Pour cette nouvelle année que nous espérons tous meilleure que 2020, le premier Focus Music-Box 2021 est consacré à Samba de la Muerte qui participera à la cinquième édition online du festival Eurosonic du 13 au 16 Janvier 2021.
Rencontre avec Adrien Leprêtre
Samba de la Muerte fera cette année partie de l’un des 6 groupes ou artistes français retenus pour le festival Eurosonic Noorderslag (ESNS). Parlez-nous un peu de ce festival et de votre parcours de l’inscription jusqu’à la sélection finale.
Je crois que nous avons inscrit le groupe pendant le premier confinement en se disant qu’en janvier tout irait mieux. Ce n’est pas vraiment le cas et cette édition sera en ligne. Participer à Eurosonic était un des objectifs majeurs pour le développement du groupe, nous sommes très heureux et honorés mais à la fois déçus car nous savons très bien que ça n’aura pas la même résonance sous cette forme qu’en période normale.
Des groupes comme Catastrophe ou Last Train ont participé à l’édition 2020 de l’ESNS. Voyez-vous cette opportunité comme une étape supplémentaire pour une visibilité à l’échelle nationale, voire internationale ?
Complètement. Avec le deuxième album nous nous sommes clairement tournés vers l’international avec une tournée au Mexique, aux États-Unis… De nombreuses dates étaient prévues à l’étranger en 2020. Nous restons sur la même dynamique en 2021 et espérons que ça fasse écho en France aussi.
Se produire sur un événement tel que le Festival Eurosonic, est un enjeu important pour le groupe… Avez-vous un fil conducteur particulier dans la construction de votre setlist pour ce concert ?
Pour cette représentation en particulier nous ne devons jouer que trois morceaux pour une durée de 15 minutes max. C’est assez particulier… Nous avons pour cela tourné une vidéo au Cargö à Caen que nous avons dû envoyer avant le 20 décembre. C’est super de réinventer les formats et essayer de maintenir au maximum les événements mais c’est énormément de logistique pour nous, il faut employer une équipe vidéo, trouver un lieu, un technicien son qui enregistre et qui mixe la session et tout cela en un temps record.
Je tiens à remercier d’ailleurs toutes les personnes qui nous ont aidés à monter cela très vite et dans des conditions optimales, notamment l’équipe du Cargö. Ça fait du bien de se sentir soutenus dans ces moments-là!
Samba de la Muerte est seulement le 3e groupe ou artiste normand après Petit Biscuit en 2017 et Cannibale en 2018 à avoir participé à une édition de l’ESNS. Quels seraient vos conseils pour les groupes qui souhaiteraient s’inscrire pour l’édition 2022 ? (Ouverture des candidatures le 1 Mai 2021).
Nous l’avons fait aussi avec Concrete Knives il y a quelques années. C’est un souvenir extraordinaire… Et pour cela, nous sommes un peu déçus de ne pas revivre « une vraie » édition avec Samba de la Muerte.
Mon conseil c’est de prendre son temps et de ne pas griller les étapes. Ça fait quatre, cinq ans que je me dis que j’ai envie de jouer avec le groupe à Eurosonic et nous n’avions jamais été sélectionnés, mais c’est réellement la première fois que l’on a le niveau et que nous sommes prêts.
Entre le premier et le second confinement, le groupe a-t-il eu l’occasion de se produire en public… et dans quelles conditions ?
Oui plusieurs fois, on a eu beaucoup de chance. Souvent en extérieur, comme des mini festivals avec un public assis (au début du concert :)) et masqué. Ça nous a fait un bien fou de nous retrouver et de revoir les gens, ça donne vraiment du sens à ce que l’on fait sinon c’est dur!
Comment Samba de la Muerte a vécu ces deux confinements et comment voyez-vous l’avenir pour le secteur des musiques actuelles si les mois à venir ne s’améliorent pas ?
Plutôt bien vécu ; ce fut très frustrant au début car nous avions une tournée de fous avec de grosses échéances… Une sorte de bascule pour nous. Mais finalement, ça a fait naître d’autres projets, du temps pour se recentrer, pour écrire et créer.
Je n’ai pas l’impression que le premier trimestre 2021 s’annonce bien… Quand je vois certaines salles annoncer une programmation pour fin janvier, j’hallucine. Je crois que ce secteur a besoin de remettre en cause son système de fonctionnement en profondeur, arrêter d’être dans une course effrénée non-stop, prendre du recul. On a tous besoin de retrouver du sens à ce que l’on fait, c’est l’occasion et il faut se serrer les coudes. Je pense très fort aux groupes émergents pour qui cette période doit être encore plus dure, il ne faut pas lâcher, être patient… Ça va être dur et encore long, mais si on est bienveillant, qu’on fait attention à l’autre, ça devrait aller.
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