Possiblement l’incarnation musicale la plus cohérente de la Ville aux Cents Clochers, Servo tire son nom d’un titre du Brian Jonestown Massacre mais la comparaison s’arrête là. Psyché par vocation et pas par mode, les gars ont tôt fait de délaisser les tempos mollassons du genre pour des rythmiques syncopées, frôlant parfois même les beats disco et les patterns garage. Sur scène c’est l’orgie sonique, la répétition devient transe et les voix lointaines s’entremêlent à la manière de trente Ian Curtis dans la chapelle Sixtine. Très vite on a d’yeux que pour l’étrange danse du cheval à bascule de la guitare et de la basse ; la tête noyée dans une masse sonore aux allures d’un trip dont on ne redescendra que lorsqu’ils l’auront décidé́.