Dead Myth sort son premier album « Shores » ainsi qu’un nouveau clip pour « Violent Shore ».
Ils entament le 16 avril une tournée européenne qui se finira le 30 avril aux Pays-Bas.
Rencontre avec Clément, bassiste du groupe qui nous parle de ce nouvel album.
Peux-tu nous présenter Dead Myth ?
Dead Myth est un trio rock qui s’est formé en 2018. On a commencé sur des bases assez garage, on s’est un peu cherchés. A l’époque, on était assez inspirés par The Osees, Ty Segall, etc. On a fait quand même pas mal de petites dates et on a sorti un EP 5 titres le 5 mai 2020. Il a été enregistré à Art En Sort, on était accompagnés via le dispositif d’accompagnement Starter. Après ça, il y a eu la crise du Covid et on n’a pas pu le défendre sur scène comme on l’aurait souhaité. Il a été signé chez Le Cèpe Records et ça a été une belle rencontre, sur Paris. Pour cet EP, il y a eu pas mal de petits retours médiatiques grâce à notre label. On était assez contents parce que ça n’a pas trop mal marché. Deux clips ont été réalisés pour cet EP.
Ensuite, le temps qu’on avait pendant le premier confinement nous a permis de composer suffisamment pour enregistrer un album. On était sur une autre esthétique. Jordan a repris la batterie à la place de Baptiste qui ne pouvait plus suivre étant moins disponible. En plus de reprendre la batterie, Jordan nous a aussi enregistrés. On a passé une semaine en studio en février 2021 et on a enchainé avec quelques petits concerts sympas comme Take me out sur La terrasse du Trabendo, un concert à Nantes. On est aussi allé jusqu’à Valence et c’était vraiment chouette. Pendant tout ce temps-là, on a vraiment arrangé l’album, mixé puis masterisé. On l’a fini en janvier dernier.
Quels ont été les retours sur les live que vous avez effectués ?
Les gens aiment bien, même si parfois on nous reproche de jouer un peu trop fort. On n’y peut rien si on a un batteur qui tape fort (rires). Blague à part on essaie justement de travailler ce côté « agressif » notamment au niveau des réglages de guitare, de l’équilibre avec le clavier également, sans pour autant baisser d’intensité de jeu. Ça demande beaucoup de travail de précision. Sur scène, on a joué avec Altin Gün au Tetris, et les techniciens à la façade et au retour étaient en train de s’arracher les cheveux (rires).
Le premier album sort le 8 avril et un clip « Living Hell » est déjà sorti le 4 mars.
Pour ce morceau, c’est plus une histoire personnelle de François, le chanteur de Dead Myth. Ça revient sur son voyage en Australie et la difficulté de quitter ses copains (beaucoup plus que de quitter sa copine). C’est une espèce de deuil et c’est pour ça que ce morceau est un peu rentre-dedans, violent, plus punk. Je ne peux pas trop parler à la place de François, parce que ce n’est pas moi qui l’ai vécu. Prochainement il y a un nouveau clip qui est déjà tourné et qui va sortir. Pour celui-là, on passe du morceau punk à la ballade un peu plus pop. C’est un hommage au Havre, avec un clip plus nostalgique, une carte postale d’ici. On kiffe tellement notre ville que ça nous a fait plaisir de faire un morceau sur elle, et les idées sont venues assez naturellement.
La pochette de l’album a également été faite par François. L’album s’appelle « Shores ». Ça n’a pas vraiment de signification à vrai dire. Cependant cette fois on voulait éviter la pochette « Rock psyché » type où tout de suite tu sais où le groupe a voulu aller. Sans vouloir perdre les gens, à l’image de la direction musicale de l’album on a voulu une pochette un poil plus mystérieuse.
L’album est donc beaucoup plus sombre que l’EP.
Oui, on est partis sur une autre esthétique. On a oublié ce côté garage. Il est encore présent, mais je dirais que c’est plus punk / post-punk que garage. On a cherché des sonorités qui sont très mélodiques et en même temps assez sombres dans l’esprit. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est venu tout seul et ça a été composé comme ça. On s’est également inspiré des groupes qu’on écoutait dont DIIV qui est un de mes groupes phares.
J’ai trouvé également certaines sonorités qui se rapprochaient de Servo.
Ben ce sont des copains. C’est Hugo, le batteur de Servo qui a fait le mixage de notre album. Il a également apporté sa patte et ça a été vraiment intéressant de bosser avec lui. Au début, il a essayé d’imiter ce qu’on avait déjà fait avant et on lui a dit de tout oublier sans se laisser influencer, et de mettre sa touche perso comme il le fait naturellement avec Servo. On aimait vraiment le fait qu’il puisse apporter un arrangement assez dark comme pour son groupe. On a vraiment choisi de travailler avec lui dans cette optique-là.
D’autres groupes de la région sont-ils également des influences ?
Servo est vraiment le principal. Même si ce n’est pas vraiment une influence, j’adore MNNQNS, Dye Crap (là on est plus sur le côté punk-garage insouciant), We Hate You Please Die aussi… beaucoup de scène rouennaise en fin de compte. On est assez proches d’eux dans la région. Il y a également You Said Strange, gros respect pour eux. Leur nouvel album n’a rien à voir avec ce qu’ils ont fait précédemment. Ils ont commencé psyché et là ils sont passés à des sons beaucoup plus punk et plus sombres selon moi. Ils ont signé chez le Cèpe avec cet album. C’est cool, ça nous permet d’avoir des copains sur le même label, avec We Hate You Please Die, Dye Crap…Comme dit Anthon du label « c’est la famille ». Anthon fait un super travail pour promouvoir tous les groupes du label. Il a mis une pièce sur nous alors qu’on avait à peine sorti deux titres. On a dû faire un concert à Paris et il nous a pris direct sous son aile.
Et des groupes du Havre ?
Sur le Havre en rock pas trop non. Ça m’embête de le dire, mais on est assez peu à faire ce genre de musique ici. Je connais des personnes qui vont bientôt sortir des trucs avec un groupe et j’ai hâte. J’ai hâte d’avoir un nouveau truc à me mettre sous la dent au Havre. Pour ce qui est des groupes plus anciens, il n’y a pas non plus eu plus de liens que ça. A un moment, j’étais un peu envieux de Rouen et de leur scène, parce qu’en dix ans, ils ont réussi à avoir une dynamique. Ils ont réussi à tourner avec leurs groupes, à signer…pendant que je galérais avec mes groupes du Havre, et avec des copains qui n’avaient pas cette même attente de la musique.
Par contre on a des supers groupes à écouter au Havre comme les Pink Flamingos, White Velvet et Manhattan sur mer qui sont des copains que je salue s’ils passent par-là ! Pour certains on se connait depuis longtemps et c’est toujours un plaisir d’aller les voir en concert. D’ailleurs les Pink et White Velvet seront en tournée très bientôt !
Avec François, on se connaissait de vue, il est venu de Paris et il m’a débauché. Il m’a dit qu’il avait un groupe, des enregistrements et il m’a demandé si j’étais chaud. Dead Myth est né comme ça, sur un rendez-vous au Mc Daid’s un samedi soir.
Les lieux comme le Mc Daid’s sont importants pour la scène havraise… il y en a-t-il d’autres pour toi ?
« Chez Lili » est un lieu que j’affectionne vraiment. Juste derrière, il y a le Poisson Rouge, un lieu que deux filles ont ouvert et qui est plus axé sur la techno. C’est un endroit où j’aime bien me poser. Sinon, il y a le Grizzly Bar qui est le repaire où tu sais que tu vas tomber sur les copains. Sans oublier le Mc Daid’s, bien sûr ! 15 ans qu’on joue dans la cave. Le Tetris également…c’est la maison maintenant.
En avril, vous allez commencer une tournée européenne. Tu peux nous en parler ?
On commence par Grandfontaine en Alsace, on part ensuite pour plusieurs dates au nord de l’Italie, on passe par la Suisse, puis l’Allemagne, la République Tchèque, on revient en Allemagne et on finit à Breda aux Pays-Bas. C’est la première fois qu’on va faire ça et on a carrément hâte…et en même temps j’ai un peu peur (rires).
Comment a été bookée cette tournée ?
Elle a été bookée par YTC Bookings. Quand on a sorti notre premier EP, notre label nous a mis en relation avec Filippo Baraglia de cette agence, qui nous a proposé cette tournée, et a rapidement trouvé toutes ces dates. On travaille sur cette tournée depuis 2020. C’est vraiment super car cette tournée va se faire, alors que ce n’était pas parti pour, étant donné la situation sanitaire à cette époque-là. On se prépare physiquement et mentalement à vivre 15 jours de concerts sans day off…et à tourner dans un Kangoo (rires). Pour ces dates, ce sont plutôt des clubs. Pour la dernière date à Breda, on joue dans un énorme skatepark qui s’appelle le Pier15. Ça va être génial pour finir en beauté.
Et ce sont des plateaux partagés à chaque fois ?
Je ne sais pas pour tous les concerts, mais en général ils sont partagés avec des groupes locaux. On voit arriver les événements sur Facebook au fur et à mesure. Là je vois qu’il y a des groupes qui commencent à nous taguer sur Insta. En plus l’album sort juste une semaine avant le début de la tournée. Depuis janvier c’est la course. Pour cet album on a décidé de bosser avec notre attachée de presse Lucie Marmiesse de See You in L.A.. Quand on a commencé à travailler avec elle, elle nous a dit qu’on était déjà en retard, qu’il fallait faire ci, faire ça… On a dû produire deux clips très rapidement. Heureusement que je suis vidéaste-monteur et que c’est mon boulot. Pour le premier clip, on a travaillé avec Jules Barbé, un copain ; et pour le deuxième on travaille avec Laura Boistelle qui est aussi une copine. Ce deuxième clip est tourné à la VHS et avec mon appareil. Ce sera pour le titre « Violent Shore ». C’est la ballade de l’album, et ça sortira en même temps que l’album. J’ai fini de tourner le clip la semaine dernière. On a fait le tournage en deux jours et j’ai fini de le monter samedi dernier.
Tu as également un autre projet en plus de Dead Myth.
Oui, je suis dans Celeritas à côté. C’est un projet fun dans lequel je m’éclate. Je n’ai pas d’instrument à jouer, on fait la prod avant. Il y aura une date au Tetris prévue le 13 mai. On rentrera à peine de tournée avec Dead Myth. Jordan joue également dans Celeritas ainsi que Thomas qui ne jouait dans aucun groupe. En fait, c’est parti d’une blague et les gars ont décidé de former ce groupe avec Alexandre, un ancien DJ qui a décidé d’arrêter. Ils m’ont proposé de rejoindre Celeritas et j’ai accepté. C’est la même chose que pour Dead Myth. C’est un projet tellement hybride et on a du mal à trouver des gens pour nous accompagner sur ce projet. J’essaie de le proposer à des gens qui nous accompagnent avec Dead Myth, mais c’est tellement à l’opposé de ce qu’ils font, que j’ai du mal à trouver un tourneur. On a un manager et c’est déjà bien, mais on n’a pas de label. On est en préparation d’un nouvel album. Il y aura plusieurs sons qu’on jouera le 13 mai et ça va être une grosse fête.
Quelles sont les réactions justement, de la part de votre public, par rapport au fait que Jordan et toi jouiez dans deux projets à l’esthétique complètement opposée ?
Déjà, ce n’est pas le même public. Et avec Celeritas, on est un peu déguisés, il y a ce truc d’anonymat entre guillemets, parce qu’on ne se cache pas non plus. Ce sont deux projets qui n’ont rien à voir. Il y a des gens qui ne savent pas que je joue dans Celeritas. Même des copains qui sont encore étonnés. Ce sont tellement deux univers différents, et en fait, ça me va bien. Je suis DJ Traquenard d’un côté et je suis Clément à la basse dans Dead Myth et c’est plutôt cool. Pour Dead Myth, c’est le projet pour lequel je dois être hyper concentré pour gérer toutes mes pédales, pour gérer la basse, pour gérer mon backing et que ce soit propre.
Qui compose dans Dead Myth ?
C’est François surtout. Il amène des idées. Comme on ne peut pas se voir étant donné qu’il est à Paris, on enregistre tout en avance. On a tous des cartes son et on enregistre des démos qu’on se renvoie. On commence même à poser des voix et quand on arrive en répète, pratiquement tout est fait. A ce moment-là, on voit ce qu’on garde ou qu’on ne garde pas. Pour les arrangements de l’album, et du fait qu’on n’ait pas pu beaucoup se voir en cette période de crise, ils ont été faits par François dans sa chambre. Les voix ont également été enregistrées chez lui. Tout ce qui est basse, guitare, batterie a été fait en février chez un copain qui nous a hébergé pendant une semaine. Ça a été maturé, ça a pris du temps. Je pense qu’on aurait encore pu continuer, mais il faut savoir s’arrêter.
Et sur scène, comment va se jouer l’album ?
On a fait tellement d’arrangements sur l’album qu’on s’est dit : soit on prend un deuxième guitariste, mais on n’a pas la place dans la voiture, soit on travaille en session. Avec Jordan, on a récupéré certains arrangements, et on fait passer dans les enceintes tout ce qu’on ne peut pas faire et qui est indispensable. Parfois il y a deux guitares, même si c’est rare. L’idée n’est pas que ça ressemble à l’identique à l’album, mais de pimper notre show légèrement.
Et à terme, il y a la volonté d’avoir un deuxième guitariste ?
Pour l’instant non. On en a parlé mais le trio ça me plait tellement que je ne sais pas encore. Ou alors ce sera un copain qui viendra de temps en temps sur des dates. Mais pour l’instant ça restera Dead Myth à trois. Le côté session nous plait bien, et pour l’avoir travaillé récemment, je pense que c’est un truc qui va bien marcher. Ça va nous donner en plus de la rigueur, et ça nous permettra de beaucoup mieux contrôler notre son.
Je suis vraiment fier de ce qu’on va sortir, j’ai vraiment hâte de le dévoiler au public, hâte de faire une release.
Dead Myth
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