Focus Music-Box #32 : Metro Verlaine

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Juin 2022
Focus Music-Box #32 : Metro Verlaine

 

Metro Verlaine vient de sortir son 2e album « Funeral Party » le 27 mai 2022. Rencontre avec Raphaëlle et Axel avant leur concert au Festival Douce Amère le 21 mai 2022 à Crouttes. Ils nous parlent de cette sortie ainsi que de leur retour sur scène après deux ans de crise due au Covid.

 

Metro Verlaine s’est formé en 2013, pouvez-vous nous faire une petite historique du groupe ?

Axel : On a monté le groupe en 2013, mais au début il y a eu énormément de travail de recherche, on ne s’appelait pas Metro Verlaine. Ça a été un duo au début, on a monté le projet tous les deux Raphaëlle et moi. Pour notre premier album on s’est entourés de musiciens, on avait essayé de se la jouer un peu plus groupe. On s’est rendu compte que ce qui marchait dans l’écriture des morceaux, c’était quand on bossait vraiment tous les deux, donc on a décidé de reprendre l’identité duo.

 

Pourquoi ce nom de Metro Verlaine ?

Raphaëlle : Metro Verlaine ça part de notre rencontre. J’ai rencontré Axel lorsqu’il revenait d’un voyage à Londres où il avait passé énormément de temps dans le métro parce qu’il était pauvre comme les blés. Quand on a cherché un nom, ce mot de métro nous disait bien, mais on avait envie de le doubler. On voulait s’appeler Metro Rimbaud, mais on s’est dit qu’en Angleterre ça allait sonner « Metro Rambo » et comme on n’est pas trop Sylvester Stallone… Donc on s’est dit pourquoi pas Verlaine, son amant. C’est bien, en plus c’est un putain de loser magnifique, comme nous (rires).

 

Le 1er album « Cut up » est sorti en 2018 après un EP « Manchester » sorti en 2015. Votre deuxième album, « Funeral Party » sort le 27 mai. Un titre qui signifie quelque chose pour vous en cette période post-Covid ?

Raphaëlle : On a mis plein de chose derrière nous, et c’est pour ça qu’on l’a appelé comme ça et aussi pour la dualité funeral/party. Party, c’est quelque chose qui est plus positif, comme une fête. Et funeral, comme son nom l’indique, c’est un peu plus négatif. On s’est dit qu’on enterrait plein de choses mais qu’on gardait espoir… on aime bien cette petite dualité.
Axel : Et puis mourir, c’est renaître.
Raphaëlle : Exactement.

Le jour de la sortie de l’album, il y a une release party prévue à Evreux, votre ville d’origine. Pouvez-vous nous en parler ?

Raphaëlle : C’est pas exactement une release party, c’est juste qu’on avait envie de faire une grosse teuf pour la sortie de l’album, et le jour de sa sortie, ça nous tenait à cœur de marquer le coup à la maison à Evreux avec nos potes. Ce sera à la Brasserie Spore.
Axel : On fera deux release party un peu plus solennelles, il y en aura une au Kubb fin septembre et une à Paris dans la foulée qu’on est en train de booker.
    

Parlez-nous justement d’Evreux sur le plan musical.

Axel : Je trouve que de manière plus générale en Normandie, il se passe quelque chose d’assez intéressant depuis quatre ou cinq ans, que ce soit la scène rouennaise, havraise, caennaise. Il y a également de bons groupes à Evreux ou qui gravitent autour comme You Said Strange, Le Goût Acide Des Conservateurs. Disons qu’Evreux n’a pas cet attrait qu’ont Le Havre ou Rouen par exemple qui sont de grosses villes où il se passe plein de choses. C’est aussi l’ennui de grandir et de vivre dans une ville de taille moyenne de province trop proche de Paris pour être vraiment normande et trop loin pour être parisienne qui nous pousse à faire de la musique comme ça de manière sérieuse. J’ai toujours de l’affection pour l’association L’Abordage et Le Rock Dans Tous Ses Etats qui sont les premiers à nous avoir fait confiance.

 

Je crois qu’il y a aussi le Festival Rock in The Barn qui vous a suivis dès le début.

Raphaëlle : Oui, c’est parti d’une rencontre avec Martin Carrière sur un concert de Lescop. On se connaissait du lycée, mais sans plus. Il nous a proposé, en sachant qu’on faisait un peu de musique tous les deux, de faire le tremplin de Rock In the Barn. Tout est un peu parti de là, après on a rencontré toutes ces personnes géniales.
Axel : Avec seulement trois chansons à l’époque.
Raphaëlle : Quand il nous a abordés, on n’en avait que trois. C’était en 2013, on n’avait pas encore de nom de groupe. Quand il nous a fait cette proposition, on a dit oui, qu’on avait tout ce qu’il fallait.
Axel : On a charbonné pendant deux semaines.
Raphaëlle : Pendant deux semaines on s’est préparé, on a trouvé un nom de groupe et on a fait ce tremplin qu’on a remporté. Le tremplin avait lieu à L’Abordage. Ils nous ont vus, ils ont aimé et on a tissé plein de liens ce soir-là. Par la suite, on a joué à L’Abordage, au Rock Dans Tous Ses Etats en 2014. Après, on a rencontré You Said Strange et on se suit depuis presque dix ans maintenant. 
Axel : On est très proches.
Raphaëlle : Oui, on a grandi ensemble musicalement. C’est Charlotte Romer qui travaille avec You Said Strange et Rock In the Barn qui nous a fait notre pochette d’album. On est très copains.

Image retirée.

 

Il y a d’autres groupes avec qui vous êtes en relation dans la région ? We Hate You Please Die par exemple qui joue également aujourd’hui au Festival Douce Amère ?

Raphaëlle : We Hate You Please Die, Dye Crap, toute cette scène rouennaise. Il y en a plein d’autres, mais on fait souvent la fête avec You Said Strange, We Hate You Please Die et Dye Crap.
Axel : Des groupes de fêtards… (rires).

 

En parlant de We Hate You Please Die justement, vous avez plusieurs points communs avec eux, notamment la maison de disque, l’attachée de presse Lucie Marmiesse et aussi une compilation que vous avez faite pour Le Secours Populaire.

Axel : Oui, cette compilation « Sick Sad World vol. 1 » est sortie en 2020 pendant le Covid. C’est à l’initiative de Raphaël de We Hate You Please Die. On y a participé et il nous a demandé de reprendre un morceau des années 1990-2000 qui sortait complètement de nos influences. On a repris « Hey ya ! » de Outkast et on s’est beaucoup marrés à le faire. On était très contents d’y participer. Par la suite, à Evreux en décembre 2020, on a mis à contribution 29 groupes de l’Eure pour une compilation un peu express en acoustique, et on a récolté 3000 € pour Le Secours Populaire de l’Eure.

 

Un deuxième volume de Sick Sad World est sorti l’année dernière ainsi qu’un 3e volume au début du mois. Il n’y a pas eu de 2e compilation pour Le Secours Populaire de l’Eure par la suite ?

Axel : On y avait réfléchi pour pérenniser le truc, parce que même sorti du Covid, ces associations ont besoin d’argent. Mais le problème, c’est qu’avec la reprise des concerts, les gens étaient peut-être un peu moins disponibles aussi. A terme, on aimerait bien réitérer et le mettre sur disque pour les vendre. Sur la première compilation, c’était sur Bandcamp, il fallait aller vite. C’était aussi pour remplacer Le Père Noël est un Rockeur qui ne pouvait pas avoir lieu avec l’interdiction des rassemblements. On était vraiment contents de la réactivité de tous les groupes, tout le monde s’est démerdé.

 

Avec des groupes venus d’esthétiques musicales différentes de la vôtre comme Emcee Agora notamment.

Axel : Oui, Joseph ça l’a fait marrer aussi de travailler différemment. L’acoustique, c’était vraiment par souci de simplicité comme on était tous enfermés chez nous. Il y en a qui ont fait des trucs par téléphone. On a travaillé avec Arthur Guégan, notre bassiste qui a enregistré nos deux albums et qui est également dans Calgary, avec notre ingé son également et Guillaume qui est l’ingé son de We Hate You Please Die.

 

Pour en revenir à votre nouvel album, « Funeral Party » s’inscrit plus dans la veine post-punk que le 1er album ?

Axel : Dans le 1er album, il y avait des morceaux comme « Manchester » qu’on jouait déjà depuis quelques années. On voulait avoir une esthétique plus frenchy, plus surfy, un truc un peu sombre quand même, mais avec le Covid et la déception de ne pas pouvoir aller aux Etats-Unis enregistrer le disque, de ne pas savoir quand on referait des concerts, on s’est vraiment radicalisés d’une certaine manière. Du coup, on a vraiment foncé dans cette esthétique post-punk avec des références old school comme Joy Division, The Fall, Wire, mais aussi des groupes plus récents comme Fontaines D.C. ou Shame qu’on adore.

Sur les 10 morceaux de l’album, « Funeral Party » est déjà sorti en clip. Qui l’a réalisé ?

Raphaëlle : C’est Lao Segur.
Axel : C’est une jeune réalisatrice normande qui vit à Paris. Ça a tellement matché pour le clip de « Funeral Party » qu’elle a bossé avec nous sur l’autre clip, « Life is a Riot » qui sort le jour de la sortie de l’album. Avec la crise, on a aussi été contraints par rapport à la sortie du disque de s’adapter aux délais de pressage du vinyle. On a envoyé nos masters à la boîte en décembre. Les délais sont très longs, de décembre à mai, ce qui est assez énorme. A la base, le vinyle est un truc pour les passionnés. On voit bien que les prix des vinyles ont explosé dans les FNAC, qu’il y a d’énièmes rééditions de vinyles des Rolling Stones et que Adèle fait tout en vinyle. Nous, avec Kids are Lo-Fi Records et Le Cèpe Records, on a décidé de vendre notre vinyle 15€. Ce sera notre manière à nous de nous opposer à cette petite hipe qui pourrit tout ça.

L’album sera en CD et en K7 également ?

Raphaëlle : K7 pas encore.
Axel : On fera peut-être une petite série limitée. Et oui, il y aura des CD également.

 

Quelques dates à venir de prévues ?

Raphaëlle : Là on a une douzaine de dates sur l’été.
Axel : Le temps de remettre la machine en marche et de profiter de remonter sur scène. Ça faisait deux ans qu’on n’avait pas fait de concerts. Notre dernier concert avant Rouen en novembre 2021, c’était novembre 2019. C’était dur, mais on ne voulait pas faire de concerts avec le public assis, parce que les concerts ce sont des lieux de liberté, et on s’est rendu compte que ça n’avait pas de sens de forcer les gens à ne pas danser. On pouvait comprendre la situation sanitaire, mais autant fermer les salles et ne pas contraindre les gens dans les salles de spectacles. Il faut aussi avoir la liberté de pouvoir se marrer.

Image retirée.

 

Vous avez profité de cette période-là pour composer l’album ?

Axel : Une partie oui. On a réécrit pas mal de morceaux et je crois qu’on a déjà plein de maquettes pour un 3e album. On a fait plein de choses en fait. Raphaëlle a fait des expos de photos, elle a exposé à Evreux, à Paris. J’ai sorti une BD à côté. C’était aussi l’occasion de s’exprimer autrement. On était trop en colère pour monter sur scène devant des gens assis.

 

Qui compose dans le groupe ?

Axel : Principalement c’est moi, mais on fait tout à deux. Même si ça part de moi, ça passe entre ses mains. J’écris les paroles mais Raphaëlle compose les rythmes de chant. Parfois j’arrive avec un texte et elle me suit, parfois elle m’envoie une ligne mélodique de chant et j’écris dessus.

 

Et les autres musiciens n’interviennent pas ?

Axel : On a vraiment envie de garder le duo, mais ça reste nos potes et je pense que sur le 3e album on leur demandera de venir jouer des trucs en studio, mais on veut garder la main. Arthur a joué un peu en studio sur cet album, il a fait quelques lignes de basse.

 

 


Metro Verlaine

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© Charlotte Romer / Lao Segur / Lucie Marmiesse

 

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