Tropical Mannschaft vient de sortir son premier album le 10 mars « Lost in Space » accompagné d’un deuxième clip « Il neige » sorti le même jour. Rencontre avec Florian qui nous parle de cette double sortie ainsi que de ses futurs projets de scène.
Peux-tu nous présenter ton projet Tropical Mannschaft ainsi que ton parcours musical ?
Tropical Mannschaft est un projet solo ; je suis tout seul pour la création, avec un arrangeur tout de même qui s’appelle Antony Josse. Sur scène, c’est un groupe à trois dont fait partie Anthony. J’ai toujours travaillé dans son studio depuis que le projet existe.
Concernant mon parcours musical, j’ai commencé la musique dans les années 90 avec un groupe de Saint-Lô qui s’appelait Teaspoon et avec qui j’ai joué plusieurs années. Ce groupe est devenu de la pop à la fin du projet. On a fait beaucoup de concerts, un peu moins à la fin parce qu’on était en fin de vie du projet. Ensuite, j’ai un peu mis ma carrière de musicien en stand-by jusqu’à la création de The Lanskies en 2006. On a créé The Lanskies avec Lewis Evans et Marc à l’époque et j’ai joué avec le groupe pendant sept ans, jusqu’à la création de Tropical Mannschaft alors que The Lanskies était en pause, une pause qui a duré et qui dure toujours (rires).
Avec parfois des petites apparitions sur scène avec Lewis…
Oui, c’est vrai. Lewis est un ami et je le revoie toujours avec plaisir. Il y a eu des collaborations et des petits passages sur scène.
A ce jour, tu as sorti 3 EP avec Tropical Mannschaft, et le 10 mars est sorti le premier album « Lost in Space ».
Il y a eu un EP en 2016 « Make a Name for yourself », un autre en 2019 « To be continued… » et le dernier en 2020 « Chapter 3 », et l’album « Lost in Space » qui est sorti cette année.
Combien de temps as-tu mis pour réaliser cet album ?
J’ai d’abord écrit une histoire et c’est la première fois que je faisais ça. D’habitude j’écris toujours la musique avant de faire les textes. C’était une histoire que je comptais bien mettre en musique et que j’ai commencé à imaginer pendant le premier confinement. C’est une histoire qui part d’un constat, sur tout ce qui déconne aujourd’hui, les guerres, le climat, etc. Un constat un peu amer de tout ça. J’ai imaginé une dystopie autour de ça, une sorte de solution à travers l’épopée spatiale. C’est centré autour d’un personnage qui s’échappe et qui quitte la Terre à bord d’une navette Space X. Il est un peu tributaire de la technologie qui l’entoure puisqu’il n’est pas spationaute, et il est à la recherche de ses congénères quelque part dans l’espace.
Tout l’album se base sur cette histoire ?
Oui, c’est une seule et même histoire, c’est presqu’un morceau découpé en dix.
Le morceau Space X Express est sorti en single et en clip avant la sortie de l’album.
Le titre est sorti fin janvier avec un clip. C’est illustré de manière magnifique par Jonathan Perrut, réalisateur caennais. Un deuxième clip « Il neige » est également sorti le 10 mars encore réalisé par Jonathan.
Où a été tourné le clip de Space X Express ?
Ça a été tourné dans les carrières de Fleury-sur-Orne je crois -je dis je crois parce que je ne suis pas présent sur les tournages en général - et au Souterroscope de Caumont L’Eventé. Toutes les scènes d’intérieur ont été filmées au Souterroscope et les scènes d’extérieur aux carrières de Fleury.
Il y a beaucoup de figurants dans le clip de Space X Express.
Ce sont des enfants qui sont en lien avec l’Association Le Tunnel à Caen. On a travaillé en collaboration avec le président de l’association Patrice Renard qui s’est occupé de recruter les enfants qui jouent dans le clip. Ce sont tous des enfants du quartier de La Grâce de Dieu à Caen. Il y a eu une super initiative au mois d’août 2022 lors d’une fête de quartier à La Grâce de Dieu, à savoir la projection du clip sur un immeuble par Le Lux. Ça a permis aux enfants et aux parents de se voir sur grand écran.
Le clip était déjà terminé ?
Oui, Jonathan s’est démené pour que le clip soit terminé. C’était une grande première et la fierté des gamins de se voir comme ça, c’était génial.
D’où te vient cette passion pour l’espace ?
Je suis fasciné par tous les films de science-fiction depuis que je suis gamin, et des films de tous types. Cela va de « 2001, l’Odyssée de l’Espace » à » Straship Troopers » en passant par la série » Lost in Space » ou « Interstellar ». Quand j’ai écrit le scenario de ce disque, on parlait beaucoup de Space X et de la mise en orbite du vaisseau. Au départ de la fusée Space X, j’étais dans ma voiture et je partais au studio pour répéter ou je ne sais quoi, et le temps de faire la route, je n’étais même pas arrivé que le vaisseau avait eu le temps de faire 40 000 kilomètres. Je trouve ça fascinant.
Tu penses que c’est une solution pour le futur ?
Non, et c’est paradoxal parce qu’on en est maintenant à économiser l’énergie, à faire attention à ce qu’on dépense, et cette dépense-là est complètement superflue. Mais ça reste quand même quelque chose de fascinant quoi qu’il arrive.
Comment le projet musical de Tropical Mannschaft a-t-il évolué depuis le début ?
J’ai commencé ce projet avec une teinte plus rock, même s’il y avait déjà beaucoup de claviers, l’usage de la boîte à rythmes. J’ai toujours aimé le rock, mais j’ai toujours aimé l’électro aussi. J’ai été baigné à la fin des années 90 par les débuts de Daft Punk. J’habitais à Paris à l’époque et on allait au Rex faire des soirées où Daft Punk mixait d’ailleurs, non masqués à l’époque.
Au fur et à mesure des EP, l’électronique était plus présent, mais il y avait encore des guitares, plus de voix. Le confinement m’a donné l’occasion de faire un projet purement électro parce que je me suis retrouvé seul, dans le sens où je n’étais pas accompagné d’autres musiciens. J’ai donc pensé la musique différemment et j’ai utilisé essentiellement des claviers et des boîtes à rythmes. Je suis un peu geek sur les claviers. C’est chouette, car tu as des possibilités sonores infinies avec ça, chaque type de clavier a son propre son et mélanger tout ça, c’est grisant.
Quelle importance ont les textes dans ton album ? Il y a certains morceaux où il n’y a quasiment pas de texte par exemple.
Ça dépend des morceaux. Ce n’est pas exhaustif en termes de textes, c’est sûr. Dans certains morceaux, il y a une phrase au vocoder répétée en boucle, et puis d’autres morceaux où c’est un peu plus conséquent. Je voulais retranscrire ce côté lent et contemplatif et je trouvais bien de faire des grandes pauses dans la musique sans forcément noyer ça dans des voix. J’utilise le vocoder sur trois ou quatre morceaux. J’aime bien le vocoder (rires). C’est sûr qu’il y a beaucoup d’abus avec l’autotune, mais c’est différent. Le vocoder, c’est un instrument, c’est un clavier, on joue en chantant en même temps dans un micro. C’est une note un peu robotique qui colle bien avec les morceaux.
Pour le moment, l’album est sorti en numérique, est-ce qu’il sortira également en physique ?
Il est sorti sur les plateformes numériques le 10 mars. Pour les sorties physiques, ça va dépendre des concerts. S’il y a des dates, on pensera à un pressage, plutôt vinyle.
Accompagné d’un petit livret du fait que cela raconte une histoire ?
La pochette est faite et s’il y a un disque physique, c’est vrai qu’un livret s’y prêterait bien, surtout que je dessine. C’est déjà illustré par deux superbes clips, mais oui, on peut envisager plein de choses si sortie physique il y a.
La sortie de l’album a donc été accompagnée par un second clip « Il neige ». Tu peux nous en parler un peu ?
Il a été tourné à Caen, Hérouville Saint-Clair et au Carnaval de Granville par Jonathan et son équipe. Il est parti de trois histoires en parallèle, une qui se passe dans un lycée, une autre dans la rue et la dernière au Carnaval de Granville. Tout ça vient se combiner et on reste dans un esprit très poétique. Il y a de belles images et pas mal de figurant cette fois-ci également. Jonathan est quelqu’un que je trouve exceptionnel et qui foisonne d’idées.
C’est un choix de ne pas apparaître ni dans « Space X Express » et « Il neige » ?
Oui, c’est complètement un choix. Déjà, je ne suis pas acteur, et je ne suis pas à l’aise face à une caméra. Je n’apparais jamais sur mes pochettes de disque et pour le live, c’est pareil, je veux limiter ma présence au maximum. Sur scène, on n’a pas le choix, on est obligé d’apparaître, mais je pense qu’il y a moyen de se rendre très discret. Il y a tout un jeu à créer avec les lumières, avec la vidéo et toute la technologie. Je ne suis pas un front-man, je suis au service de ma musique je compte rester bien discret. Il faut qu’on imagine le live comme ça.
Y a-t-il des dates de prévues pour le moment ?
J’ai quelques touches pas avant l’été, mais ça c’est une volonté personnelle parce qu’il faut le temps de mettre tout ça en place. Je répète depuis quelque temps mail il y a du travail. On est que trois sur scène, mais il faudrait être dix pour réussir à jouer toutes les parties. Il faut choisir ce qu’on joue, ce qu’on ne joue pas, ce qui est sur bande. Il faut travailler toutes nos sources et c’est un gros travail. C’est pour ça que je préfère que ce soit prêt plutôt que d’arriver complètement stressé sur un concert et être bien à l’aise avec tout ça.
J’espère que ces touches vont se concrétiser.
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