Dominique Février vient de sortir son deuxième EP « Feloche » le 29 mars 2023. Rencontre avec Nino qui nous parle de son projet ainsi que de la sortie du premier clip extrait de l’EP, « Helm ».
Peux-tu nous présenter le projet Dominique Février ? Est-ce simplement toi ou y a-t-il d’autres personnes dans le projet ?
Dominique Février est un projet rap qui est né en 2021. Dominique Février, c’est principalement moi. Pour résumer, c’est un personnage et j’incarne et interprète à travers les textes. Dans ce projet, il y a aussi Bruno (Aalas pour son nom d’artiste) qui s’occupe de la production musicale. On y travaille à deux, mais Dominique Février, c’est moi.
Comment se passe cette collaboration avec Bruno en termes de compositions ? Tu ne travailles que sur les textes ou tu t’occupes également des arrangements ?
Concernant les arrangements, j’ai toujours une oreille sur le travail que fait Bruno. Très souvent on discute et on essaie des trucs. J’ai des idées, parfois c’est nul, parfois c’est bien… Sur les textes, Bruno n’hésite pas à donner son avis et à proposer des choses. On a tous les deux nos domaines, mais on se donne des avis et on travaille ensemble.
Ton deuxième EP « Feloche » vient de sortir le 29 mars après celui qui sorti en août 2022. Peux-tu nous en parler ?
« Feloche » est un EP 6 titres qui regroupe des morceaux qu’on a faits pendant un an et demi. Je vis en colocation avec Bruno et on fait de la musique tous les jours de manière spontanée. Il y a souvent des maquettes qui aboutissent, au début c’est une minute de son avec un début d’instru et un début de texte. On a gardé 6 morceaux qu’on a mis sur cet EP. Ce sont des sons qu’on jouait d’abord en live. On a été amenés à faire des concerts tôt et il fallait qu’on ait un live de 40 minutes. Ces live ont permis de peaufiner les morceaux, que ce soit dans l’interprétation ou dans la production finale.
Quel message voulez-vous faire passer avec cet EP ?
Je ne saurais pas vraiment quoi dire sur le message. Ce qui ressort des 6 morceaux, c’est un discours assez sombre, assez « fin du monde ». Il y a aussi pas mal d’ironie. Honnêtement, ça n’a pas du tout été calculé. L’EP a un fil rouge, mais ce n’est pas forcément quelque chose qu’on a voulu absolument provoquer. Ça transpose bien l’année durant laquelle on a composé « Feloche » dans le sens où il y avait une humeur qui transparait bien dans l’EP. On l’a commencé pendant l’été 2021 et on l’a fini en automne 2022.
Il y a un clip qui est sorti le 26 mars, « Helm ».
On voulait faire un clip pour ce morceau parce qu’il nous plaisait bien et parce que c’était le morceau introductif. Ce son-là me fait penser à un film de catastrophe naturelle, il est vraiment très imagé et c’est notre coup de cœur de l’EP. On avait cette idée de faire quelque chose avec du feu, et comme on vient de la campagne, on s’est dit qu’il fallait qu’on exploite les tas de bois que les paysans font flamber ; il y a ça partout en campagne. On est partis à la recherche de ça. C’était un peu l’élément central du clip. Le Jour J on a fait du freestyle parce qu’on n’avait pas écrit grand-chose et il a fallu improviser. On a gardé que les plans de nuit. Le clip a été réalisé par Sylvain Vetter. Je suis assez content du rendu et c’est un bon début.
Il y avait déjà eu un autre clip par le passé, « Q.D.S ».
Oui j’avais fait ce clip pour un freestyle avec un autre producteur qui s’appelle Epiphyte Studio. Ce n’était pas dans le premier EP.
Y aura-t-il d’autres morceaux clips pour cet EP ?
Oui c’est prévu, mais je ne vais pas dire oui à 100% parce que nous connaissant, ça peut tomber à l’eau.
Pour une question de moyens ?
On fait ça en mode débrouillards, mais effectivement, la thune c’est chiant parce qu’il faut en trouver et quand tu n’en as pas tu passes plus de temps à en chercher. Si cela ne tenait qu’à nous, on ne ferait que de la musique.
Dominique Février a été Start en 2021. Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?
Ça a pas mal aidé à lancer le truc, dans le sens où c’était cool de se retrouver dans un endroit où se concentraient plusieurs personnes qui venaient du milieu artistique et du spectacle vivant. Ça rassure de voir que tu n’es pas tout seul et qu’il y a plein de choses qui existent pour que tu puisses t’épanouir dans ce milieu-là. Il y avait un côté très rassurant là-dedans. Ça m’a également permis de prendre confiance personnellement, et puis ça booste et ça motive. Après avoir fini le Start, on a fait encore plus de musique.
En octobre 2022, il y a également eu le Boc!Sons organisé par Le RAVE à l’Open de Flers. Est-ce que ça a été une expérience intéressante pour toi?
Oui, on a eu l’opportunité d’avoir un live capté et pour démarcher, ça fait un bon support. La réalisation est top. C’était un très bel événement.
Tu es également en relation avec le TFT…
Ça commence à faire pas mal de temps qu’on les connait. Je faisais partie de l’organisation du Festival La Revoyure et c’est comme ça qu’on s’est rencontrés. C’est une super aide pour nous d’avoir une structure comme le TFT aussi bien développée. Comme nous, ils viennent de l’Orne. On s’entend très bien et on partage beaucoup de choses. C’est génial de pouvoir compter sur eux et de voir qu’ils nous font confiance sur tout l’aspect musique. Savoir qu’on n’est pas tout seul, c’est galvanisant.
Y a-t-il des dates de prévues pour les prochaines semaines ?
Pour le moment, on a quelques dates, mais rien de sûr encore. On les communiquera sur les réseaux. On n’est pas très bons en démarchage, ça se fait souvent sur le tard. On n’a pas de tourneur, et s’il y en a un qui veut bien nous faire tourner, on est chauds. C’est une bouteille à la mer…
Les projets à venir sont de continuer à faire de la musique. On va ressortir des singles après l’EP, faire des concerts, des clips…un peu tout ça dans le désordre et selon l’envie.
Les textes de Dominique Février seront toujours en français ?
Oui, toujours en français, j’aime le rap français.
Quelles sont tes influences dans le rap français ?
J’ai toujours du mal à répondre à cette question parce que j’ai écouté tellement de rap, même si j’en écoute un peu moins en ce moment. J’aime bien la vieille école, la première génération de rap est bien cool, que ce soit le collectif Time Bomb avec Oxmo Puccino, Booba, Lunatic et tout ce qui en a découlé ensuite. J’aime bien également le rap marseillais, j’écoute beaucoup Juul ou IAM. J’écoute vraiment de tout dans le rap tant que c’est en français. Je n’écoute pas du tout de rap américain ou anglais. Au niveau local, j’ai découvert COEFF quand j’étais petit à l’époque de FreshCaenCamps, je suis pas mal Jyeuhair également. J’écoute pas mal Philem aussi, c’est un rappeur caennais qui a joué avec le Ata Gang, j’aime bien sa façon de rapper.
Dominique Février
Music Box
Site web
Youtube
Facebook
Spotify
© Shoot : Sylvain Vetter - Artwork : Louise Marie Jouault
Consulter la Music Box