Il y existe une humeur propre à la ville dont Brighton Falls, quintet indie-rock rouennais, tire son nom. La majesté lumineuse de ses résidences type Régence, l’activité humaine bourdonnante de ses Lanes –véritable souk labyrinthique post-moderne- appelle à la fois à une nostalgie irrépressible et à un désir de voyage. Deux caractéristiques que l’on retrouve sur ces deux nouveaux morceaux à l’élégance toute aquatique. On lorgne vers le meilleur des Walkmen ou d’Editors, avec leurs nappes en aigue-marine, et leurs arpèges évocateurs d’une douce mélancolie d’instants pas encore vécus, comme déjà contenus chez l’auditeur… Et qui ne peuvent qu’éclore aux oreilles dans un murmure rythmé par ces vagues qui pourlèchent une jetée en ruines, liant l’instant présent aux fantômes du passé.