The Songwriters, duo pop ornais vient de sortir simultanément un premier EP et un premier clip. Rencontre avec Max et Loïcia qui reviennent sur ces deux sorties et qui nous parlent également de leur expérience Start ainsi que de leurs projets pour 2023.
Vous venez de sortir votre premier EP le 25 novembre, ainsi que votre premier clip « The Right Way » le 29 novembre. Pouvez-vous nous en parler ?
Loïcia : Notre premier EP est un 3 titres éponyme qui s’appelle « The Songwriters ».
Max : On a choisi de prendre deux dates différentes pour la sortie de l’EP et du clip « The Right Way » pour leur laisser plus de chance. Le clip était assez attendu, et on préférait ne pas le sortir avant l’EP. Deux des titres de l’EP auront un clip, le second sera « Vulnerability » et sortira en décembre, la troisième chanson « Heal Me Now » n’aura pas de clip. Le clip de « The Right Way » a été tourné à Trun dans l’Orne. Celui de « Vulnerability » est une session live qui a été tournée dans un château à côté de Fontainebleau.
Parfois, les artistes ou groupes préfèrent justement sortir un clip single avant la sortie de l’album ou de l’EP. C’est une question que vous vous êtes posée ?
Loïcia : Ça a été une grosse question et on a pesé le pour et le contre. Vu que c’est un EP 3 titres, c’était trop peu pour sortir un clip avant. En plus le premier clip était prêt assez tard par rapport à la sortie de l’EP. On a donc choisi de le sortir quatre jours après, le 29 novembre pour ne pas trop attendre non plus.
Qui a réalisé le clip « The Right Way » ?
Max : C’est nous en collaboration avec une boîte de production de Fontainebleau qui s’appelle Firgun Recordings.
Loïcia : Ce sont eux qui ont également fait le clip live de « Vulnerability ». Au début, on devait collaborer avec d’autres personnes pour le clip, et finalement ça ne s’est pas fait. On a contacté Figurn Recordings qui a tout de suite accepté. On s’entend très bien avec eux, c’est une équipe de passionnés, ils sont jeunes et dynamiques. Ça s’est tout de suite bien passé.
Max : Ils nous avaient repérés l’année dernière lors d’un tremplin Ricard pour lequel nous n’avons pas été sélectionnés. Ils nous ont proposé de nous inviter à Fontainebleau pour filmer une chanson, « Vuleneability ». Pour le clip de « The Right Way », on a imaginé tout un scénario qui était très ambitieux, et on nous a beaucoup mis de bâtons dans les roues en nous disant que pour ça, il fallait énormément de budget, qu’il y avait trop de monde. On a quand même trente figurants et c’est beaucoup. On a tout fait nous-mêmes avec l’aide de beaucoup de gens… mon frère a fait les décors, la sœur de Loïcia a fait le making off qui sortira en janvier. Il y a eu une photographe, quelqu’un pour la cuisine.
Loïcia : On avait des voitures américaines et on a eu la salle grâce à Jean-Victor de Boer qui joue parfois de la batterie sur nos sets. Il a fallu mettre le budget mais on a eu de la chance sur pas mal de choses.
Max : C’est tourné dans une salle type boîte de nuit à Los Angeles dans les années 80 avec l’ambiance qui va avec et dans une rue éclairée en rose avec des voitures américaines et des devantures. A l’intérieur, il y a les trente figurants qui sont habillés de manière colorée.
Quelles sont les thématiques de l’EP ?
Loïcia : Ça tourne autour de l’amour, mais ça englobe plein de choses différentes. Il y a aussi plein de choses cachées qui ne sont pas vraiment explicites et qu’on n’a pas forcément envie de dire mais qu’on laisse interpréter comme on veut. On peut dire que globalement, les chansons parlent d’amour, des doutes, des peurs.
Max : De vulnérabilité. Il y a des chansons qui ont un double sens car ça nous intéresse vraiment. Pour ma part, j’ai beaucoup été influencé par U2 avec des chansons un peu politiques.
Sous quel format est sorti « The Songwritters » ?
Loïcia : Il est sorti en digital le 25 novembre.
Max : Grâce à la distribution Radar du TFT, ce sera disponible sur les plateformes de streaming et aussi sur Youtube. On veut que ce soit accessible pour tout le monde.
Qui compose dans le groupe ?
Max : On fait absolument tout à deux. Chaque chose est vue et confirmée à deux, que ce soient les accords, les paroles, les mélodies, les arrangements.
Loïcia : Il peut y avoir des morceaux où un de nous va apporter au début une plus grosse partie, mais on considère qu’à partir du moment où on a lâché une idée, l’autre va peut-être corriger un petit bout ou va dire que ça ne va pas. Pour les paroles, c’est souvent ensemble et on considère que toutes les chansons forment un tout ; on ne dit pas « cette chanson est plus à toi ou à moi ». Sinon on ne s’en sort pas et on va finir comme Queen où il y a eu des problèmes… (rires).
Max : Il n’y a aucune chanson qui a été faite par l’un de nous deux de A à Z, même à 75%. Sans la collaboration, on n’aurait pas cette finalité.
Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?
Loïcia : On s’est rencontrés au lycée de Mortagne-au-Perche dans le club musique en Terminale.
Max : En 2018.
Loïcia : On a commencé à discuter et à jouer ensemble. On ne se connaissait pas avant. Au fur et à mesure, on s’est rendu compte qu’on était tous les deux passionnés de musique et qu’on voulait aller plus loin.
Max : On voulait la même chose.
Loïcia : On voulait la même chose et on est partis en études à Paris ensemble. Au début en Normandie, on a surtout commencé à travailler la composition. On a fait notre premier concert le 21 juin 2020, c’était pendant le Covid. C’était un petit concert et depuis on en a fait beaucoup.
Et quelle a été votre meilleure expérience de concert jusque maintenant ?
Max : Il y en a plusieurs sûrement, mais je pense qu’il y a un concert qu’on a tous les deux énormément aimé, c’est la première fois qu’on a joué à La Brasserie du Perche. Il y avait 450 personnes, on a joué sur un ponton au milieu de l’eau, les gens étaient tout autour de nous et c’était super.
Loïcia : Il faisait très beau, et depuis on joue là-bas tous les ans régulièrement. C’est vrai que c’est assez magique, et on s’était fait la réflexion que c’était vraiment un endroit qui correspondait à ce qu’on aime et à notre univers. On s’est sentis tout de suite à l’aise. C’est vrai que c’est un bon souvenir de concert.
Max : Il y en a d’autres, mais celui-là était sympa.
Vous êtes originaires de Mortagne-au-Perche dans l’Orne, êtes-vous accompagnés par une structure ?
Loïcia : Oui, on est accompagnés par La Luciole. On est en lien avec Le Silo à Verneuil dans l’Eure, et on est également soutenus par le TFT.
Max : Damien Ybert, le chargé d’accompagnement de La Luciole nous donne de bons conseils. Ça nous aide et ça cadre bien les choses.
Y aura-t-il une release party pour la sortie ?
Loïcia : Elle aura lieu à La Classe à Saint-Hilaire-sur-Risle le 28 janvier.
Max : Ce sera un concert en deux parties. Dans la première partie, on présentera notre live, un concert qu’on aura préparé pour toutes les premières parties et co-plateaux qu’on fera en 2023 sur les scènes de musiques actuelles. Ce sera en duo avec beaucoup de MAO. C’est un spectacle qui va nous demander pas mal de travail et qu’on va commencer en décembre. On sera en résidence à La Luciole en janvier ou février. Lors de cette release, il y aura une deuxième partie qui ressemblera plus à ce qu’on faisait avant avec pas mal de cover. On sera accompagnés par Jean-Victor de Boer qui est batteur de Jaco Parmentier également.
Loïcia : On se présente vraiment comme un duo dans la première partie avec des compositions. La deuxième partie c’est pour avoir un peu plus d’énergie et montrer également une autre facette de nos live qui est importante en jouant avec un batteur. Dans un lieu comme La Classe, il peut y avoir un côté intéressant à faire ces deux parties.
Max : Ce n’est pas souvent qu’on joue avec une batterie, un peu plus cette année. Mais tout ce qu’on joue sur scène, on est capable de le jouer à deux sans la batterie acoustique.
Loïcia : On a pas mal de nos morceaux avec des batteries électroniques. Jean-Victor n’utilise pas les SPD sur scène, et c’est quelque chose qu’on veut mettre en place de notre côté et on se pose la question de savoir comment le faire sur notre live.
Max : Pour cette release, on va donc séparer les choses en deux pour que les professionnels qui viennent nous voir, comprennent que cette première partie est ce qu’on présentera dans les salles de musiques actuelles.
Sur cette première partie, peut-être y aura-t-il également une ou deux reprises ?
Max : C’est une vraie question. Possiblement, c’est une chose qu’on va travailler. Actuellement, on va jusque 2h20 de concert, donc il y a beaucoup de reprises. Mais sur le nouveau spectacle, on n’a pas encore décidé s’il y en aura et lesquelles ce sera. Mais oui, il y en aura sûrement.
Ces reprises que vous faites en concert vous influencent-elles dans l’écriture de vos propres compositions ?
Loïcia : On ne reprend pas toujours des artistes qui nous ont influencés. Il y en a, mais on essaie d’avoir des reprises qui touchent un public assez large.
Max : Et qui nous touchent.
Loïcia : Et qui nous touchent bien sûr. Ça peut être des artistes actuels comme Billi Hilich, Harry Styles qui sont des artistes qui nous influencent. Sinon, dans les artistes plus anciens, on reprend une chanson des Beatles, une chanson des Rolling Stones. Et il y a également des artistes qui nous influencent et qu’on ne reprend pas sur scène. Nos reprises sont assez variées, ce sont des chansons calmes ou au contraire beaucoup plus rock et énergiques.
Allez-vous postuler pour Les iNOUïS du Printemps de Bourges cette année ?
Max : On a postulé cette année parce qu’on se sentait prêts. On a travaillé dur cette année pour présenter un projet qui nous ressemble vraiment. On a essayé d’être le plus professionnel possible. On est influencés par de grands artistes mondialement connus et ça nous pousse à aller au bout de nous-mêmes, pas pour essayer de recréer ce qu’ils font, mais pour essayer de se mettre à leur niveau.
Une fois les clips et l’EP prêts, ça nous paraissait une évidence de s’inscrire à ce tremplin. On s’est dit que c’était maintenant qu’il fallait le faire, parce qu’on a fait beaucoup de concert et qu’on continue à travailler notre live. On va essayer de remanier cela de manière à ce que cela nous plaise encore plus sur l’aspect composition.
Vos sets de composition comprennent combien de morceaux ?
Max : C’est un set de 8 ou 9 chansons.
Avec beaucoup de titres qui ne sont donc pas encore sur l’EP…
Max : Non, ça il faudra venir le voir en live (rires).
Loïcia : On espère faire un second EP avec une partie de ces chansons.
Max : Cela ne sera sûrement pas un album. Avant, on avait vraiment cet esprit de vouloir faire un album avec 15 compositions. Mais l’année dernière, quand on a rencontré Damien Ybert à La Luciole, il nous a dit qu’on gaspillait notre énergie à vouloir ça alors qu’un EP serait déjà super pour nous faire connaître. On s’est donc dit qu’on allait partir sur des EP. En fait, on aime bien le format, et peut-être qu’on va rester sur un format EP pendant quelque temps.
On parlait des iNOUïS tout à l’heure, allez-vous postuler pour d’autres tremplins, comme les John’s Session du Festival Beauregard par exemple ?
Max : Oui, ça nous tenait à cœur pour Beauregard parce qu’on est de la région, et pour ma part, c’est un festival que je connais depuis que je suis petit. Maintenant, on peut se permettre de postuler parce qu’on a ce qu’il faut. C’est la même démarche que Les iNOUïS je pense.
Vous avez récemment été lauréats Start dans la session qui a eu lieu à Ducey à Musique Expérience. Comment ça s’est passé et est-ce que ça a été une bonne expérience pour vous ?
Loïcia : C’était une très belle expérience. Pour ma part, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, et en fait on a vraiment été très agréablement surpris. J’ai l’impression que ça a répondu à toutes nos questions. On a eu tous les ateliers qui nous manquaient, car on a beau être dans des écoles de musique à Paris, il y a plein de choses dont on ne nous a jamais parlé. En quelques jours, on a beaucoup appris, ça nous a permis de rencontrer des jeunes artistes de notre région qui se situent à peu près au même niveau que nous, ça nous a permis d’avoir des avis de professionnels, chose qu’on n’a jamais. C’est super d’avoir des retours du public à chaque fin de concert, mais là on sait vraiment plus où on se situe.
On était les premiers à jouer notre set et c’était intéressant de pouvoir discuter de notre projet avec ces professionnels. C’était assez royal, et en plus ça leur a plu pour une majorité. Toutes les questions autour des tourneurs, des labels, de l’intermittence ont été abordées. Plein de choses qui ne nous paraissaient pas accessibles dans un futur proche ne sont en fait pas si loin que ça. C’est assez motivant et ça nous met du boost en plus.
Max : C’était plein de rencontres aussi. L’atelier de Sylvain Przybylski sur le chemin d’un.e musicien.ne était super pour nous. On est arrivés, et il nous a demandé quelles étaient nos questions. On avait plein de questions sur les booker, les labels parce que ce milieu nous intéresse vraiment et il a répondu à toutes nos questions.
Y-a-t-il eu également de bonnes rencontres avec les autres artistes qui participaient à cette session de Start à Ducey ?
Loïcia : On n’a pas pu assister à tous les sets, mais on a vu celui de Gordie Chambers et on a adoré ce qu’il a fait.
Max : On adore la folk.
Loïcia : Oui, on adore la folk et il avait travaillé son set en résidence comme on veut le faire. Il y avait plein de choses intéressantes, et donc on a sympathisé, on se suit mutuellement sur Instagram. C’était plutôt une bonne rencontre. Il y a eu Liev aussi. Ce sont les deux avec lesquels on a le plus discuté. En plus Liev était dans le même gîte que nous.
Max : Que ce soit au niveau du style ou de l’humain, on se retrouvait beaucoup avec Gordie et Liev, même si ce ne sont pas forcément des styles que l’on fait en musique, ils nous influencent beaucoup.
D’autres artistes ou groupes de la région avec lesquels vous êtes proches ?
Max : On a été très proches de Victor, le chanteur des Fées Cosmiques. Il était dans notre lycée et on a fait plein de choses ensemble. D’ailleurs on était dans le même club de musique. Il y a aussi un groupe d’amis qui s’appelle Tweedle. C’est un groupe de rap qui ne connait pas trop les structures de musiques actuelles. On leur en a parlé pour qu’ils s’en rapprochent. Ils font des trucs vraiment supers, c’est un peu dans la veine de Lomepal.
Le but pour vous est maintenant de vous structurer en cherchant notamment un label ?
Max : C’est ce qu’on va chercher au fur et à mesure, mais on ne va pas forcer les choses. C’est un gros conseil qu’on nous a donné. On n’a pas forcément besoin d’un label, mais avec Loïcia, on a vraiment envie d’avoir un label qui nous corresponde, pas d’avoir un label pour avoir un label. Le but c’est de jouer la musique de notre groupe, et en 2023 on va beaucoup travailler pour ça en essayant de se professionnaliser.
Loïcia : On ressent de plus en plus le besoin d’être accompagnés parce qu’on fait beaucoup de choses tous seuls. Le fait d’avoir parlé lors de Start de toutes les personnes qui peuvent entourer les artistes nous motive vraiment. On aimerait aussi beaucoup avoir le statut d’intermittence prochainement.
Max : Et se faire connaître.
Loïcia : Oui, et je pense que ce qui va tout débloquer, c’est de sortir nos chansons parce qu’on a travaillé entre guillemets dans l’ombre, même si on a fait des concerts. Mais on n’a jamais sorti nos chansons, les gens ne les connaissent pas à part celles qu’on jouait en live. C’est un peu l’élément qui va tout déclencher avec notre clip qu’on a vraiment beaucoup travaillé. On se donne les moyens pour ça.
Max : Et on va également préparer un prochain EP.
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© Aurélien Bonnefon - Suzanne Patzschke
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