Pour ce premier Focus de 2023, retour sur un entretien effectué fin décembre au Chef Raide avec Hada, quelques jours après la sortie de leur deuxième EP et quelques semaines avant leur passage sur la scène du Normandy pour les auditions des iNOUïS du Printemps de Bourges. Rencontre avec Manon, Louis et Alban qui reviennent sur ces différentes actualités du groupe.
Hada vient de sortir son deuxième EP le 2 décembre, « Marigold » un premier EP sorti en mai 2020 et sur lequel seulement Louis et Manon avaient participé à la composition je crois.
Louis : Sur le premier EP, Alban avait également fait une guitare sur un morceau.
Alban : Oui, c’était sur « Awakening ».
Louis : C’est un morceau qu’on veut dégager de notre nouvelle setlist.
Pourquoi voulez-vous l’enlever ?
Louis : Comme il y a le nouvel EP, on commence à faire du tri. On peut par exemple faire deux sets différents.
Alban : Avec ces deux EP, on a 10 morceaux (6 sur le premier et 4 sur le deuxième).
Manon : Par exemple, si tu fais une première partie, tu ne peux pas jouer 10 morceaux. On réfléchit donc à ceux qu’on peut faire sauter.
Louis : C’est pareil dans les soirées d’assos où tu joues 45 minutes, c’est impossible de tout jouer.
Ou comme pour les auditions des iNOUïS par exemple pour lesquelles vous êtes sélectionnés.
Manon : Oui, les iNOUïs c’est un set de 30 minutes, donc c’est impossible de tout jouer.
Louis : Dans ce genre de set, si tu en joue 6, c’est bien.
Manon : Peut-être moins, parce qu’on a certaines chansons qui font 5 minutes.
Louis : Et c’est dur de savoir ce qui marche le mieux en live.
Manon : On sait ce que les gens écoutent le plus parce qu’on a les statistiques des plateformes, mais en live ce n’est pas pareil.
Louis : On a travaillé les nouveaux sons, on ne les a pas encore assemblés avec les anciens. On a réfléchi à un gros set d’une heure et quelque, on peut en faire un plus petit, ou on peut faire deux sets différents selon l’ambiance. Cela dépend si tu joues Au Chef Raide, dans une SMAC ou dans une cave avec des gens bien vénères.
Vous avez déjà joué ici Au Chef Raide pour votre deuxième concert après votre premier concert au Festival Les Têtes penchées en 2021.
Alban : Tu as l’air de mieux savoir que nous la chronologie de nos concerts (rires). Le concert au Chef Raide était en octobre 2021 je crois.
Manon : Juste après les Start.
Louis : Finalement, on n’a pas fait tant de scène que ça.
Alban : Non, on a dû faire douze concerts jusque maintenant, moins de quinze en tout cas.
Pour ce deuxième EP, comment s’est réparti le travail de composition ?
Louis : Pour la composition, c’était différent du premier EP.
Manon : Tout le monde a participé sur « Marigold ».
Alban : C’était plus global parce que pour le premier EP, c’était surtout Louis qui faisait les prods, qui les proposait à Manon qui validait ou non. Là quand on avait un rif, on essayait et si c’était bien on poursuivait. Chacun apportait son truc.
Manon : Il y avait aussi une deadline parce qu’on l’a fait en une semaine, et donc à la fin de la semaine il fallait qu’il y ait des sons. Il n’y avait presque rien quand on est partis s’isoler.
Louis : Il n’y avait pas de partie de préprod.
Alban : Juste deux rifs de démo qui trainaient.
Manon : Mais qui ont été totalement refaits.
Louis : Il y a juste le synthé qui est resté.
Pourquoi cette deadline d’une semaine ?
Alban : En fait, on a loué un gite dans le Pays d’Auge pour sept jours. A la base, c’était assez ambitieux, car on s’était dit qu’en revenant, ce serait mixé. Mais bon, ça ne s’est pas passé comme ça. Le septième jour on finissait le quatrième son.
Louis : On a loué une journée en plus. Le fait de louer une semaine, ça vient aussi du fait qu’on a tous quitté notre travail. Manon a arrêté pour faire son intermittence, je suis parti d’Amavada, Alban a arrêté d’être pion même si c’est vachement fun (rires).
Manon : Il n’y a que Simon qui continue, parce qu’évidemment, quand tu travailles dans une salle de spectacle, c’est plus facile d’avoir des jours que dans d’autres boulots.
En plus de son travail, Simon a également d’autres projets musicaux à côté.
Manon : Oui, il joue dans Tromblon. Avant il jouait dans Et On Tuera Tous Les Affreux mais il n’y est plus.
Alban : Passer cette semaine là-bas, c’était aussi sortir de notre zone de confort et partir du studio et de la maison.
Manon : Le premier EP avait été enregistré à la maison pendant le confinement.
Alban : On voulait un autre cadre pour ce nouvel EP.
Il est pour le moment sorti en numérique. Va-t-il sortir en physique ?
Manon : Oui, une sortie CD début 2023. Vinyle, ce sera quand on sortira un album.
Louis : Le but serait de les avoir pour la résidence du BBC.
En 2022, vous avez participé au Tremplin Beauregard pour lequel vous avez eu le prix du public.
Manon : Oui, c’était en février. Le public a voté pour nous mais pas le jury (rires).
Alban : Cela nous a permis de pouvoir faire une résidence de 3 jours au BBC.
Manon : De rejouer aussi, et d’être accompagnés par le BBC également, ce qui n’était pas le cas avant.
Alban : C’était un bon deuxième prix.
Manon : C’est toujours chouette de voir que ça plaise aux gens.
En cette fin d’année, vous avez également sorti votre premier clip qui a été tourné à Bagnoles de L’Orne.
Louis : Oui, on avait fait un repérage après notre passage au Festival La Revoyure avec Carole de l’Office de Tourisme de Bagnoles de l’Orne.
Manon : Elle nous a laissé accéder à plein de lieux et c’était chouette, notamment au Château du Gué aux Biches qui appartient à un couple danois. Ils font notamment des expositions.
Qui est ce petit personnage dans le clip ?
Manon : C’est Pedro (rires).
Louis : A la base, on avait d’autres idées.
Manon : On a eu plusieurs idées, mais en fait, pour un premier clip on ne voulait pas forcément qu’on nous voie. On voulait que ça reste neutre. Ça viendra certainement sur d’autres clips. Pour ce clip, on était vachement sur l’idée d’un jouet qui se déplace. On a donc cherché plein de jouets, ça a failli être un chien en bois. Louis voulait un vrai chien, mais c’était très compliqué. Ce n’était pas possible parce qu’il aurait fallu prendre un chien de cinéma et ce n’est pas à la portée de tout le monde. Après, on a pensé à plusieurs jouets comme le téléphone de Toy Story. Finalement, on est partis sur l’idée du casse-noisettes car cela correspondait à l’esthétique qu’on voulait donner.
C’est quoi l’histoire du clip ?
Alban : C’est Pedro qui se balade dans le château.
Manon : La chanson est un peu glauque. Elle parle un peu de l’apocalypse et de la fin du monde. On trouvait intéressant qu’il y ait un personnage qui ne soit pas humain et qui se balade dans un lieu vide.
Louis : Le but, c’était surtout mettre en avant le décor. C’est ce qui est intéressant dans le clip.
Manon : On voulait qu’il y ait un petit aspect rétro, et on a utilisé un filtre pour les couleurs.
Pour la sortie de résidence au BBC, le set sera complètement nouveau ?
Manon : Oui, un nouveau set et on parlait aussi éventuellement de se replacer. On a bossé des placements scéniques et plus ça va, plus on a envie de revenir à un côté plus rock classique avec la batterie derrière.
Alban : Un nouveau set où on peut se permettre de retirer un ou deux morceaux, ceux qu’on aime moins ou ceux dont on s’est lassés.
Manon : A La Revoyure, on a joué un des morceaux de notre nouvel EP, « Years Go By ».
Alban : C’était plus simple de se mettre en place car on sortait de la session d’enregistrement et on était bien dedans.
Manon : Le set bouge souvent. Il y a quelques semaines, on a fait une action culturelle à La Grâce de Dieu à Caen et on a fait un set totalement différent, on était que trois, c’était principalement synthé, drum machines. On essaie de s’adapter.
C’est une question que beaucoup de groupes se posent justement en jouant sous des formes plus réduites en fonction des cachets. Vous jouez essentiellement à quatre ?
Manon : Pour nous, l’idéal c’est vraiment d’être quatre.
Alban : On peut faire un set à trois, mais si ça peut ne pas arriver, c’est bien.
Manon : Je ne suis pas hyper fan du truc de scinder le groupe pour faire des dates, je trouve ça un peu dommage.
Par exemple, sur le récent concert de La Mante la semaine dernière, vous n’étiez que deux pour cette date ?
Alban : Oui, j’ai commencé à travailler avec Etienne il y a six mois, et au début, on ne travaillait les morceaux que tous les deux. Au fil des répètes, Etienne s’est dit qu’à deux, il y avait moyen de faire un truc. On a fait trois ou quatre dates Etienne et moi pour essayer.
Manon : C’est vrai que sur un projet comme La Mante, c’est possible parce qu’il y a moyen de faire quelque chose d’acoustique. Sur Hada, ce serait possible mais ce ne serait pas du tout la même proposition artistique.
Alban : Ça n’aurait rien à voir, alors que La Mante, c’est beaucoup plus calme et les compos ne bougent quasiment pas, on a juste réarrangé en plus doux.
Et avec High Drifter, il y a plusieurs formules également ?
Alban : Oui, on a une formule à deux avec Pierre. A la base on devait être quatre, et au final l’autre guitariste est parti. Donc on a fait deux dates à trois et pour l’instant, je pense que ça va rester un peu comme ça.
Donc pour Hada, cette question ne se pose pas…
Louis : Si, on s’est posé la question. A partir du moment où il y en a qui ne sont pas dispos. Mais Manon et moi on ne s’étale pas sur d’autres projets. Maintenant Hada est devenu un truc à quatre.
Alban : Et encore plus avec le deuxième EP contrairement au premier où Manon et Luis n’étaient que tous les deux. On avait déjà réarrangé les morceaux du premier EP à quatre.
Vous êtes sélectionnés cette année pour Les iNOUîS du Printemps de Bourges, les auditions auront lieu au Normandy à Saint-Lô le 4 février. Parmi les autres groupes et artistes sélectionnés, il y a Fishtalk, Chamaye et Yelsha. Vous les connaissez tous ?
Louis : Je ne connaissais pas Chamaye.
Manon : Fischtalk, on les connait parce qu’ils ont déjà dormi à la maison et on les a vus en concert la semaine dernière. Je ne connaissais pas Yelsha et Chamaye non plus.
Ce sont quatre esthétiques différentes. Comment évaluez-vous vos chances ?
Manon : Je ne sais pas trop, je ne peux pas dire en fait.
Alban : Ce sont quatre genres différents. C’est difficile de juger une esthétique musicale qu’on ne connait pas comme c’est mon cas pour le rap. Je ne peux même pas dire si ce que fait Yelsha est bon ou pas.
Manon : On est tellement en dehors de ces esthétiques-là…
Alban : J’ai découvert Chamaye aujourd’hui avec Manon.
Manon : Ça a l’air très sympa. De ce que j’ai compris, ça peut être trois groupes qui sont pris comme zéro.
Alban : Il n’y a pas cet aspect compétition comme par exemple au Tremplin Beauregard, où tu sens la compétition dans la soirée. Là je pense que ça ne va pas du tout être ça. On est contents de jouer avec Fishtalk parce qu’on les connait un peu et qu’ils sont cool.
Manon : Et aussi de découvrir les autres. On va répéter le live à fond pour que ce soit bien et que les gens passent une bonne soirée. Si ça plait au jury tant mieux, et sinon ce sera une super expérience d’avoir été jusque-là.
Vous avez pris contact avec des groupes ou artistes qui ont déjà fait Bourges ou les sélections pour les iNOUïS ?
Manon : Oui, avec Arthur de Own et Harmony pour Bison Chic. On a pu avoir des retours d’expérience. C’était deux points de vue différents, parce que Own est allé jusqu’au national contrairement à Bison Chic. On s’est demandé si ce n’était pas un peu tôt pour nous de candidater cette année.
Alban : Par rapport au projet, ça peut paraître un peu tôt dans le sens où on a fait douze dates ensemble avec ce projet-là, mais ça fait tellement longtemps qu’on joue ensemble et ça ne nous pose problème de jouer sur scène.
Les auditions auront lieu au Normandy à Saint-Lô. Vous connaissez déjà cette salle ?
Manon : Je ne suis jamais allée voir un concert là-bas.
Louis : J’ai simplement fait de la technique dans cette salle.
Vous êtes en préparation d’un album. Y a-t-il déjà des compos ?
Alban : Ça commence doucement. Au plus tôt, il serait prêt fin 2023, au plus tard en 2024.
Louis : Avant ça, il faut faire vivre le nouvel EP, parce que ce n’est pas quand ça sort que c’est fini, c’est quand c’est sorti que ça commence. On va essayer de tourner et de faire des dates. Personnellement, je sais que je vais m’enfermer dans le studio et bosser sur l’album, mais quand je sortirai, ce sera pour soutenir l’EP en tournée.
Concernant le booking pour les dates, c’est vous qui le faites ?
Manon : J’ai fait une formation booking récemment, et on a également Malaury Selesque des Tontons Tourneurs qui bosse avec nous. On s’est mis un peu d’accord sur le fait qu’elle prenne plus tout ce qui est un peu institutionnel et qu’on s’occupait de notre côté de l’aspect plus roots et des cafés-concerts.
Comment s’est créé ce contact avec Les Tontons Tourneurs ? C’est vous qui les avez contactés ou ce sont eux qui l’ont fait ?
Manon : C’est un peu les deux. Je les avais contactés au tout début du projet mais rien n’avait été signé. Puis Malaury est venue nous voir à La Revoyure et à la fin du concert, elle nous a dit que ça intéressait Les Tontons.
Que peut-on vous souhaiter pour 2023 ?
Manon : Plein de dates et de concerts.
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© Thomas Damiens
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