Focus Music Box #13 : We Hate You Please Die / Dye Crap

Sous-titre
Juin 2021
Focus Music Box #13 : We Hate You Please Die / Dye Crap

Pour ce nouveau Focus Music-Box, petite balade à Rouen quelques jours avant la sortie du deuxième album de We Hate You Please Die, « Can’t Wait To Be Fine ». L’occasion était trop belle de faire à nouveau une interview croisée entre deux groupes comme cela avait été le cas en avril dernier pour la sortie des albums de Veik et de Beach Youth. Cette fois-ci, c’est Dye Crap, autre formation rouennaise ayant récemment sorti son premier album, qui accompagnera We Hate You Please Die dans cette interview, qui là encore devient une conversation entre deux groupes qui se connaissent bien.

C’est dans la bonne humeur que cette interview a été réalisée, dans laquelle beaucoup de thèmes ont été abordés. Une bouffée d’oxygène qui fait du bien, avec l’espoir partagé que les concerts puissent bientôt reprendre de manière normale. Car on a hâte de voir ou revoir ces deux groupes sur scène et comme le dit We Hate You Please Die, on a hâte d’aller bien !

 

Rencontre avec Chloé, Mathilde, Joseph et Raphaël (We Hate You Please Die) et Léo et Maxime (Dye Crap).

Pour commencer, une petite présentation de Dye Crap et de We Hate You Please Die…

Maxime (Dye Crap) : Dye Crap c’est Léo à la batterie, Maryan à la guitare et au chant, Maxime au chant. Auparavant, on avait un autre groupe, Baked Beans et on a continué en tant que Dye Crap après le départ du chanteur de Baked Beans. On a ensuite été rejoints par Serj à la basse, notre membre cagoulé du groupe. Le groupe s’est formé début 2020.

Joseph (WHYPD) : We Hate You Please Die est également un groupe de quatre membres : Joseph à la guitare, Chloé à la basse et au chant, Mathilde à la batterie et Raphaël au chant. Le groupe s’est formé au printemps 2017 et notre premier album est sorti en octobre 2018. Nous sortons notre deuxième album le 18 juin après la sortie d’un EP 3 titres en 2020.

 

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Quel a été l’impact de la crise du covid sur les sorties respectives des 2 albums ?

Joseph (WHYPD) : Nous ça a été repoussé mais pas pour des raisons dues au Covid.

Raphaël (WHYPD) : En ce qui concerne les délais de production, ça a repoussé pas mal quand même.

Léo (Dye Crap) : On a enregistré notre album en février 2020 et on l’a sorti plus d’un an après.

Maxime (Dye Crap) : On attendait le bon moment, et finalement ne voyant pas le bout du tunnel, on s’est dit on sort le truc et on verra. On ne peut pas le défendre sur scène pour le moment et c’est un peu chiant mais au moins ça nous permet d’exister. C’était frustrant car comme c’était un nouveau projet, et qu’on n’existait pas vraiment (on n’avait pas de sons), c’était un peu galère de dire qu’on a un groupe sans que personne ne sache qu’on fait de la musique. Donc c’était vraiment nécessaire de le sortir. On a vraiment composé cet album pour le jouer sur scène.

Léo (Dye Crap) : Cet album, on le jouait déjà sur scène avant la sortie. Et du coup, c’est vrai que pendant le confinement, on a pas mal composé. Le deuxième album est déjà bien avancé. 

Maxime (Dye Crap) : Oui, ça a permis de prendre un peu d’avance sur le deuxième album.

Joseph  (WHYPD) : De notre côté, il y avait peut-être la moitié de l’album qu’on jouait déjà sur scène avant le premier confinement.

Mathilde (WHYPD) : "Barney", ça va faire quasiment deux ans qu’on le joue. 

Joseph (WHYPD) : L’autre moitié de l’album, on a commencé à la travailler en mars 2020.

Raphaël (WHYPD) : C’est vrai qu’on doit déjà se pencher sur un troisième.

Joseph (WHYPD) : Ça commence à peine à être un sujet. 

Raphaël (WHYPD) : Je crois qu’on a tellement la tête dans tout ce qui se passe autour, les demandes de subventions, la gestion de la com. C’est vrai que remettre la musique au centre du jeu c’est bien à un moment, et il ne faut pas attendre trois ans pour le suivant. Une fois qu’on aura trouvé un rythme de croisière, ça ira, et là on va essayer de ne pas faire toutes les mêmes erreurs qu’on a pu faire en s’y prenant notamment plus à l’avance.

Joseph (WHYPD) : C’était ce qu’on s’était déjà dit avant. Des erreurs d’anticipation, mettre des sous de côté pour financer le projet, anticipation pour la réalisation des clips notamment… Ça prend tellement de temps. 

Raphaël (WHYPD) : Anticipation aussi pour la réalité financière. L’indépendance ça a un prix.

 

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A propos des deux premiers clips tirés de l’album justement, comment ont-ils été financés ?

Joseph (WHYPD) : Pour les deux premiers clips de l’album, "Can’t Wait to be Fine" et "Barney", il y a une part de financement qui est de nos poches et une part qui vient des ventes de notre précédent album, dont il nous reste un tout petit peu de stock encore.

Raphaël (WHYPD) : Et on a eu un peu de subvention également.

 

Et pour les trois clips de Dye Crap ? 

Léo (Dye Crap) : Sur "My Shits", il y a Le 106 qui nous a aidés aussi en payant un tiers je crois et après les deux autres on les a faits nous-mêmes.

Maxime (Dye Crap) : Il y en a un nouveau qu’on a commencé nous-mêmes aussi, donc cela ne nous coûte rien à part les déguisements ou les trucs comme ça. Mais sinon, là on est sur un projet de clip en animation et on verra ce que ça donne, si ça peut se faire ou pas.
 

 

Quelques mots de Dye Crap sur WHYPD et inversement, quelques mots de WHYPD sur Dye Crap…

Maxime (Dye Crap) : L’album de WHYPD, je ne l’ai pas encore écouté entièrement… Sinon, on a pu assister au tournage du clip "Can’t Wait to be Fine" et c’était vraiment cool. Être immergé comme ça dans l’univers du groupe, ça permet d’apprendre vraiment plus sur eux. Sinon à côté de ça, c’est des potes, on était encore fourrés ensemble ce week-end, on a fait des bêtises (rires).

 

Et cela fait longtemps que vous vous connaissez ? 

Léo (Dye Crap) : Réellement, cela va faire deux ans.

 

L’impression que cela donne c’est que sur la scène rouennaise, tout le monde se connait. Peut-on parler de réseau(x) ?

Mathilde (WHYPD) : Oui, tout le monde se connait, mais il y a plus d’affinités avec certains groupes.

Joseph (WHYPD) : Ce n’est pas non plus une grande famille où tout le monde est bras-dessus bras-dessous. Mais tout le monde voit à peu près qui est dans quel projet. Beaucoup de groupes passent par les locaux de répétition du 106. C’est un endroit, même si cela a été un peu plus difficile cette dernière année, où on peut facilement croiser des membres d’autres groupes et discuter.

Chloé (WHYPD) : Il y a également le bar Le 3 Pièces. Avant il y avait des concerts dans la cave mais ça fait quelque temps qu’il n’y en a plus à cause du covid.

Léo (Dye Crap) : Après, nous on parle vraiment de la scène rock car c’est ce qu’on connait. Maryan, mon frère par exemple qui fait de l’électro aussi, sait qu’il y a énormément de choses qui se passent dans La Friche ou d’autres lieux comme ça. Les gens s’y rencontrent et font des projets dans d’autres villes. Mais c’est un côté que je connais beaucoup moins. 

 

Et quelques mots de WHYPD sur Dye Crap.

Mathilde (WHYPD) : J’aime beaucoup ce qu’ils font. J’ai découvert grâce à Léo et les autres membres de Dye Crap ce qui est style rock australien. C’est un peu un vent frais et ça change un peu des choses sombres.

 

We Hate You Please Die est un peu plus sombre ?

Raphaël (WHYPD) : Pas forcément plus sombre. Il y a peut-être un peu de névrose qu’on peut moins retrouver chez Dye Crap, et c’est ce qui me plait chez eux. J’avais déjà écouté l’album de Dye Crap il y a quelques temps quand les gars me l’avaient envoyé et je n’avais pas dû l’écouter dans de bonnes conditions. Et on s’est revus en novembre ou décembre avec Joseph, on l’a réécouté et on s’est dit qu’il était vraiment cool, qu’il se passait quelque chose avec cet album.

Joseph (WHYPD) : Entretemps, ils nous avaient envoyé des choses plus peaufinées.

Chloé (WHYPD) : Vous ne l’aviez pas aimé au début, c’est ça ?

Raphaël (WHYPD) : C’est pas qu’on ne l’avait pas aimé, c’est plutôt qu’il ne m’avait pas fait un genre de… « magie ». Là on l’a réécouté et on a eu ce truc de magie qui n’arrive pas si souvent…. Non c’est pas vrai, c’est Mathilde qui a demandé de sortir le disque de son pote (rires). Non, sérieusement, on s’est dit qu’on était chauds de le sortir avec le label. Et on ne le regrette pas, on est contents. On a hâte qu’ils puissent le défendre avec tout le feel good et l’énergie qu’on peut leur connaître. Leur musique leur ressemble à fond, ils sont comme ça dans la vraie vie.

 

A propos de scène, Dye Crap a auditionné aux Inouis au Tétris en début d’année et le set que vous avez défendu était un peu différent de l’album.

Maxime (Dye Crap) : On aime bien sur scène qu’il y ait plus d’énergie.

Léo (Dye Crap) : En général, on accélère un peu.

Maxime (Dye Crap) : Il y a aussi certains morceaux qu’on a joués qui sont un peu plus sombres (rires). 

Joseph (WHYPD) : Et puis il y a le format 30 minutes des Inouis qui fait que ça oblige à être un peu plus expéditif.

 

Qu’est-ce que vous a apporté cette audition aux Inouis ? 

Maxime (Dye Crap) : Ça nous a apporté des contacts.

Léo (Dye Crap) : De la visibilité.

Maxime (Dye Crap) : Oui c’est ça, on nous a dit aussi, que même si on ne gagnait pas, c’est bien d’être arrivé jusque-là. On est restés en contact, mais avec certaines personnes, on était déjà en contact lorsqu’on jouait avec Baked Beans.

Léo (Dye Crap) : Après, tout va vraiment se débloquer quand les concerts pourront réellement s’organiser. Là peut-être qu’on va ravoir des appels ou des mails. 

Joseph (WHYPD) : Et vous êtes restés en contact avec la personne qui s’était occupée du son ? Je me rappelle que vous aviez dit que c’était un des meilleurs sons que vous ayez eus. 

Maxime (Dye Crap) : Non, mais il était vraiment bien.    

Chloé (WHYPD) : Vous n’avez pas d’ingénieur son ?

Léo (Dye Crap) : Non on n’en a pas. Avant on avait Robin Plante mais il n’est plus dispo. Mais en même temps, on n’a jamais refait une grosse tournée depuis, donc on n’a jamais eu besoin d’appeler quelqu’un.

 

Il y a eu une forme de déception de ne pas avoir été sélectionnés ? 

Léo (Dye Crap) : Pas pour ma part.

Maxime (Dye Crap) : J’étais déçu quand même parce que d’après les retours qu’on avait eus du jury, on s’attendait à quelque chose.

Léo (Dye Crap) : Je n’ai pas été déçu parce qu’on a été sélectionnés alors qu’on n’avait rien sorti du tout, même pas un clip, rien. C’est vrai qu’on a débarqué là-bas sans rien.

Maxime (Dye Crap) : On peut y participer deux fois je crois, donc je pense qu’on va réessayer l’année prochaine.

 

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Certains membres de We Hate You Please Die ont également d’autres projets à côté (Caribou Bâtard, Kitano Graffiti), est-ce également le cas pour Dye Crap ? 

Maxime (Dye Crap) : Il y a Maryan qui a son projet électro avec Mryn. Sinon, on n’a pas d’autres projets à côté.

Mathilde (WHYPD) : Je vais faire un essai avec Kitano Graffiti.

Raphaël (WHYPD) : Oui on va faire des essais. Ce projet s’est fait avec Hugo qui lui est basé dans l’Eure. C’est un petit génie qui nous suit avec We Hate You Please Die depuis le début. Je crois que c’est le mec qu’on a vu le plus à nos concerts.

Joseph (WHYPD) : Mathilde et moi, qui ne nous connaissions pas encore à l’époque avons rencontré Hugo en même temps pour parler d’un projet qu’on devait monter avec d’autres personnes dont lui, mais qui ne s’est pas fait finalement. Et là ça fait un moment qu’on le connait et qu’on le croise.

Raphaël (WHYPD) : Hugo a déjà participé à quelques petits trucs mais qui n’étaient pas assez cimentés. Là on attend de sortir un peu du maelstrom qu’est la sortie de notre album avec We Hate et après on va essayer de s’y consacrer. Hugo est quelqu’un de très productif, ça me fait un peu le même effet qu’avec Joseph, il m’envoie une démo et à la première écoute j’ai déjà 90% des idées. Mais j’adore, il est vraiment fort, il joue de tout vraiment bien. On a hâte de mettre ça en mode de marche. On va aussi attendre la fin de ce petit truc gênant qui dure depuis trop longtemps….

Joseph (WHYPD) : Pour Caribou Bâtard, on n’est pas influencés par la même chose. C’est pas les mêmes personnes non plus. Valentin ne vient pas du tout du même milieu, on n’écoute pas vraiment les mêmes choses, lui il vient plus de la scène metal.

 

Dans un récent article, il était question de Rouen comme capitale du rock français. Est-ce que pour vous cette analyse est justifiée ?

Mathilde (WHYPD) : Oui et non. J’ai trouvé ça un peu exagéré. Oui il y a pas mal de groupes à Rouen qui commencent un peu à monter, mais dire que c’est vraiment la capitale, je trouve quand même que c’est assez faux parce que dans chaque ville il y a vraiment de très bons groupes. J’ai l’impression que c’était plus le truc de dire que le rock était un peu mort et que maintenant c’est le rap qui marche… et de raccrocher le rock à Rouen car il y a eu Les Dogs.

Joseph (WHYPD) : Le rock n’a pas besoin d’avoir de capitale. Après, c’est juste l’appréciation d’un ou d’une journaliste.

Raphaël (WHYPD) : Ce qu’il faut dire, c’est qu’on a un très bon pôle accompagnement.

Chloé (WHYPD) : C’est grâce à ça aussi.

Joseph (WHYPD) : Un lieu comme Le 106 qui fédère, qui donne tellement de conseils. C’est une vraie boîte à outils.

Mathilde (WHYPD) : Il y a eu également le 106XP qui avait lieu tous les mois. Ils mettaient des groupes de la région en avant, mais des groupes qui n’avaient pas nécessairement beaucoup tourné. Ils les mettaient vraiment en conditions avec un ingé son, des retours, des lumières et c’était vraiment bien.

Joseph (WHYPD) : C’est ce qui motive un peu chaque groupe à vraiment développer son truc et monter des vrais concerts chacun à son échelle. C’est vraiment une première expérience motivante pour tous les groupes qui ont la chance d’y participer.

 

La multitude de résidences de travail notamment dans les SMAC pendant les périodes de confinement, a-t-elle permis aux groupes locaux de garder une forme d’activité presque « normale » ?

Joseph (WHYPD) : Je n’en suis pas sûr. Tous les artistes qui ont pu faire des résidences de travail pendant le confinement, c’est ceux qui avaient déjà un entourage pro suffisamment solide pour débloquer ce genre de projet. Tous les petits groupes qui étaient en train de composer leurs morceaux ou alors qui n’avaient pas une vraie date butoir pour préparer quelque chose, n’ont pas eu accès à ce genre de résidence, à part quelques groupes motivés qui sont venus tirer les bonnes ficelles. 

Léo (Dye Crap) : Et c’est pareil pour les répèt.

Joseph (WHYPD) : C’est pareil pour les répèt. Nous on a eu le droit de répéter pendant le confinement, mais c’est parce qu’on a la chance de se dire un groupe semi-professionnel. Pour plein de groupes, tout était fermé et c’est dommage parce que ceux qui étaient déjà lancés pouvaient continuer et tous ceux qui étaient en train de préparer leurs trucs depuis des mois ont eu plus de difficultés. Je pense que ça a démotivé plein de gens qui étaient en train de monter leur projet.

Léo (Dye Crap) : Après, je crois qu’il était demandé au 106 de fermer les locaux, et seuls les groupes qui avaient des projets lancés pouvaient continuer afin de ne pas être lésés. Je pense que dans cette situation, ils ont fait les meilleurs choix. Et je pense que les groupes de la région seront encore accompagnés comme il faut dès que la situation redeviendra normale. Avant Le 106 parrainait 3 ou 4 groupes dans l’année et maintenant c’est beaucoup plus. Chacun de ces groupes-là passait en résidence au moins une fois dans l’année pour découvrir ce que c’est. Quand on avait été parrainés avec Baked Beans, on avait également fait le 106XP.

 

Est-ce que vous avez joué dans d’autres SMAC de la région ?

Léo (Dye Crap) : Nous, à part Le Tétris on n’a joué dans aucune autre je crois.

 

En 2019, We Hate You Please Die a participé au Festival Beauregard. Comment cela s’est passé pour vous ?

Chloé (WHYPD) : On a fait un tremplin pour y participer, le John’s Session.

Joseph (WHYPD) : Baked Beans l’avait également fait l’année d’avant. Beauregard était notre première grosse scène, après on a fait Rock en Seine.

Mathilde (WHYPD) : A Beauregard, on a joué le jour où j’ai eu le résultat de mon bac.

Joseph (WHYPD) : Il y avait ses parents qui étaient dans la foule et qui pleuraient, c’était beau (rires). 

Chloé (WHYPD) : C’est vrai, ils étaient là ?

Mathilde (WHYPD) : Oui ils étaient là, ils étaient venus en moto, ils s’étaient perdus. Et puis il y a mon père qui disait : « C’est ma fille qui joue, et elle a eu son bac en plus ! » (rires).

Raphaël (WHYPD) : C’était notre première grosse scène.

Maxime (Dye Crap) : Quand on a fait Beauregard en 2018, on avait le droit en tant qu’artistes à avoir accès à un bateau qui était sur le canal à côté. On avait été trop bien accueillis.

Mathilde (WHYPD) : Les gens étaient hyper gentils.

Joseph (WHYPD) : Il y a un super accueil artiste.

Maxime (Dye Crap) : Notre loge était à côté de celle de Simple Minds. C’était vraiment drôle d’être juste à côté d’eux.

Mathilde (WHYPD) : Nous on était à côté de Lomepal.

Maxime (Dye Crap) : Vous lui avez parlé ?

Chloé (WHYPD) : Non, mais…

Raphaël (WHYPD) : Il y a une anecdote à ce propos… (rires).

 

Y a-t-il eu beaucoup de concerts depuis pour vous, notamment en 2020 et ce malgré la pandémie ?

Joseph (WHYPD) : On s’était inscrits pour le Prix Chorus des Hauts-de-Seine. C’était un concert assis dans un grand amphithéâtre et c’était assez spécial. En plus d’être assis, cela faisait vraiment sièges de cinéma. Il y avait une feuille blanche collée un siège sur deux pour dire de ne pas s’asseoir à cette place. On avait un peu l’impression de jouer face à des feuilles blanches.

Raphaël (WHYPD) : Moi je suis sorti de scène, je me suis écroulé en pleurant tellement j’ai trouvé ça horrible. Tout le concert je l’ai vécu de façon douloureuse. Je sais que pour les autres un peu moins, mais je me suis dit oh putain, si c’est comme ça tout le temps… ouais c’était spécial, j’aime pas du tout. C’est la frustration, tu as l’impression de faire une prestation sans être libre.

 

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Et pour les auditions des Inouis, comment Dye Crap a vécu cette situation de concert assis ?

Maxime (Dye Crap) : C’était bizarre, mais on savait que c’était une audition, donc ça ne nous a pas vraiment étonnés comme on n’en avait jamais fait avant. 

Chloé (WHYPD) : Je suis allée à plusieurs concerts récemment et on a quand même le droit de se lever de son siège. Au festival Rush pour Requin Chagrin ou encore à La Boule Noire pour Structures. C’est moins pire qu’avant…

 

Quelles sont les prochaines dates de prévues pour vous ?

Maxime (Dye Crap) : Il y a la terrasse du Trabendo le 1 juillet avec Johnny Mafia.

Léo (Dye Crap) : Le lendemain on joue à Fécamp pour les Vendredis Electriques. Et on a peut-être une tournée en octobre.

Maxime (Dye Crap) : On a déjà la moitié des dates qui sont bookées sur une semaine avec deux autres groupes.

Joseph (WHYPD) : Pour nous il y a en a qu’on peut annoncer et d’autres pas pour le moment. Fin juillet en région parisienne. Sinon il y aura Nantes, un autre à côté de Bordeaux, Dunkerque en septembre, Partenay, peut-être à Montpellier, au Petit Bain à Paris le 2 décembre.

 

Y a-t-il eu pour vous des découvertes récemment sur la scène musicale normande, toutes esthétiques confondues ?

Joseph (WHYPD) : C’est hyper compliqué de découvrir des nouveaux projets en ce moment parce qu’il n’y a pas grand-chose qui se monte.

Maxime (Dye Crap) : Ok Plague à Rouen.

Raphaël (WHYPD) : Le dernier clip de You Said Strange, Bungallow Depression aussi. Anne-Laure était venue jouer du violon sur We Hate You Please Die il y a quelques années au 106. Bungalow Depression est un groupe original et cool, ça manque un peu dans ce paysage très rock.

 

J’ai lu quelque part que Dye Crap avait envie de titres qui fassent hymne pour les jouer sur scène.

Maxime (Dye Crap) : Oui pour le deuxième album on veut des trucs qui puissent être scandés par le public…

 

Un peu comme "We Hate You Please Die" de We Hate You Please Die ?

Joseph (WHYPD) : Est-ce que vous allez faire un morceau qui s’appelle Dye Crap ?

Maxime (Dye Crap) : Non (rires). On va faire un morceau qui va s’appeler Serj et qui racontera l’histoire de Serj… (rires).

Raphaël (WHYPD) : Après, cette histoire du public qui chante c’est beaucoup grâce à Gaëlle qui a réalisé nos clips. Elle a suivi notre tout premier concert, on ne se connaissait pas beaucoup à ce moment-là. Ce qui fait qu’on s’est juste retrouvés avec cette vidéo de concert. C’est le seul truc que les gens ont pu voir. Il y a aussi cette vidéo de notre troisième concert où les gens commencent à chanter et moi je me demande ce qui se passe, genre ému, surpris et amusé. On s’est rendu compte que c’était drôle et c’est même devenu un peu trop ritualisé à notre goût, mais en même temps, si cette chanson fait du bien à tout le monde…

Joseph (WHYPD) : C’est vrai qu’il n’y a pas un seul concert qu’on ait fait sans cette chanson à la fin.

Raphaël (WHYPD) : Si, une fois, mais c’est parce qu’on n’avait fait que deux chansons.

 

Et que donnera le titre "Can’t Wait To Be Fine" en live ?

Raphaël (WHYPD) : Ça va être une bonne partie de plaisir (rires).

Joseph (WHYPD) : On bosse cette chanson en répèt depuis l’automne dernier. On ne l’a jamais jouée en filage avec Guillaume notre ingé son, donc on a aussi un peu hâte de voir ce que ça donnera. Dans sa structure elle sera fidèle à l’album, mais après il y a des arrangements et des voix qui n’y seront pas. Mais oui on essaie globalement d’être fidèles à l’album.

Raphaël (WHYPD) : C’est pas simple. C’est une chanson qui est sur l’intensité et sur le fil en permanence.

Joseph (WHYPD) : Et vous, votre chanson de fin, elle est fixe ou bien elle change ?

Léo (Dye Crap) : Pour le moment, à chaque concert qu’on fait, on nous demande du temps de scène différent, mais sinon, on finit toujours par la même « Abandon Ship ».

Joseph (WHYPD) : Et votre deuxième album, il sera comment ?

Maxime (Dye Crap) : Déjà on aura que des morceaux très courts. On n’aura plus de morceaux genre face B comme on a pu faire.

Chloé (WHYPD) : Ce sera que des tubes en fait…

Maxime (Dye Crap) : C’est ça.

Raphaël (WHYPD) : Vous allez faire une chanson un peu triste, genre une balade ?

Maxime (Dye Crap) : Peut-être… on l’a déjà fait, « Gameboy » est un peu comme ça, « Daily Routine » aussi.

Raphaël (WHYPD) : Moi je pensais encore plus triste…

 

Et quelle est votre chanson préférée de Dye Crap et de We Hate You Please Die ? 

Léo (Dye Crap) : "Barney", je la trouve trop efficace.

Maxime (Dye Crap) : J’avoue que "Barney" elle est vraiment cool mais il y en a une autre dont je ne me rappelle plus le titre…

Chloé (WHYPD) : Pour notre album, je ne sais pas encore laquelle je préfère. J’ai pas vraiment de recul pour ça.

Léo (Dye Crap) : Il n’y en a pas une que tu préfères jouer ?

Chloé (We Hate You Please Die) : Alors une que j’adore jouer… euh c’est "Luggage", je la trouve trop cool à jouer.

Léo (Dye Crap) : Et les morceaux sur lesquels tu chantes, c’est ceux que tu as écrits ou ce n’est pas forcément le cas ?

Chloé (WHYPD) : Oui, j’ai écrit les paroles, pas forcément la structure du morceau. Si sur "Exorcise", j’ai écrit la partie de fin à la basse mais oui sinon, j’écris les paroles.

Léo (Dye Crap) : "Otterlove", ça peut être que toi qui l’a écrite…

 

Pour finir, quelques petits mots sur le label que vous avez créé Joseph et Raphaël, Kids Are Lo-Fi et sur la structure See You In L.A qui accompagne à la fois Dye Crap et We Hate You Please Die. Concernant le label, c’est Dye Crap qui est venu vous chercher ou c’est vous qui êtes allés vers eux ?

Joseph (WHYPD) : C’est Dye Crap qui est venu vers nous. On choisit avec qui on a envie de travailler, parce que c’est beaucoup de temps, d’énergie et potentiellement d’argent. On ne peut pas se financer en autosuffisance avec les ventes de disques pour l’instant.

Raphaël (WHYPD) : On compte sur la reprise des concerts aussi.

Joseph (WHYPD) : On est en pleine structuration professionnelle. Depuis quatre ou cinq mois on a intégré de nouvelles personnes plus jeunes dans le label. 

 

Et quelques mots concernant See You in L.A ?

Joseph (WHYPD) : See You in L.A, c’est Lucie Marmiesse qui nous avait contactés au moment de la sortie de notre E.P en mai 2020. Puis elle avait proposé qu’on commence à travailler ensemble.

Raphaël (WHYPD) : Elle voulait défendre l’EP alors que nous n’avions pas prévu de le défendre, mise à part en mode DIY. Je fais ça à l’occasion, je suis un peu l’attaché de presse du dimanche et Lucie s’est proposée de le faire et on a découvert une personne et une amie très forte dans ce qu’elle fait.

Joseph (WHYPD) :  La première sortie sur laquelle elle a vraiment pu travailler c’était Dye Crap avec plusieurs clips et une belle équipe au complet avec trois labels en coproduction. Depuis, il y a plein de monde qui la contacte vu le travail qu’elle fait.

 

 


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Quelques questions à Lucie Marmiesse, responsable et fondatrice de See You in L.A.

 

Certains groupes ou artistes, dans leur stratégie de développement, hésitent à faire appel à un.e attaché.e de presse, tandis que d’autres au contraire, considèrent cela comme essentiel. Quel est le rôle d’un.e attaché.e de presse de groupes de musiques actuelles, et ton rôle en particulier à See You in L .A avec We Hate You Please Die et Dye Crap ?

Mon but est de promouvoir les différentes sorties d’un groupe (album, EP, clip) en contactant les médias (presse, web, radios) et ainsi obtenir des chroniques, des interviews et des diffusions. Au final, je fais le lien entre les groupes et les journalistes. 

L’odeur du café se dégage de mon mug « See You in L.A et envahit la pièce. Je m’installe à mon bureau et j’allume mon enceinte. Je travaille constamment en musique. C’est parti pour une nouvelle journée que j’attaque avec envie et détermination. La sortie de l’album de We Hate You Please Die approche, j’ai pas mal de relances à faire. Pour chaque sortie, j’ai toujours cette appréhension de ne jamais avoir assez de retombées. Je cherche toujours à me surpasser et à aller au-delà de mes limites. J’ai ce sentiment de satisfaction qui frôle parfois la fierté, quand j’obtiens un article ou une diffusion pour un média que je n’ai encore jamais eu. Il y a aussi des jours où je suis contrariée parce que je n’ai pas de retours de tel.le ou tel.le journaliste. C’est pas grave, demain est un autre jour. Selon moi, l’avantage pour un groupe de faire appel à un.e attaché.e de presse est de pouvoir totalement se concentrer sur la partie artistique de son projet et ainsi se libérer des différentes démarches. C’est un métier à part entière.

 

Comment s’est établi le contact avec les groupes normands avec lesquels tu travailles ?

Dans un premier temps, j’ai dû croire très fort au fait que le Mont Saint-Michel se trouve bien en Normandie. Puis j’ai décidé d’aller parler à Raphaël de We Hate You Please Die, c’était en mai 2020, le groupe allait sortir un 3 titres "Waiting Room". On a eu un bon feeling et c’est à partir de là que j’ai commencé à défendre l’EP. Par la suite, c’est Joseph et Raphaël qui m’ont présenté Dye Crap. J’ai tout de suite accroché avec leur album. Joseph faisant également partie du groupe Caribou Bâtard, il nous a paru naturel à tous les deux de travailler ensemble pour la sortie de leur clip "Bendo Pesto". Il faut croire que j’ai trouvé mon bonheur et mon équilibre en Normandie (sourire).

 

D’autres contacts avec des groupes ou artistes normands sont-ils déjà en cours ? 

See You in L.A à la conquête de la Normandie (sourire). Plus sérieusement, j’aime les chaumières et les rues pavées, alors oui il se pourrait bien que je collabore avec d’autres groupes normands.
 

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