’a raconté qu’elle était super surprise de faire deux rappels, d’avoir les gens qui viennent la remercier après le concert. Elle était vraiment très heureuse et elle en garde un souvenir très fort.

 

Y a-t-il des chances qu’elle rejoue avec toi ? 

On a prévu ça. On n’a pas les dates encore, mais c’est sûr qu’elle va revenir, et c’est sûr qu’on refera un concert comme ça. On reste en contact, je suis allé jouer à Paris avec elle aussi. C’est une super rencontre artistique.

 

As-tu déjà travaillé de nouvelles compositions et prépares-tu un prochain disque ?

Le prochain disque n’est pas fini d’écrire. J’ai quasiment écrit toute la musique et j’ai envie d’écrire les textes dans un temps très condensé. Je pense que je vais partir deux semaines quelque part pour écrire toutes les paroles. Ce disque aura un côté très folk, très intimiste, enregistré à la maison. Il va sonner un peu indé, un peu vilain. Ça va être sur le thème de l’enfance, les souvenirs d’enfance. Faire un truc un peu moins lourd que le premier qui était difficile.

 

Peux-tu nous parler des morceaux de ce premier EP et de ces thèmes difficiles justement ?

Il y a « Ana » qui en vrai est une chanson qui parle de moi. Mais je ne voulais pas faire un disque qui soit une psychothérapie non plus. Pour ce morceau, j’ai préféré fabriquer un personnage, une jeune fille qui a des tocs. Elle adore aller se coucher, parce que quand elle dort, elle rêve qu’elle n’en a plus. Elle est terrorisée à l’idée de se réveiller le matin. J’ai un peu romancé le truc, mais je suis passé par des périodes comme ça aussi.

En règle générale, tout ce qui est dans le disque est autobiographique. J’avais envie de traiter de sujets comme ça et c’est venu assez naturellement. En fait, j’avais écrit une vingtaine de morceaux, et quand j’ai commencé à tout réécouter et à me demander lesquels j’allais garder, il y a eu un peu cette thématique globale qui aborde des sujets un peu difficiles et personnels, mais en n’étant pas du tout dans un truc larmoyant.

 

A la release party qui a eu lieu au Portobello, on a vu que tu as abordé le concert de manière humoristique malgré la teneur des thèmes abordés, presqu’en autodérision. 

C’est super important pour moi de faire ça, parce que je suis piano-voix et que je suis quelqu’un qui a beaucoup de trac. Je n’arrive pas sur scène en disant « on écoute mes chansons, c’est sérieux ». Aborder le set comme ça est une manière de me détendre. J’aime bien, pas nécessairement dédramatiser les morceaux, mais en parler comme ça. Ça m’aide à évacuer le stress et ça m’aide à garder les gens avec moi également parce que je leur raconte des histoires. Je les préviens quand ça va être une chanson un peu plus joyeuse, et en général ils rigolent parce que ce n’est pas tout à fait le cas. C’est une façon de passer un bon moment avec les gens.

 

Y-a-t-il des artistes français qui t’inspirent dans l’écriture des textes.

Il y en a plein, je suis un très grand fan de Barbara depuis ma jeunesse. Dans ma famille, on écoutait Brassens, tous les grands noms qui écrivaient de très beaux textes. Plus près de nous, le premier grand choc que j’ai eu avec la chanson française, c’était L’Affaire Louis’ Trio. Je trouvais ça délirant musicalement, super bien écrit, les textes d’Hubert Mounier étaient impressionnants.

Il y a plein d’autres artistes qui m’inspirent.

 

Tu t’es d’ailleurs inspiré d’un grand artiste pour le titre de ton EP « A la rigueur » …

C’est la référence à une interview de Serge Gainsbourg qu’il a faite chez lui. A l’époque, il était encore assez jeune et il racontait à un journaliste comment il composait sur son piano au-dessus duquel il y avait un portrait de Chopin. Quand il écrivait de la musique, il regardait le portrait de Chopin dès qu’il avait une mélodie…. Et Chopin, c’était le gars qui faisait la gueule tout le temps, la photo n’était pas super engageante. Gainsbourg regardait donc le portrait, et quand c’était nul, il disait « j’ai compris, c’est nul » ; quand c’était bien, il avait l’impression que Chopin lui disait « bon, à la rigueur… ». L’extrait de cette interview m’a fait marrer, et quand est venu le moment de faire la chanson pour Juliette, j’avais ce titre en tête. 

Quand j’écris un texte, j’aime bien avoir juste une expression ou une phrase, et je développe un peu tout autour de ça.

 

As-tu des dates de prévues prochainement ?

Pas pour le moment, mais je vais essayer de trouver des dates à la rentrée en faisant un peu de promo autour du disque. Le clip va également sortir à la rentrée. On verra ce qui va se passer, c’est un truc nouveau pour moi. Je suis assez content, car les quelques retours que j’ai eu sur le disque sont plutôt encourageants.
 


O'Maley


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