Après la sortie de Defensive Designs en 2019, le groupe rouennais Unschooling revient avec l’EP Twelve / Don’t Sneeze (sorti le 11 décembre 2020).
Rencontre avec Vincent Février
Unschooling est un projet assez récent mais il s’appuie sur une expérience déjà bien établie de certains de ses membres. Peux-tu nous rappeler d’où vous venez, de quels autres groupes vous avez fait ou faites encore partie ?
J’ai officié au sein de Delancey, MNNQNS et Lifesteps Collection. Damien, à la basse, est un ami de longue date avec qui j’ai joué dans un premier groupe de lycée. Il est plutôt doué, c’était donc naturel que je le rappelle. Thomas et Phimène, respectivement à la batterie et à la guitare ont rejoint la formation en cours d’année dernière après un remaniement de formation. Ce sont de très bons humains et musiciens issus de formations telles que Near Death Expérience ou KMGB.
Depuis quelques années, il y a un renouveau de la scène post-punk en Normandie et en Seine-Maritime en particulier. L’émergence de groupes comme Unschooling, MMQNS ou encore Kumusta s’inscrit-elle dans l’héritage de la scène rock très ancrée sur ce territoire ?
Je ne suis probablement pas le meilleur élément pour répondre à cette question puisque la région de Rouen m’est finalement assez étrangère. Je crois qu’il s’agit plus d’une affaire de goût et d’affinités musicales. On a toujours fait la musique que l’on avait envie de faire. Visiblement la ville a connu une effervescence punk dans les années 70/80, j’imagine que l’on en est les grands héritiers !
Le style d’Unschooling s’inscrit donc dans la mouvance rock post-punk mais se caractérise également par le son lo-fi (low-fidelity). Pourquoi avoir fait ce choix dans votre esthétique ?
Il y a des éléments dans notre musique qui sont délibérément lo-fi par choix d’ordre esthétique, le reste est purement accidentel et lié au processus d’enregistrement analogique. J’ai toujours procédé de cette façon aussi loin que je m’en souvienne car elle laisse place à une grande part de spontanéité et d’accidents que j’aime justement exploiter.
En septembre, vous avez participé à Rock In The Barn, l’un des rares festivals qui aient été maintenus en 2020. Y avez-vous senti une ambiance particulière compte tenu du fait que le public ait été privé de concerts et de festivals durant de longs mois ?
Définitivement, un public masqué et un protocole sanitaire strict sont assez déconcertants au début mais on finit par s’y habituer. Si c’est le prix à payer - et à ce niveau-là ce ne sont plus que de simples formalités - pour pouvoir jouer et assister à des concerts, alors je trouve que le jeu en vaut la chandelle. Bravo à l’organisation qui a véritablement dû se casser la tête pour que le festival ait lieu.
Se produire sur scène aujourd’hui pour les groupes et les artistes est devenu très difficile. On voit de plus en plus de concerts sans public filmés et mis en ligne ensuite sur des sites et plateformes qui sont parfois payants. En tant que musicien, quel est ton point de vue à ce sujet et penses-tu que le plaisir et l’envie de jouer soient les mêmes dans ce contexte ?
Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose intrinsèquement, tant que cela relève de dispositifs temporaires. Je dirais qu’il est évident que le plaisir de la scène s’en retrouve dénaturé. Jouer devant une salle vide, sans interaction avec un public c’est un peu triste me semble-t-il mais peut-être que le manque peut animer chez certains musiciens une certaine “fureur de jouer”.
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