Pour ce nouveau Focus Music-Box, rencontre avec Maddy Street, Mezzanine et Flavie Mazier, attachée de presse des deux artistes. Maddy Street a sorti son nouvel EP « British Boy ? » le 27 mai ; le 3e EP de Mezzanine, « Cocktail » est sorti quant à lui le 17 juin.
Pouvez-vous nous présenter vos deux projets ?
Mezzanine : Mon projet a commencé au Havre et je suis arrivé dans la Manche il y a deux ans. Le début du projet vient d’un voyage que j’ai fait en Australie il y a un paquet d’années maintenant. Je faisais déjà de la musique avant mais plutôt en amateur depuis le collège et le lycée. On enregistrait des disques et on essayait de faire les choses à peu près bien. Ce voyage en Australie a été comme un voyage initiatique parce que je me suis vraiment perdu tout seul dans ce grand pays. Ça m’a vachement inspiré et j’ai commencé à écrire des chansons, chose que je ne faisais pas trop avant car j’étais plus dans l’accompagnement. J’ai commencé à les faire écouter à quelques amis qui m’ont dit que ce serait bien d’essayer d’en faire quelque chose. De fil en aiguille, c’est devenu un vrai projet musical qui s’est monté un peu sans que je m’en rende trop compte finalement. Ce sont des chansons venues de loin, et ça a continué avec une couleur que j’aimais bien en utilisant des accords un peu jazzy. A la base, mes textes étaient en anglais mais je suis passé au français pour mon nouvel EP. C’est une évolution sur quelques années, il y a plein de choses qui changent comme la façon d’enregistrer la musique. J’ai tout fait moi-même pour la première fois.
Maddy Street : Mon projet est de de la pop alternative, c’est la manière la plus simple de le décrire. C’est accessible, mais il y a des influences rap et rock qui viennent s’y rajouter. Mon nom d’artiste est Maddy Street. Street c’est également mon nom de famille et on pense souvent que c’est un nom de scène mais non. Je suis franco-britannique, mes deux parents sont Anglais et sont venus vivre en Normandie il y a trente ans. La quasi-totalité de mes paroles sont en anglais parce que j’ai baigné dans la musique anglaise en grandissant, mais j’introduis aussi quelques couplets en français par-ci par-là quand je trouve ça pertinent. Je suis assez engagée dans tout ce qui est féminisme et LGBT+ parce que je fais partie de cette communauté. Ça se ressent beaucoup dans mes chansons, dans mes clips et dans les couleurs de mon projet. C’est un projet musical assez coloré en général. Je suis aussi vidéaste et je réalise tous mes clips moi-même, j’ai une boîte de prod audiovisuelle et je fais des clips pour d’autres personnes. L’association de l’image et de la musique est quelque chose qui m’a toujours intéressée. J’ai aussi des influences indie-rock qui viennent d’un voyage en Australie où j’ai passé un an en échange pour les études. Je suis autodidacte en musique, je n’ai jamais suivi de cours de chant, d’écriture ou de solfège. Je joue de la guitare et du ukulélé. Je ne produis quasiment pas, je fais des maquettes et je travaille souvent avec des producteurs pour finaliser les sons. Je travaille notamment avec Saïsama avec qui on a composé le dernier EP.
Maxime, comment en es-tu venu à écrire en français pour ce nouvel EP ?
Mezzanine : Pour dire honnêtement les choses, je ne parle pas bien anglais. J’étais content de ces chansons en anglais, mais avec le recul, peut-être que je me cachais un peu derrière cette langue que je ne maitrise finalement pas si bien. J’ai toujours eu aussi cette envie d’écrire en français, mais en ayant un peu peur de ne pas être à la hauteur des gens qui écrivent de belles paroles. J’ai voulu sauter le pas et essayer et ça me plait vachement. J’ai envie de creuser cela davantage encore et d’aller plus loin dans l’écriture.
Tes influences pour l’écriture des textes sont les mêmes qu’auparavant ?
Mezzanine : Les influences restent les mêmes. Ce sont des choses assez classiques. Je suis assez fan de Philippe Katerine par exemple. C’est un genre d’écriture que je trouve incroyablement riche parce que c’est entre une poésie magnifique et un ton parfois léger. Je n’en peux plus qu’on considère Philippe Katerine comme un clown parce qu’il y a parfois des choses rigolotes. Il y a toujours un message, des albums qui ont toujours un concept en fonction de la façon dont c’est écrit. Je trouve ça assez fascinant. En écrivant en français, il n’y a pas eu de chamboulement dans ma façon d’écouter de la musique.
Et de ton côté Maddy, quelles sont tes influences ? Tu parlais tout à l’heure de rap et de rock…
Maddy Street : J’ai grandi avec un papa qui jouait de la guitare dans des groupes et qui aime beaucoup le rock anglais. Je pense que l’album que j’ai écouté le plus au monde c’est « Rumours » de Fleetwood Mac. Parmi mes influences, il y a le rock progressif. Du côté de ma mère, c’était plus de la soul, du disco, le côté un peu plus dansant qui fait qu’on ne bouge pas que la tête. Au lycée et à la fac, je me suis intéressée grâce à des amis à ce que les jeunes Français écoutent, donc majoritairement du rap français et U.S. J’écoute aussi beaucoup de slam et rap anglais comme Loyle Carner ou Little Simz qui sont de très grandes influences pour moi, même si je ne me considère pas rappeuse du tout. Il y a quand même cette patte-là dans ce que je chante et ce que j’écris. Donc mes influences se situent dans un mélange de ce que mes parents m’ont apporté et ce que j’ai découvert avec mes amis.
Flavie, peux-tu nous parler de ces rencontres avec Maddy Street et Mezzanine ainsi que du travail que tu fais auprès de ces deux artistes en tant qu’attachée de presse ?
Flavie Mazier : Ce travail est relativement nouveau sachant que j’ai officiellement lancé mon activité d’attachée de presse début mars 2022. J’avais commencé à faire des missions promo depuis un an, un an et demi mais à petite dose en même temps que mes autres activités. Début mars, j’en ai fait mon unique activité. J’ai découvert un des morceaux de Maddy via Groover, j’ai tout de suite accroché. En fouillant sur son Facebook, j’ai vu qu’elle avait joué à Caen et qu’elle était normande. On s’est contactées comme ça et ensuite on a parlé de sa participation à une résidence en non-mixité choisie qu’on a faite au Cargö sur trois jours avec six artistes normandes. Il s’agissait de se rencontrer, de créer, se donner de la force pour donner plus de visibilité aux artistes femmes afin d’être représentées sur la scène normande et nationale. En commençant à monter ce projet de résidence, Maddy m’a parlé de son EP qu’elle allait sortir et je lui ai parlé de mon activité d’attachée de presse qui se lançait. On est parties pour travailler ensemble là-dessus. On a dû commencer à se parler en février 2022 vu que la résidence était mi-avril. Maxime de son côté m’a contactée grâce au premier groupe avec lequel j’ai travaillé et qui est Manhattan sur Mer. J’avais interviewé ce groupe car j’ai un média sur Instagram qui est un concept d’interview par message où je poste les captures d’écrans des messages que j’échange avec les artistes et les groupes. J’avais interviewé Manhattan sur Mer pour leur EP, mais il y avait très peu de visibilité média. Comme j’avais quelques contacts dans les médias, je leur ai proposé de les aider, même si l’EP était déjà sorti depuis deux semaines. J’ai envoyé une quinzaine de mails et on a eu quatre ou cinq réponses. Ça s’était plutôt bien passé pour une première mission et ça m’a donné envie de continuer. C’est comme ça que Maxime a eu mon contact par Manhattan sur Mer.
Pourquoi avoir choisi de défendre ces deux projets ?
Flavie Mazier : Concernant Maddy, j’aime bien comme elle l’a dit, le mélange qu’elle fait entre pop, slam et parfois des passages plus rock. C’est aussi par rapport au message qu’elle porte et la défense de la communauté queer, chose que je défends aussi. Concernant Maxime, c’est un super bon feeling à l’écoute de l’EP, en plus il sortait en juin, et je trouvais que c’était idéal à écouter à cette saison. Ça donne envie d’être sur la plage ou dans un jardin, ça donne envie d’en profiter. Les textes sont poétiques, il n’y a pas besoin de se tordre l’esprit dans tous les sens, ça nous parle et ça nous touche, tout ça avec quelque chose de léger et d’agréable.
Pour « Coktail », l’EP de Mezzanine, il y a déjà un single et un clip de sortis le 1 juin « Reviens ». Y a-t-il une prochaine sortie de single de prévue ?
Mezzanine : Le premier single est sorti le 1 juin, l’EP a suivi et est sorti le 17 juin. Pour l’instant, j’en suis là parce que j’ai un peu épuisé tout mon matériel. Pour la suite, j’ai des idées. Peut-être faire un remix d’un des titres avec un clip dessus. C’est encore dans les cartons pour l’instant. C’est vrai que je m’autofinance, donc là j’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais. Mais j’aimerais bien continuer à faire vivre l’EP en trouvant le moyen de sortir un support visuel.
Ce clip a été réalisé par Jules Barbé.
Mezzanine : Oui, c’est un copain d’enfance qui s’est mis à faire beaucoup de vidéos un peu en même temps que moi je me suis mis à faire beaucoup de musique. Il a déjà fait deux ou trois clips pour moi avant ça. On s’entend comme si on était d’une même famille, on se prend le chou également parfois parce qu’on se connait presque trop. Mais au moins, on sait ce qu’on fait et ce qu’on veut faire, c’est assez clair et c’est assez cool de bosser avec lui.
L’EP de Maddy Street est donc sorti le 27 mai, avec deux clips qui sont déjà également sortis.
Maddy Street : Oui, le premier « British Girl », on l’a sorti en novembre 2021. « Merlin » est sorti il y a deux mois maintenant. Comme je l’ai dit, je suis vidéaste, et si j’avais le budget pour, je ferais des clips pour tous les sons parce que chaque fois que j’écris et que je compose un morceau, j’imagine les images qui vont avec. Donc c’est possible qu’il y ait un autre clip et c’est aussi un bon moyen de faire revivre les morceaux et de les faire découvrir d’une autre manière aux personnes qui vous suivent. Sinon, je suis déjà retournée en studio et on a déjà commencé à écrire d’autres sons. Je suis une personne qui écris énormément. Sur mon portable, il y a des notes de 400 pages de paroles qui trainent et toujours plein d’idées. Il y a des sons que je joue en live et qu’on n’a pas encore enregistrés ou sortis. Il y a de la matière, il faut juste que je fasse le tri et que je décide ce que je veux en faire.
Quelle est la place de l’image dans votre projet ? Est-ce que pour vous c’est complémentaire de la musique ou est-ce que c’est accessoire pour que ce soit vu et partagé
Maddy Street : Pour moi, les deux vont vraiment main dans la main. Après, ça dépend vraiment de l’artiste et de savoir à quel point l’image va prendre de la place ou non. Chez moi, elle prend beaucoup de place. La direction artistique est depuis quelques années un peu plus aboutie et réfléchie. Je trouve que c’est important, parce que certes, on écoute énormément la musique, mais les jeunes regardent aussi beaucoup les photos et les vidéos, notamment à travers Instagram ou les réseaux sociaux. Parfois l’image prend une place trop importante dans certains projets et prend le dessus sur la musique. Sur mon compte Instagram, mes photos sont réfléchies, on voit une identité quand on va dessus. Pareil pour les deux derniers clips qui sont sortis avec mon humour anglais qui ressort aussi parfois.
Mezzanine : Contrairement à Maddy, je ne réalise pas de vidéos. En revanche, c’est quelque chose que j’aime faire avec soin parce que c’est important. On est à une époque où il faut construire cette espèce de personnage, ça peut parfois arriver malgré nous. Je me suis vite pris au jeu. C’est ce truc assez paradoxal d’être hyper timide depuis toujours et finalement d’écrire des chansons et finir par se retrouver devant un objectif et aimer ça. Il y a un côté narcissique aussi, il ne faut pas se le cacher, on a envie d’être vu. Et j’ai aimé dès le début jouer avec ce truc-là. C’est comme une grande page blanche où on peut faire ce qu’on veut, utiliser le ton qui nous plait. Ça me botte assez d’intriguer un peu les gens, m’habiller en femme, mettre du verni sur les ongles… C’est un jeu mais c’est vrai que ça prend beaucoup de place et on se rend compte après que c’est important.
Quand ont été composés et enregistrés ces EP ?
Maddy Street : L’EP a été enregistré sur deux ans. Ça a commencé quand je suis revenue d’Australie et ça a été assez long comme processus d’écriture. Dans l’EP, je parle de l’identité de genre qui est quelque chose qui n’est pas encore assez médiatisé en France, ou c’est encore assez mal compris. C’est une conversation que je n’avais pas encore eue avec mes proches ou avec mes parents, même auprès de mes amis. J’avais déjà tout mis sous forme de chansons prêtes à sortir. Il fallait que de mon côté, je sois prête à en parler publiquement et à en faire mon image. Parce que souvent, quand on est un ou une artiste qui a une thématique assez spécifique, on a peur d’être enfermé dans des cases suite à la sortie d’un projet comme celui-là. C’est quelque chose qui me faisait peur, donc j’ai longuement réfléchi pour savoir si c’était l’image que je voulais renvoyer, si je voulais jouer là-dessus ou pas. Il a fallu du temps pour décider de la ligne éditoriale que Maddy Street allait prendre. On voulait aussi, que ce soit moi ou Simon, la personne avec qui je produis les sons, montrer que cet EP, c’est un peu l’aboutissement artistique des quatre ans du projet. C’est vraiment ce qu’on veut faire. Ce que j’aime bien dans cet EP, c’est la liberté que j’ai eue pour le faire, autant pour les paroles que pour le style de musique. Je m’amuse énormément avec ça, faire des morceaux qui baignent où il y a du rock et que ça danse, des morceaux proches de ballades amoureuses avec guitare-voix. Essayer de m’amuser avec tous ces changements d’intensité mais que tout marche ensemble. Je pense que c’est pour ça que ça a pris deux ans.
Et sur scène, comment choisis-tu une set liste compte-tenu de cette diversité des genres musicaux ?
Maddy Street : Ça dépend de l’événement auquel je participe. Par exemple, ce soir je fais un set d’une demi-heure au Klub à Paris à 22h15. Comme c’est un peu clubbing, on ne va faire que des sons qui bougent sauf un pour que je puisse respirer au milieu du set. Sinon j’aime beaucoup jouer sur scène en faisant des montées et des descentes d’intensité et d’émotion. Prendre trois morceaux où les gens bougent et dansent, et après les faire respirer et me faire respirer avec trois morceaux plus calmes. Jouer ce genre de set m’amuse de la même manière que d’écrire des chansons.
Et toi Maxime, quand as-tu composé et enregistré « Cocktail » ?
Mezzanine : J’ai commencé pendant le premier confinement. Sentant arriver le truc, on est partis avec ma copine s’enfermer dans une maison en Bretagne à Douarnenez. On ne pensait pas que ça durerait aussi longtemps mais j’avais quand même pris mon matériel pour enregistrer. Une fois arrivés là-bas, on s’est rendu compte que ça allait trainer et c’est vrai que j’ai eu une sorte de boulimie de faire de la musique sur ordinateur, quelque chose que je ne maitrisais pas vraiment et que j’apprenais à faire en même temps. C’est vraiment bien d’aborder la musique de cette manière sans trop comprendre et parfois créer des choses par accident. Ce processus était assez particulier et ça a pris également pas mal de temps. Je composais la musique en même que j’écrivais les paroles, je n’ai pas de méthode et je faisais ça de manière assez désordonnée. Je me suis plongé dans une nouvelle façon de faire de la musique et ça m’a carrément passionné. Cet EP est un peu le fruit de tout ça. Pour cet EP, je n’ai pas tout écrit car un copain m’a écrit quelques textes. C’est un ami de très longue date avec qui je faisais beaucoup de musiques avant au sein de petits groupes. Il y a eu ce partage et ce fait de mettre les mots de quelqu’un d’autre sur de la musique que j’ai composée. Ça a été un processus assez fascinant.
Concernant le recours à Flavie, qu’est-ce que vous pouviez attendre du métier d’attaché de presse ? Y avait-il des attentes spécifiques et constatez-vous une attention particulière portée à votre projet grâce aux relations presse ?
Maddy Street : J’ai eu recours à Flavie pour un clip et pour la sortie de l’EP. Flavie les a défendus auprès de la presse. Quand on est artiste indépendante comme moi, c’est important. Je n’ai pas de label, j’ai une amie qui m’aide un peu au management et au booking mais ce n’est pas énorme, ça enlève une pression et on gagne énormément de temps. J’avais déjà fait appel à Groover ou d’autres plateformes sur certains de mes projets pour contacter la presse. C’est vraiment un travail à part entière et on ne s’en rend pas compte quand on n’est pas dedans. Avoir quelqu’un comme Flavie qui prend le temps de le faire et en plus a déjà des contacts que nous n’aurions pas autrement, ça aide énormément le projet. Avoir des articles écrits sur ses projets et ses musiques, ça montre une certaine légitimité qu’on n’a pas sinon. Il y a eu des articles super bien écrits qu’on peut montrer par la suite à d’autres personnes qui nous contactent. Ça montre que le projet est professionnel.
Sur la visibilité du clip et sur le nombre de vues, est-ce que tu as remarqué une augmentation ?
Maddy Street : Oui, mais elle n’est pas énorme.
Flavie Mazier : Depuis peu de temps sur Youtube, mais peut-être que ça a changé maintenant, une vidéo vue compte quand plus de 60% du clip a été visionné. Ce qui fait que ça fait descendre le nombre de vues par rapport aux clips d’il y a 6 mois ou un an.
Maddy Street : Ce qui apporte des vues surtout quand on est à notre stade, c’est tout ce qui est promotionnel et publicitaire, de mettre en avant la vidéo sur Youtube. Mais ça coûte des sous, et si on ne les a pas, on n’a pas forcément les vues qui vont avec. Tout dépend de la presse qu’on obtient également. Le but n’est pas d’attirer un maximum de vues mais plus de faire connaître son nom et son projet, et ça on y arrive avec le genre de campagne qu’on a eu avec Flavie.
Flavie Mazier : On vise les radios, les médias web, les médias papier et quelques playlists. Les playlists sur les plateformes d’écoute, c’est encore un autre délire que Maxime maîtrise bien (rires).
Maxime : Je ne maîtrise pas grand-chose, je m’enlève ce mérite… C’est juste que j’ai des copains qui bossent un peu là-dedans et j’ai quelques contacts assez chouettes.
Flavie Mazier : C’est pour dire que c’est une autre façon de faire concernant les listes Spotify. Ce n’est pas seulement envoyer un mail ou proposer un morceau à un programmateur ou une programmatrice. C’est un autre game. Donc on cherche à toucher tout ce spectre de médias, et quand il y a des salles ou des festivals qui cherchent des artistes à programmer et qu’ils tapent leur nom sur Google et tombent sur quelques articles, comme disait Maddy, ça professionnalise le projet.
A quel moment est arrivée Flavie dans le projet de Mezzanine ?
Mezzanine : Comme pour Maddy Street, c’était pour défendre le clip et l’EP qui est sorti derrière. Je pense que Maddy et moi en somme à peu près sur le même plan dans nos projets qui ont une envergure qui peut être comparable. Quand on fait des trucs comme ça en indépendant comme disait Maddy, il y a quelques petits leviers qu’il faut essayer de trouver et d’activer. Flavie en est un et c’est hyper important. Ça ne se quantifie pas tant en termes de vues, mais le fait que ça existe a une valeur importante. Toutes ces petites choses accumulées, un clip visionné, les playlists, le fait d’aller jouer à tel endroit doivent s’imbriquer au mieux pour que le projet continue à avancer. Pour moi, les relations presse sont une clé dont on ne peut pas ne pas passer.
Et avant de travailler avec Flavie, tu fonctionnais tout seul ?
Mezzanine : J’ai eu la chance quand j’ai sorti mes premiers titres d’avoir été accompagné par le Tetris et j’avais donc eu un petit budget pour prendre un attaché de presse. Il y a eu des résultats finalement assez similaires à ceux que j’ai eus avec Flavie. Il y avait eu quelques retombées. J’avais sorti des choses de manière assez amateure, et d’un coup on comprend vite que tout ça est indispensable. On travaille tellement à faire un disque ou à faire des clips et la reconnaissance auprès des professionnels est importante. Si ça fait plouf parce qu’on n’a pas le temps de faire les choses nous-mêmes et qu’on n’a pas les contacts, c’est quand même un peu dommage. J’avais donc eu un attaché de presse qui avait bossé sur les deux premiers EP.
Tu parlais du Tetris, est-ce qu’il y a d’autres liens, que ce soit avec les SMAC ou des artistes en particulier en région ? Y a-t-il des échanges sur les plateaux ou des collaborations sur d’autres projets ?
Maddy Street : Mes liens sont assez limités pour ma part parce que j’ai déménagé en Ile-de-France il y a trois ans et demi pour mes études. J’avais toujours en tête l’idée que ça marcherait mieux à Paris car il y a plus de contacts et d’opportunités. Avec le recul, et avec notamment les gens que je connais au Biches Club, on se rend compte qu’en Normandie, il y a de quoi faire et de quoi aider les artistes jeunes et émergents également. J’ai eu un contact avec François Duval de France Bleu Normandie et il a accompagné le projet assez tôt. C’est lui qui est venu vers moi il y a deux ans. Cela se limite un peu à ça en Normandie pour l’instant, mais j’espère que ça va se développer un peu plus. J’ai pas mal de scène en Ile de France, mais mon rêve c’est de venir jouer plus souvent en Normandie et d’avoir au moins une date par mois.
Flavie Mazier : Ce qui était cool aussi avec la résidence au Cargö, c’est que ça a permis à Maddy de rencontrer des personnes et de discuter avec d’autres artistes de Normandie. Je pense que ça va faire effet boule de neige avec les mois. On se revoit début octobre avec ce collectif et l’idée c’est d’essayer de se remettre en contact avec le réseau normand. Parmi ces artistes normandes, il y avait Agathe, Raphaëlle de Metro Verlaine, Blank\\, Cold Lemonade. Elodie de Lox’One était également là pour timer le temps en studio. Elles avaient deux jours de création en studio en toute liberté. Il n’y avait pas de pression, il fallait juste échanger et pratiquer des instruments. Au final, c’est plus que l’on aurait pu espérer parce qu’elles ont créé deux morceaux et on a hâte de pouvoir les partager. Début octobre on va au Tangram pour qu’elles fassent le mix et le master, peut-être qu’il va se passer d’autres choses par la suite. Est-ce que ce sera un outil pour promouvoir le collectif, collectif qui fera peut-être des concerts… il faut discuter de tout ça. Le but est de se donner de la force, de la visibilité, de s’entraider et de faire grossir ce collectif de mois en mois. J’organise ça avec Margaux du Biches Festival. Les connexions ont été très bonnes.
Maddy Street : Je vais notamment réaliser le prochain clip de Cold Lemonade et dans deux semaines on commence à le tourner.
Maxime, de ton côté, tu parlais de l’accompagnement du Tetris, mais maintenant que tu es dans la Manche, est-ce que tu as des contacts avec les musiciens et artistes de la Manche ? Est-ce que tu es musicien collaborateur sur d’autres projets ?
Mezzanine : Je l’étais plus au Havre, j’ai joué de la basse pour White Velvet, j’ai également joué de la guitare pour Denize. En ce moment je n’ai plus ça. C’est un rôle que j’aimais vraiment bien. Peut-être que ça reviendra, je n’en sais rien pour l’instant. Le Tetris m’a filé un bon coup de main lors de leur accompagnement. Maintenant, je suis à côté de Cherbourg et on a fait un petit tremplin au Circuit cet hiver, chose que je ne fais pas trop d’habitude. On m’a un peu convaincu d’y aller et finalement je l’ai gagné, donc c’est vraiment chouette. Le gagnant du tremplin est un peu accompagné par Le Circuit. Ils nous ont programmé aux Art’Zimutés et à Musikensaire. Quand je suis arrivé dans la Manche, je suis allé voir Baptiste du Circuit pour me présenter et dire que j’étais là. Ce tremplin a un peu facilité les choses. Ça m’a aussi rapproché d’une autre association de Cherbourg, Musiques en Herbe, qui gère Les Art’Zimutés. On a fait quelques actions culturelles ensemble ces derniers mois. C’est vraiment bien d’avoir ces contacts, parce que ce n’est pas mon truc de faire des connexions, mais là je me suis un peu motivé et ça a tout de suite porté ses fruits. En plus, faire des actions culturelles, c’est un truc qui me branche vraiment, et c’est grâce à ce genre de structure qu’on peut prétendre à en faire. C’est assez plaisant d’être dans un endroit comme ça où tous ces acteurs sont développés et dynamiques. Il y a les SMAC, NORMA et plein de choses grâce auxquelles on ne se sent pas perdu et seul dans la nature.
Il y a cette date à Musikensaire en août, y en a-t-il d’autres.
Mezzanine : Oui, j’ai pas mal de trucs. Je vais notamment jouer dans un tiers-lieu à Bernay, puis dans des bars de plage. J’ai l’habitude de faire ce genre de dates.
Et de ton côté Maddy, des dates de prévues également ?
Maddy Street : Il n’y en a pas énormément. J’ai peut-être une date en Ile-de France le 30 juillet mais j’attends que ça se confirme. Je joue également au off du Festival des Grandes Marées à Jullouville le 27 juillet. Ce sera un set acoustique, un peu différent de ce que je fais d’habitude. Et normalement, j’ai deux autres dates à la rentrée en Ile-de France.
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