Pour ce nouveau Focus Music-Box, gros plan sur un artiste électro de Caen, Polymorphik Skyzophrenia, qui a sorti Acte 8 le 26 mai 2021.
Qui est Polymorphik Skyzophrenia et comment définis-tu ta musique ?
Polymorphik Skyzophrenia est un projet né de D.K (Polymorphik Skyzophrenia actuel) et la Patte Noire (Locusta Migratoria actuellement basé à Rennes) en 2001. Un double album Acte 1 et 2 est sorti en commun (Acte 1 pour la Patte Noire, Acte 2 pour ma part). Des univers très industriels, technoïdes et sombres qui ont vu la conception d’un opus commun : Acte 3, à la fois sombre et ambiant.
A partir de l’Acte 4, La patte Noire quitte le projet et D.K continue sous le nom « Poly Skyzo » en solo.
L’identité électro/techno, hard, dark aux passages plus ou moins ambiants s’affirme.
Polymorphik Skyzophrenia fête cette année ses 20 ans et sort un « Acte 8 ». Combien de temps a-t-il été nécessaire pour la réalisation de ce nouvel opus ?
Il m'aura fallu deux ans et demi de création pour aboutir et environ 3 mois pour réaliser le mixage et le mastering. Ce nouvel Acte est intégralement auto-produit.
Il me faut en moyenne de deux à trois ans pour réaliser un album.
C’est donc à la base un projet de deux personnes, mais depuis quelques années, comme tu nous l’as dit, tu évolues seul. Peux-tu nous parler de ces deux périodes distinctes en termes de création et de composition ?
Il y a 20 ans, je découvrais la MAO et composais essentiellement sous le logiciel Acid Pro. N’ayant aucune formation musicale, j’utilisais des samples déjà existants que j’assemblais. Une sorte de puzzle sonore… le travail en commun avec la Patte Noire devenait difficile du fait de l’éloignement géographique et des conditions de communication.
A partir de l’Acte 4 et le départ de la Patte Noire, mes influences « electro-technoïdes » ont pris le pas sur la création.
L’acquisition de nouveau matériel (clavier/logiciel) a apporté une conception différente dans la création. Le fait de concevoir par moi-même mes samples m’a permis de mieux approcher et exprimer les émotions que je tente de retranscrire.
Arrivé à Caen il y a quelques années, tu as pas mal voyagé à travers le monde où tu as d’ailleurs vécu un certain temps. Djibouti et le Liban font notamment partie de ces endroits. Ces pays ont-ils influencé ta musique et certaines de tes compositions ?
Effectivement, les pays où j’ai pu résider (et celui où je réside aujourd’hui) influencent le travail de création. Que ce soit par l’atmosphère ou les contraintes inhérentes au lieu de vie …
L’Acte 5 est sans doute l’album que je trouve le moins abouti. Pour autant, son côté déconstruit, instable ou inégal, reflète le sentiment que le Liban a pu me procurer. Les contraintes liées à l’électricité (6 heures avec / 6 heures sans) ont certainement aussi amené la conception de titres plus courts et emprunts d’une certaine « course en avant, d’urgence ». J’ai d’ailleurs incorporé l’enregistrement d’un appel à la prière d’une des mosquées de Saida dans le titre Compitum.
L’Acte 6 composé à Djibouti a un côté plus ambiant peut être inconsciemment lié à la touffeur du climat, à un rythme de vie plus nonchalant.
Un sentiment de fragilité face à des conditions naturelles hostiles a peut-être amené le déroulé de l’Acte 6 tourné autour de la survie, du combat.
Pour tes deux derniers opus « Acte 8 » et « Acte 7 », tu as signé sous le label We Are The New Underground Records. Peux-tu nous parler de la particularité de ce label et pourquoi tu as fait ce choix ?
Ce choix s’est présenté à moi de lui-même. Almark fondateur de WEATNU Records, m’ayant repéré sur l’Acte 6, m’a proposé de signer pour les albums suivants. Le concept du Net Label non-exclusif me garantissant une liberté et la propriété totale des droits m’a séduit ; ainsi que le lien avec une conception underground des choses, avec une approche moins normée et uniformisée de la musique.
Quelle est ta vision de la scène musicale normande et électro en particulier ?
Je m’intéresse très peu à la scène musicale en général, qu’elle soit normande, internationale / électro ou autre. Je reste dans la bulle de mes influences.
Cela dit, il me semble que pas mal de groupes et de projets musicaux émergent de la scène bas-normande de manière souterraine et ce dans tous les genres. Les occasions de parler musique sur Caen sont nombreuses, au coin d’une terrasse ou ailleurs. Je trouve d’ailleurs dommage qu’il y ait si peu de bars/concerts sur la ville (à ma connaissance en tout cas) permettant la mise en lumière de la scène locale. Pour les avoir vus 2 fois sur scène à l’Antirouille et à la Pétroleuse, j’ai apprécié la musique du duo Bi Adab. J’ai aussi récemment découvert Cuften. Et il y a aussi le groupe Décembre, dont j’ai aimé le 1er album.
Aura-t-on la chance de voir et d’écouter un de tes sets prochainement ?
Je n’ai pas prévu de concevoir un set pour du live pour l’instant. J’y travaillerai néanmoins si une opportunité se présente.
Je préfère me concentrer sur le travail studio et la prise en main de nouveau matériel pour le prochain album. Qui devrait s’intituler… Acte 9, d’ici 2 ou 3 ans.
Polymorphik Schyzophrenia
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